[critique] La Prima Cosa Bella

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Claudia Pandolfi, ELIO GERMANO, La Prima Cosa Bella, Micaela Ramazzotti, Paolo Virzí, Stefania Sandrelli, Valerio Mastandrea

Été 1971. Anna, jeune mère ravissante et frivole, remporte le concours de beauté d’une station balnéaire. Sa vie de famille devient alors chaotique. Autour de cette mère exubérante, berceau des origines, depuis quoi tout naît, se défait, se construit, les destinées se rejoignent 30 ans plus tard, à son chevet, bon gré mal gré…

Note de l’Auteur

[rating:8/10]

Date de sortie : 29 juin 2011
Réalisé par Paolo Virzí
Film Italien
Avec Valerio Mastandrea, Micaela Ramazzotti, Stefania Sandrelli, Claudia Pandolfi
Durée : 1h51min
Titre original : La Prima Cosa Bella
Bande-Annonce :

Claudia Pandolfi, ELIO GERMANO, La Prima Cosa Bella, Micaela Ramazzotti, Paolo Virzí, Stefania Sandrelli, Valerio Mastandrea

Les liens familiaux… Les liens du sang… [pullquote]Quel cinéaste n’a pas, un jour, raconté l’histoire de nos vies dans ses films ? Paolo Virzí est maître en la matière.[/pullquote] Paolo Virzí est passé à la réalisation de longs-métrages en 1994 avec La Bella Vita, il signe des films sur « l’ambiguïté des existences ordinaires ». La famille, le couple, des personnages cherchant leur place, mènent la danse dans ses films. Ovosodo, Baci e Abbracci, Provino d’Ammissione, My name is Tanino, Caterina va en ville, Napoléon (et moi), Tutta la vita davanti, et l’Uomo che avena picchiato la testa en témoignent. Huit films dont de nombreux remportent un vif succès à Venise. Ses premiers films emploient souvent des acteurs non professionnels pour montrer la réalité sociale, puis les dernières réalisations offrent de beaux portraits à des acteurs confirmés comme Elio Germano, récemment vu dans la Nostra vita. Dans sa nouvelle comédie la Prima Cosa Bella, Virzí s’attarde au noyau dur qu’est la mère, incontrôlable mais fédératrice, et aux relations chaotiques tissées entre les individus d’une famille. Suite à la maladie d’Anna, le travail de mémoire replonge dans les souvenirs et explique le cheminement qui a conduit aux destinées actuelles. La perte d’un être fondateur permet alors l’acceptation de soi et la réconciliation avec les autres.

C’est l’été 1971. Anna remporte un concours de beauté d’une station balnéaire célébrant les mamans. Son mari plonge dans la jalousie. Anna et lui se séparent, les enfants ballotés de part en part, puis mène une vie d’actrice potiche. Toujours prête à sortir la tête de l’eau lorsqu’il s’agit de ses enfants, elle leur chante des chansons pour masquer le misérabilisme et le chaos de sa vie d’adulte. Inapte à comprendre leur personnalité, leurs choix personnel et amoureux, elle ne cesse pourtant de leur inculquer la vie souriante, de préserver le huis-clos de l’enfance, et ce monde léger des possibles, même au seuil de la mort. 30 ans plus tard, frère(s) et sœur se retrouvent à son chevet et, entre règlements de compte et réconciliation, Anna reste toujours partante pour célébrer la vie comme il se doit.

Comme souvent chez Virzí, c’est l’Italie des origines qui est filmée, ce Livourne où il est né, port de Toscane, où la mer, la chaleur de l’été et la légèreté des vacances ne peuvent trouver meilleur cadre. La scène d’ouverture du film, lors du concours de beauté, traduit ce talent qu’à Virzí de conter une Italie vivante, populaire, et pleine d’humour, à la fois chaleureuse comme le soleil, piquante comme une italienne et chantante comme l’été. Il use du flashback et fait osciller son film entre les années 70-80 et 2000, faisant se réfléchir les portraits de cette famille en jeu de miroirs, à différentes époques, gardant tous la même teinte, les années en plus. La mère (Micaela Ramazzotti et Stefania Sandrelli) est un personnage haut en couleurs et remarquable. Mais c’est surtout le personnage de Bruno (Valerio Mastandrea), le fils, qui est à l’origine de nombreuses scènes comiques. Échoué dans ce monde comme une baleine hors de l’eau, il cherche un moyen de s’automédicamenter pour remédier au néant et au flottement de son existence. Petit garçon renfrogné, témoin passif des frivolités de sa mère et supportant une cadette suffisamment petite pour l’embarrasser, puis adulte anesthésié par l’existence, la maladie et la perte de sa mère le conduisent à une réconciliation personnelle, clef du film.

Vitalité, humour, rires et drames, Paolo Virzí s’est confirmé dans ce genre de la commedia all’italiana. Il sublime ici l’actrice Micaela Ramazzotti, sa femme, et lui offre un rôle nerveux et chaleureux exploitant un panel varié de sentiments. Bimbo sans tête et mère poule instable qui rendent son personnage d’autant plus attachant qu’il fédère tous les membres de la famille par sa bienveillance joviale. Virzí filme ses acteurs et sa ville avec son cœur, de manière intime et touchante. On ne résiste ni aux larmes ni aux rires, indéniablement touchés par la grâce des acteurs et la gestuelle comique ou dramatique. Dans ce film représentant l’Italie aux Oscars avec 3 donatello, Paolo Virzí témoigne qu’il a voulu mettre seulement « de vibrants morceaux de son cœur ». C’est chose faite.

Claudia Pandolfi, ELIO GERMANO, La Prima Cosa Bella, Micaela Ramazzotti, Paolo Virzí, Stefania Sandrelli, Valerio Mastandrea

Claudia Pandolfi, ELIO GERMANO, La Prima Cosa Bella, Micaela Ramazzotti, Paolo Virzí, Stefania Sandrelli, Valerio Mastandrea

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Rédactrice depuis le 04.04.2011
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