LES 4 FANTASTIQUES
© Twentieth Century Fox

LES 4 FANTASTIQUES – Critique

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Parmi les franchises Marvel, s’il y en avait bien une qui méritait un reboot, c’est bien LES 4 FANTASTIQUES !

Les deux épisodes sortis en 2005 et 2007 étaient deux daubes dont on se serait bien passé. On est les premiers à applaudir le concept de reboot lorsque Nolan dépoussière Batman, Rob Zombie insuffle un nouveau souffle électrique à Halloween ou lorsque J.J.Abrams remet sur le devant de la scène la mythique licence Star Trek. Dans le cas de nos 4 héros, on n’est pas réticent à l’idée de voir la licence prendre un nouveau départ. De toute façon, ça ne peut être pire. La révélation Josh Trank (grâce à l’intéressant Chronicles, un film de super-héros mêlant le cinéma d’ados et codes du comics) succède à Tim Story. Tiens ! Un réalisateur avec du potentiel aux commandes d’un gros blockbuster. Le résultat peut valoir le coup si le metteur en scène propose un film centré sur ses personnages. C’était sans compter sur la puissance des studios qui veulent imposer un cahier des charges et une vision jouant la sécurité. On a eu des échos, durant la production, de plusieurs différends entre les producteurs et le réalisateur. Assez pour handicaper le résultat final ?

Oui, oui et oui. LES 4 FANTASTIQUES est un film qui démarre mais ne décolle jamais. On a cette désagréable sensation de voir une grosse introduction d’1h30, pour seulement dix petites minutes de climax. En bon reboot, on débute aux origines des origines : l’enfance. Rien de fameux mais, allez, puisqu’il faut passer par là, on suit les premières scènes avec un ennui poli. Josh Trank veut ériger ses personnages comme pivot central du récit. L’idée est perceptible puisqu’on passe la plupart du temps à les examiner interagir ou les voir appréhender leurs nouveaux pouvoirs. LES 4 FANTASTIQUES est un Marvel étrange, éclipsant les grandes scènes d’action sans assumer avec plénitude l’angle intime. Les différends entre le studio et Trank évoqués plus haut sont, à n’en pas douter, à l’origine de ce résultat bâtard, qui ne sait pas décider ce qu’il doit être. Dès l’acquisition des pouvoirs, le film se doit de décoller dans le norme du cinéma de super-héros. Mais non, il reste sur un rythme plat et le scénario n’enclenche aucun enjeu. C’est d’autant plus désagréable qu’à mesure que le film progresse, on ne sait pas vers quoi on tend. Triste à dire lorsqu’on sait à quoi ressemble la majorité des projets estampillés Marvel, mais on aurait aimé se coltiner un film classique, sans surprises, plutôt que cet indéfinissable reboot.

Pour ne rien aider, on assiste à une performance exceptionnellement navrante : un climax d’une faiblesse ahurissante, dénué de rythme. Zéro générosité, aucune envie ne transparaît. En général, on trouve quelques bons points dans ce genre de scènes en disant qu’elles sont efficaces, spectaculaires. Dans le cas des 4 FANTASTIQUES, on est démuni, à tel point qu’on regrette les scènes d’action des volets de Tim Story. On peine à expliquer comment un final d’une telle non-ampleur est possible dans un projet d’un aussi gros studio. Et encore, on ne vous a pas encore parlé de la direction artistique vraiment hideuse. Entre les effets numériques de la Planète Zéro (l’énergie verte fait de la peine à voir…) et le visuel de Dr Doom, nos yeux ne trouvent pas même une once d’évasion. On reste assis sur notre fauteuil, prisonnier d’un film à la réalisation jouant les utilité pour illustrer un script. A un instant, on a cru à une proposition ! Oui, on vous jure. Nos héros reviennent de la Planète Zéro et sont tous emprisonnés dans des cellules. Le père de Sue voit cette dernière, invisible, derrière une vitre. La caméra passe de l’autre côté pour être à l’intérieur de la pièce avec la fille et la mise en scène esquisse un instant poétique, par ce léger mouvement de caméra scrutant le vide. C’étant sans compter sur un cut brutal qui nous rappelle que le film doit avancer. La naissance de La Chose n’atteint pas la dimension qu’elle devrait avoir avec ce type de personnage. Rappelez vous de la somptueuse scène de Spiderman 3 nous dévoilant Sandman par exemple, à l’opposée de ce passage fade.

Un Marvel étrange, éclipsant les grandes scènes d’action sans assumer avec plénitude l’angle intime. Un ratage total dans les grandes largeurs…

On est attristé d’un tel ratage car le casting a toute notre affection. Tout l’amour qu’on porte à la tête d’affiche Miles Teller ne suffit pas à nous faire oublier qu’il n’a rien à jouer et qu’il n’est pas à son aise lorsqu’il faut interpréter le leader. Michael. B Jordan est celui qui s’en sort le mieux par le caractère trivial de son personnage, on est heureux de le voir en caution humour. En fait, non, on préfère le voir camper un rôle à la hauteur de son talent comme dans le moyen Fruitvale Station, qu’il porte à bout de bras. Dans un tel naufrage, on se rattrape à ce qu’on peut pour ne pas enfoncer le film plus qu’il se doit. Existe-t-il une malédiction LES 4 FANTASTIQUES ? En regardant le matériau de base on ne voit pas en quoi il serait inadaptable. On est loin de la complexité d’un Watchmen ! A vrai dire on n’a même plus envie d’essayer d’analyser les raisons de ces ratages. LES 4 FANTASTIQUES est à ranger aux côtés des pires navets de Marvel. Par pitié, laissez les vivre uniquement à l’état de comics, on a assez donné.

Maxime BEDINI

 

Mise en scène
Scénario
Casting
Photographie
Musique
Note des lecteurs2 Notes
1.6

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Mise en scène
Scénario
Casting
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Note finale