[critique] Les Bêtes Du Sud Sauvage

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Affiche du film LES BÊTES DU SUD SAUVAGE

Hushpuppy, 6 ans, vit dans le bayou avec son père.
Brusquement, la nature s’emballe, la température monte, les glaciers fondent, libérant une armée d’aurochs.
Avec la montée des eaux, l’irruption des aurochs et la santé de son père qui décline, Hushpuppy décide de partir à la recherche de sa mère disparue.

Note de l’Auteur

[rating:9/10]

Date de sortie : 12 décembre 2012
Réalisé par Benh Zeitlin
Film américain
Avec Quvenzhané Wallis, Dwight Henry, Levy Easterly
Durée : 1h 32min
Titre original : Beasts of the Southern Wild
Bande-Annonce :

Œuvre poétique qui happe le spectateur dès les premières secondes, Les Bêtes Du Sud Sauvage est ce que l’on pourrait appeler plus communément un ovni. Si ce terme est en général utilisé à toutes les sauces lorsqu’une œuvre est restée incomprise dans un intellect très restreint ou juste fatigué au moment où il se doit de ne pas l’être, il prend tout son sens avec ce film signé Benh Zeitlin qui, pour son tout premier film, signe à la fois la réalisation, la composition et le scénario. Rien que ça ! Ce qui énervera les plus médisants c’est qu’en plus de prendre des risques avec cet aspect touche-à-tout dangereux, il s’en sort avec un éloge mondial non démérité. Et ça, ça énerve un chouilla. Un peu comme Xavier Dolan qui multiplie les tours de force à chacune de ses nouvelles réalisations.

Les Bêtes Du Sud Sauvage séduit d’emblée grâce à la poésie qui s’en dégage. Les jeux d’ombre et de lumière nous laisse coi, la musicalité n’aura de cesse de nous hérisser les poils des bras et la jeune Quvenzhané Wallis parviendra sans aucune difficulté à nous faire monter les larmes aux yeux plus d’une fois. Tout cela vous parait-il un peu trop ? Vous êtes encore loin, très loin même, du compte. Car sous ses airs de conte pour enfants peut-être un peu mielleux sur le papier, Les Bêtes Du Sud Sauvage est une véritable claque au sujet aussi noir que profond. Elevée à la dure dans un monde où la différence est d’abord pointée du doigt puis mise à l’écart, la jeune Hushpuppy nous fait visiter son monde et celui-ci commence avec son père. Homme intransigeant qui veut faire de sa fille une personne forte, une battante, il n’hésite pas à se faire haïr d’elle pour son bien.

Cette relation orientée sur les désaccords et les désillusions d’une gamine qui ne demande pas plus qu’un simple câlin à un père pour qui tout geste tendre est assimilé à de la faiblesse restera l’une des plus belles histoires d’amour filmée cette année au cinéma. On traverse chaque plan avec une émotion différente et la dernière sera la plus sincère, la plus forte, la plus explosive de toutes. Les plus fleurs bleues ne s’en remettront probablement pas.

Photo (1) du film LES BÊTES DU SUD SAUVAGE

Les Bêtes Du Sud Sauvage, c’est l’histoire d’une découverte, celle du digne successeur de Terrence Malick. Rien que ça !

Et ces fameuses bêtes dans tout ça ? Que les choses soient claires, si elles augmentent considérablement l’aspect fantastique du film et que le mystère plane dans nos esprits quant à leur fonction, ces dernières ne sont ni plus ni moins que le symbole du basculement total de l’enfance dans le monde adulte. Pas grand-chose au final et c’est sans doute la petite erreur du film. Les avis divergeront certainement à ce sujet. Certains y verront le paroxysme de la poésie lorsque d’autres n’y verront qu’un simple tour de magie visant à en mettre plein les yeux. Entre les deux, il n’y a que l’imaginaire d’une petite fille vivant de contes et de légendes.

Mais le véritable intérêt du film est ailleurs. Benh Zeitlin dénonce le modèle économique américain et pointe du doigt l’écartement et l’abandon des minorités. Prendre comme point d’ancrage une ville de Louisianne n’est donc pas neutre après les évènements qui ont touché la Nouvelle-Orléans. Tour de force d’un génie en devenir ou simple coup de pub ? Les avis divergeront une nouvelle fois mais la petite claque assénée sur le coin du crane d’une élite américaine enguirlandée d’œillères à quelque chose de jouissif. En découle une œuvre d’une très rare intensité, pleine d’émotions et de tendresse qui éblouira nos sens à chaque niveau de lecture. Les Bêtes Du Sud Sauvage c’est l’histoire d’une découverte, celle du digne successeur de Terrence Malick. Rien que ça !

Photo (2) du film LES BÊTES DU SUD SAUVAGE

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  1. J’ai lu plusieurs critiques, je trouve que la vôtre est très bien faite et prend en compte les multiples approches du film. Merci.

  2. J’ai lu plusieurs critiques, je trouve que la vôtre est très bien faite et prend en compte les multiples approches du film. Merci.

  3. Tout à fait d’accord . Un premier film percutant : le sujet est fort et original, alliant la singularité d’un mode de vie à l’universalité des combats et des sentiments qui animent les personnages; la mise en scène est celle d’un film d’aventures métaphysique, partagée entre naturalisme et mysticisme.

  4. Tout à fait d’accord . Un premier film percutant : le sujet est fort et original, alliant la singularité d’un mode de vie à l’universalité des combats et des sentiments qui animent les personnages; la mise en scène est celle d’un film d’aventures métaphysique, partagée entre naturalisme et mysticisme.