[critique] Le Livre D’Eli

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Dans un futur proche, l’Amérique n’est plus qu’une terre désolée dont les villes sont des ruines et les routes autant de pièges infestés de bandes criminelles. Depuis des années, Eli voyage seul, se protégeant des attaques et se battant pour trouver de quoi survivre. Lorsqu’il arrive dans ce qui fut autrefois la Californie, Eli se heurte au redoutable Carnegie, un homme qui ne recule devant rien pour imposer sa volonté à la petite communauté qu’il contrôle. Eli fait aussi la connaissance de la très belle Solara et découvre que Carnegie compte bien étendre sa sombre domination à toute la région. Eli parvient à échapper de Carnegie, mais Solara l’a suivi… Même s’il est décidé à poursuivre sa route en solitaire, Eli comprend qu’il ne peut abandonner la jeune femme. Pour elle, il va prendre des risques qu’il n’a jamais pris pour lui-même. Mais Carnegie est sur leurs traces et alors que se profile l’inéluctable affrontement, Eli va prendre conscience qu’il a le pouvoir de faire bien plus que sauver une femme et sa propre vie : son destin est de redonner l’espoir, de sauver le futur en soufflant sur les braises d’une humanité qui n’attend que l’étincelle…

Note de l’Auteur

[rating:4/10]


Date de sortie : 20 janvier 2010
Réalisé par Albert Hughes, Allen Hughes
Film américain
Avec Denzel Washington, Mila Kunis, Gary Oldman
Durée : 1h 49min
Bande-Annonce :
[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xarfx9_le-livre-d-eli-trailer-bande-annonc_shortfilms[/dailymotion]

Après le très mitigé From Hell qui datait de 2002, les frères Hughes décident de revenir avec un projet du doux nom du Livre D’Eli et qui mine de rien à fait son petit chemin en faisant parler de lui ici et là sur la toile. Et on peut dire qu’ils en avaient besoin les frères Hughes de ce bouche à oreille après un passage aux oubliettes de plus de 8 ans ! Mais bon l’expérience m’ayant à de nombreuses occasions prouvée que le bouche à oreille n’est pas forcément le meilleur gage de qualité dans le monde du cinéma, surtout lorsque celui-ci est orchestré par les producteurs du film, je décidais de me lancer dans l’aventure avec une certaine appréhension, ne sachant pas ou plutôt croyant savoir pertinemment quel spectacle allait se dérouler sous mes yeux d’autan plus que son casting me faisait un peu peur : Denzel ne fait plus que de la soupe ayant pour objectif principal l’élargissement de son portefeuille et Gary Oldman a bien mal vieillit. Alors, au final, Le Livre D’Eli a-t-il confirmé mes craintes ? Malheureusement oui. Je dis malheureusement car le film possède de nombreux atouts que la trame principale finit par gâcher.

Dès le départ, les frères Hughes enchainent les effets de style avec une énergie communicative et arrivent ainsi à instaurer une véritable âme à leur récit. A cela s’ajoute une esthétique soignée, un grain de l’image appréciable et des combats bien orchestrés qui ne font pas dans la dentelle. Les amoureux de castagnes expéditives et réalistes en auront pour leur argent. Certains pourront peut-être trouver la mise en scène un peu too-much mais si l’on se laisse tenter la mayonnaise prend aisément et c’est tout ce qui compte ici. Cette remarque est également valable pour le message écolo un peu trop facile à mon goût qui pointe du doigt notre gâchis quotidien des ressources de la Terre. J’ai envi de dire que l’on n’a pas besoin de faire un film apocalyptique pour le savoir mais encore une fois le propos se tient. Ces constats sont valables pour les trente premières minutes du film et j’attendais désormais avec prudence l’arrivée plus en profondeur du fameux livre dont il est question. Et patatras ! C’est là que le film flanche véritablement.

Au lieu de faire taire fièrement mes craintes initiales, Le Livre D’Eli plonge dedans tête baissée. Ah que j’aimerai de temps en temps me prendre une claque digne de ce nom qui me prouverait que je n’ai rien compris et que la surprise existe toujours même dans les grosses productions ! Ce qui ressemblait à une bonne surprise au départ s’est vite transformé en un grand fiasco. Dès le moment où ce cher Denzel s’est engouffré dans le rôle de ce « Jeanne D’Arc black », de ce prophète au grand cœur répandant la bonne parole et étant toujours au bon endroit au bon moment, le film était foutu. Tout devient trop gros, tiré par les cheveux en en arrachant des poignées entières au passage. Ce n’est certainement pas le final (que je passerai sous silence pour ne pas vois spoiler le film) qui viendra me contredire. Une chose est sûre, on peut dire que les frères Hughes n’ont rien tiré de leurs erreurs passées, pire, ils continuent de se jeter dedans à pieds joints. A cela s’ajoutent des séquences vulgairement pompées ici et là, notamment dans Les Fils De L’Homme, qui finissent par avoir raison de ma patience et qui me font définitivement sortir de mes gonds.

Alors au final, ce qui s’apparentait à une bonne surprise s’est vite métamorphosé en une belle escroquerie. Les frères Hughes ont osé incorporer dans ce Mad Max du pauvre un aspect religieux et prophétique mais d’une manière excessivement maladroite ne nous prouvant qu’une chose : ils sont restés très sommaire dans l’analyse de la religion, se contentant principalement d’empiler les uns à la suite des autres tous les clichés indigestes que l’on entend depuis la nuit des temps. Je ne sais pas, peut-être suis-je trop exigeant mais je commence à en avoir par-dessus la tête de ce genre de production qui nous sert la même tambouille depuis des années. Pas vous ?

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ThePhotographer
ThePhotographer
Invité.e
29 mars 2010 21 h 07 min

Je suis entièrement d’accord avec toi. Il y a dans ce film un traitement visuel et une gestion de l’action qui sont joussifs pour le spectateur. Hélàs le message philosophico-religieux, completment téléphoné (ou iPodé ?) vient rendre le film pesant.

Au sujet des personnages, Eli et Solara sont trop bien portants pour être réellement crédible. Quant-à Carnegie… Pauvre Gary Oldman, je pensais qu’il aurais tiré la leçon de sa mésaventure du Cinquième Element : vérifie ton coli avant de rentrer chez toi… Cette scène est d’ailleurs grotesque tellement elle est prévisible (on ne sait pas vraiment ce qui va se passer mais on sait que ça va foirer).
Les seuls personnages qui tirent à peu près leur épingle du jeu sont Redridge (Ray Stevenson) et Claudia (Jennifer Beals… Haaa Jennifer Beals).

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