[critique] Hostel

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Deux étudiants américains, Paxton et Josh, ont décidé de découvrir l’Europe avec un maximum d’aventures et de sensations fortes. Avec Oli, un Islandais qu’ils ont rencontré en chemin, ils se retrouvent dans une petite ville de Slovaquie dans ce qu’on leur a décrit comme le nirvana des vacances de débauche : une propriété très spéciale, pleine de filles aussi belles que faciles…
Natalya et Svetlana sont effectivement très cools… un peu trop, même. Paxton et Josh vont vite se rendre compte qu’ils sont tombés dans un piège. Ce voyage-là va les conduire au bout de l’horreur…

Note de l’Auteur

[rating:3/10]

Date de sortie : 01 mars 2006
Réalisé par Eli Roth
Film américain
Avec Jay Hernandez, Derek Richardson, Eythor Gudjonsson
Durée : 1h35min
Bande-Annonce :

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Ce film est terrifiant. Flippant. Le plus extrême des films d’horreur. LE film gore. La terreur ultime.
Ce n’est pas moi qui le dit, c’est l’affiche. Et Quentin Tarantino.
Ne nous attardons pas sur le synopsis d’Hostel, simple, pompé sur tout ce qui a été fait depuis 20 ans, mais pas plus débile ou plus intelligent que tous ces prédécesseurs. Pour être honnête, l’idée générale du film est même plutôt au-dessus de la moyenne. Et de toute façon, on ne vient pas là pour réfléchir, on est d’accord. Juste un énième film pseudo-gore dont les proies de prédilection sont majoritairement adolescentes et n’aiment que la VF dans les multiplex.

Depuis quelques années, de vrais créateurs incontournables du domaine fantastique et horrifique sont devenus des pubs ambulantes. Peter Jackson, Quentin Tarantino, Stephen King servent (et se servent) désormais d’estampillage « Je l’ai aimé, donc vous l’aimerez aussi. ».
A ce titre, Eli Roth est un petit veinard. Son premier film Cabin Fever, huis clos viral et forestier plutôt réussi, avait déjà été élu comme « Le film que les fans d’horreur ont attendu des années » par le Sieur des Anneaux. Bon, OK, un petit coup de pouce pour démarrer de la part du réalisateur de Bad Taste et Braindead est un acte plutôt noble et généreux, un vrai cinéphile ne pouvait le refuser. Mais voilà qu’Eli Roth voit son deuxième film Hostel chaudement recommandé à tous par le maître Tarantino. Ça commence à être un peu lourd. Parce que si Cabin Fever est effectivement un sympathique film d’horreur viral et forestier au doux parfum des séries B des années 80, Hostel reste une gigantesque supercherie accompagnée d’un joli bonus sous forme de lavage de cerveau promotionnel.

Les deux protagonistes américains (dans le mauvais sens du terme) veulent s’éclater en Europe pendant leurs vacances (drogues, femmes, alcool, tout ça). Seulement voilà, la république tchèque regorge peut-être de belles femmes très…ouvertes (un cliché de plus ne fera pas de mal au spectateur lambda), mais le tableau est trop beau pour être vrai, et ces vacanciers insouciants vont le payer cher. Ce qui est finalement à l’image du spectateur qui aura aussi payé bien cher la séance pour ne ressortir qu’avec le fantastique frisson d’avoir été blousé par une promo démesurée.
Alors oui, bon, c’est vrai, ça saigne un peu. Et la réalisation est franchement appliquée. Mais le plus désagréable est que ce film va à l’encontre de ce qu’il annonce. La mise en place de « l’intrigue » (les «…» sont importants) est longue, ennuyeuse, et compte sur la libido du spectateur mâle pour détourner pendant 50 minutes son attention de ce qu’il était venu chercher au départ : avoir les jetons. Les scènes gore sont très tardives et tellement expédiées qu’on a l’impression de voir un gamin qui a fait une bourde, s’en rend compte, et essaie maladroitement au dernier moment de se rattraper pour faire oublier la supercherie originelle. Une seule scène, se passant dans un vestiaire entre le « héros » et un « client » dégage une certaine folie et une réflexion réellement intéressantes.

Ce n’est pas par manque de goût pour les films simples et efficaces, au contraire. Mais dans le fond comme dans la forme, rien n’appelle vraiment l’indulgence du fan de série B qui vit en moi. La partie du film qu’on attend tous est d’une frilosité sidérante. Après tout, on nous promet un bain de sang, ramenez les seaux d’hémoglobine, je suis prêt ! Mais rien de tout ça. Pire, lorsque les choses « sérieuses » commencent, la caméra semble soudain être en proie à une timidité horripilante, et se détourne de son but initial pour ne laisser que 2-3 scènes qui auraient pu être vraiment gore si Mr. Roth était allé au bout de son projet au lieu de nous servir des ersatz de scènes d’horreur, qui sont par dessus tout mal faites (apparemment quand on coupe un œil en latex ça fait couler du jaune d’œuf, bon, pourquoi pas).
Une gigantesque supercherie marketing dont j’ai été le jouet aussi, donc.
Mais je ne m’inquiète pas pour Eli Roth, j’ai comme l’impression que Stephen King va adorer son prochain film…

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