Vincent n'a pas d'écailles
© Le Pacte

[Critique] Vincent n’a pas d’écailles

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Mise en scène / Montage
7
Scénario
6
Casting
7
Photographie
6
Trucages
8
Note des lecteurs5 Notes
5.3
6.8
Note du rédacteur

[dropcap size=small]H[/dropcap]abitué du format court grâce à plus de dix ans de court-métrages, Thomas Salvador se lance avec Vincent n’a pas d’écailles dans son premier long. Un film tout en simplicité qui garde l’esprit des formats courts. Avec une durée de moins d’1 heure 20, le réalisateur ne se force pas à coller aux standards habituels (1 heure 30) puisqu’en ne dévoilant que peu de choses sur le passé et l’origine de son personnage principal, Vincent, il nous offre un moment de son quotidien, de son présent. Ce personnage, qu’interprète lui-même Thomas Salvador, est un homme au physique pour le moins banal, tempes grisonnantes et léger strabisme, contrastant avec son secret, un pouvoir qu’il obtient lorsqu’il mouille son corps.

Vincent a un pouvoir extraordinaire : sa force et ses réflexes décuplent au contact de l’eau. Pour vivre pleinement ce don, il s’installe dans une région riche en lacs et rivières, et suffisamment isolée pour préserver sa tranquillité. Lors d’une escapade aquatique, il est surpris par Lucie dont il tombe amoureux.

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© Le Pacte

S’il a été annoncé lors de sa promotion (bande-annonce notamment) comme le premier film de « super-héros français », et bien qu’on y retrouve une réutilisation de tous les codes du genre, Vincent n’en est pas vraiment un. Son pouvoir et sa maîtrise parfaite de l’univers aquatique font de lui un mélange de Kevin Costner dans Waterworld (1995 de Kevin Reynolds), sans les branchies, et une sorte d’X-men. Cependant en observant sa vie quotidienne on se rend vite compte que Vincent n’a rien de cette catégorie de personnages. D’une part par son caractère discret et solitaire, d’autre part par les limites de son pouvoir (il perd sa force et son agilité dès que son corps redevient sec). Ainsi, comme le dit lui-même Thomas Salvador, à part devenir un super maître-nageur, les possibilités sont limitées. Les références aux films de super-héros restent alors présentes mais davantage comme clins d’œil et avec une forme de dérision. Un baiser façon Spiderman de Sam Raimi (2002) mais inversé (la jeune fille la tête à l’envers), ou encore une tenue de plongée en guise de costume. C’est à la fois dans ces détournements et sa sobriété que Vincent n’a pas d’écailles trouve un esprit comique burlesque et de situations  à la manière de Buster Keaton, soutenu par un montage intelligemment étudié, comme lors d’une longue poursuite, ou lorsque Vincent, impassible, explique ses facultés à Lucie. Car en respectant le genre, Vincent tombe amoureux. Face à la délicieuse Vimala Pons (Lucie), il sera confronté à la difficulté de lui révéler son secret. La jeune fille est un excellent opposé de Vincent, autant du point de vue physique que psychologique. Lui puissant dans l’eau mais d’un grand calme et en retrait en dehors, elle jolie jeune femme vivante, pleine d’énergie et de malice. Le peu de dialogues du film prend tout son sens dans leur relation où la communication passe par leurs silences et le regard que porte Lucie, aussi amoureux qu’admiratif.

”Avec ce retour à un cinéma de trucages, Vincent n’a pas d’écailles impressionne. Presque davantage même que les grosses productions qui se « facilitent » le travail par l’utilisation d’effets numériques”

Dans son approche presque réaliste de ce sujet, Thomas Salvador a opté pour une absence totale d’effets numériques (cette fois en accord avec la promotion du film qui annonçait « un film 100% sans effets spéciaux »). Le réalisateur et son équipe ont eu recours à divers trucages à base de machineries et mécaniques pour montrer la puissance et la vitesse du personnage dans l’eau. Si on peut deviner l’utilisation de tremplins hors de l’eau pour plusieurs séquences, on reste bluffés, comme devant un tour de magie dont nous n’aurions pas les secrets, dès lors que notre héros apparaît dans différents courts d’eau (rivière, fleuve, mer…). Avec ce retour à un cinéma de trucages, filmé en pleine nature, Vincent n’a pas d’écailles impressionne. Presque davantage même que les grosses productions qui se « facilitent » le travail par l’utilisation d’effets numériques. C’est finalement plutôt son originalité et son traitement que son scénario, soyons honnête, assez mince, qui fait du film une surprise charmante.

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18 février Vincent n'a pas d'écailles

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Titre original : Vincent n’a pas d’écailles
Réalisation : Thomas Salvador
Scénario : Thomas Salvador
Acteurs principaux : Thomas Salvador, Vimala Pons, Youssef Hajdi
Pays d’origine : France
Sortie : 18 février 2015
Durée : 1h18min
Distributeur : Le Pacte
Synopsis : Vincent a un pouvoir extraordinaire : sa force et ses réflexes décuplent au contact de l’eau. Pour vivre pleinement ce don, il s’installe dans une région riche en lacs et rivières, et suffisamment isolée pour préserver sa tranquillité. Lors d’une escapade aquatique, il est surpris par Lucie dont il tombe amoureux.

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https://www.youtube.com/watch?v=SsTr05nuXuM

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Rédacteur

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Mise en scène / Montage
Scénario
Casting
Photographie
Trucages
Note finale

  1. Je partage assez votre avis ! J’ai trouvé le film vraiment attachant et plein de charme et rien que pour ça je trouve qu’il mérite bien la moyenne. On aurait sans doute pu faire mieux, plus, avec cette belle idée et même avec un budget au ras des pâquerettes. Mais j’ai trouvé au film une belle fraîcheur, de la poésie même oserais-je dire et je peux vraiment dire que j’ai passé 1h20 vraiment agréable dans ces paysages que j’ai maintenant furieusement envie d’aller visiter !

    1. Content que ça vous ait plu. En effet sans être parfait il y a beaucoup d’originalité et un traitement agréable. Et voir un peu de soleil en ce moment ça ne peut que faire du bien ! :)