Photo du film Le Monde de Charlie

[critique] LE MONDE DE CHARLIE

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Mise en scène
8.1
Scénario
6.7
Casting
6.9
Photographie
6.1
Musique
7.4
7

[dropcap size=small]L'[/dropcap]une des “joies” des fins d’année quand l’on s’intéresse à un sujet un tant soi peu culturel (en l’occurrence ici le cinéma), c’est de tomber sur tout un cheptel de tops en tout genres résumant en long et en large ce qu’il ne fallait absolument pas manquer. Généralement, quand on va régulièrement dans les salles obscures, si l’on écarte les blockbusters et les “films à récompenses” type Cannes ou Oscars, on a peu de surprises dans le contenu de ces récapitulatifs. Mais il reste généralement 2 ou 3 long-métrages que l’on a laissé filer, faute de temps ou faute d’un nombre de copies suffisantes.

Le Monde de Charlie fait partie pour moi de ces 2-3 films que l’on trouve dans quelques best-of de cinéphiles et qui m’ont visiblement échappé en 2013. En même temps, à ma décharge, un film fleurant le teen-movie à plein nez avec deux principaux protagonistes échappés de grosses sagas à licence que sont Harry Potter et Percy Jackson (Emma Watson et Logan Lerman), ça sentait la série Z beaucoup trop sucrée. Au final, je me trompais guère sur le contenu : on est en effet confronté au monde adolescent et on est rapidement plongé dans une sorte de soap-opéra prévisible. Mais, car il y a un mais, l’ensemble est traité de très belle manière.

En effet, adaptant son propre roman à succès The Perks of Being a Wallflower, paru en 1999, Stephen Chbosky réécrit et met en images une épopée nostalgique en s’éloignant de certains clichés américains trop proprets (les pom-pom girls, etc) mais en conservant tous les lieux communs qui jalonnaient l’adolescence à la fin des années 80 et début des années 90 avec la musique, les premières expériences, les fêtes… Et en faisant vivre ces rites initiatiques menant peu à peu à l’âge adulte par des jeunes marginaux, au sens adolescent du terme (c’est à dire simplement les non “cools” de leur classe comme le gay, la rebelle, l’introverti, etc).

Jouant sur des clichés, s’amusant de la nostalgie et racontant le côté éphémère de l’adolescence, Stephen Chbosky réussit le pari de son premier long-métrage. LE MONDE DE CHARLIE pourra avoir la plupart des défauts des teen-movies en étant mièvre et naïf par moments, l’ensemble a assez de corps pour être une comédie dramatique fort valable.

Les personnages et leurs interprètes sont déjà une grande force de ce long-métrage. En s’attendant à peu sans doute à cause de leur filmographie, Emma Watson rayonne dans le rôle de Sam et surtout Logan Lerman, voix off et héros éponyme du film en la personne de Charlie, est impressionnant dans son jeu sur la retenue et l’expression la facette torturée de son personnage. A leur côté, Ezra Miller cabotine élégamment la plupart du temps (la séquence sur le Rocky Horror Picture Show en est assez symbolique) tout en jouant une fibre plus sensible dans la deuxième moitié du film. Face à eux les adultes sont extrêmement effacés qu’il s’agisse des parents ou du prof de lettres (joué par Paul Rudd) qui va accompagner le héros dans son envie d’écrire.

En ce qui concerne ce personnage d’ailleurs, comme sur certains éléments du film avec par exemple le disque qui sera offert à un moment à Sam, on se demande parfois si certains éléments ne sont pas compréhensibles juste parce que l’on n’a pas lu le bouquin ou si certaines coupes un peu maladroites n’ont pas été faites au montage. C’est le seul défaut concret que l’on peut opposer à la réalisation de Stephen Chbosky dont c’est le premier film. Et cela rien ne le laisse présager au visionnage, tant les plans comme les images sont bien pensés (notamment la séquence du tunnel). On ajoutera à tout cela une bande-son ancrée dans son temps avec les Smiths ou surtout David Bowie.

Jouant sur des clichés, s’amusant de la nostalgie et racontant le côté éphémère de l’adolescence, Stephen Chbosky réussit le pari de son premier long-métrage. Le Monde de Charlie pourra avoir la plupart des défauts des teen-movies en étant mièvre et naïf par moments, l’ensemble a assez de corps pour être une comédie dramatique fort valable. Et pour moi, sur le papier, ce n’était pas gagné !

[divider]CASTING[/divider]

Titre original : The Perks of being a Wallflower
Réalisation : Stephen Chbosky
Scénario : Stephen Chbosky
Acteurs principaux : Logan Lerman, Emma Watson, Ezra Miller, Mae Whitman, Paul Rudd, Dylan McDermott…
Pays d’origine : Etats-Unis
Sortie : 2 Janvier 2013
Durée : 1h43mn
Distributeur : SND
Synopsis : Au lycée où il vient d’arriver, on trouve Charlie bizarre. Sa sensibilité et ses goûts sont en décalage avec ceux de ses camarades de classe. Pour son prof de Lettres, c’est sans doute un prodige, pour les autres, c’est juste un « loser ». En attendant, il reste en marge – jusqu’au jour où deux terminales, Patrick et la jolie Sam, le prennent sous leur aile. Grâce à eux, il va découvrir la musique, les fêtes, le sexe… pour Charlie, un nouveau monde s’offre à lui.

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Rédacteur depuis le 21.02.2010

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Mise en scène
Scénario
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Photographie
Musique
Note finale