Brillante Mendoza est un habitué de la Croisette. Son dernier passage date de 2009 où il était venu présenter Kinatay, film choc ayant remporté le Prix de la Mise en scène.
Le réalisateur philippin s’est spécialisé dans le cinéma social coup de poing. A la fois fin observateur des conditions de vie en Philippine, il démontre aussi un sens de la mise en scène percutant, oscillant entre onirisme et un réalisme accru. Son nouveau film, MA’ROSA semble suivre les traces de Kinatay, en proposant une intrigue de thriller : Rosa et Nestor tente de survivre à Manille alors qu’ils ont 3 enfants. Pour subvenir aux besoin de la famille, ils se servent de leur épicerie pour couvrir un trafic de drogues. Mais leur petite affaire va tanguer lorsque la police vient les arrêter.
en voici le puissant trailer !
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On comprend comment ce film risque de s’inscrire dans la continuité de la filmographie de Brillante Mendoza avec cette histoire dépeignant les conditions de vie difficile dans les bidonvilles philippins. Très peu d’informations sont connues sur le projet donc on ne sait pas trop quoi en attendre. Mais ce dont on se doute, c’est que le film risque de faire parler sur la Croisette, sachant à quel point Mendoza est un spécial des uppercuts. Si on attend en priorité un homme comme Nicolas Winding Refn pour créer la controverse cette année, elle risque surtout de venir du réalisateur philippin.
A l’inverse d’un réalisateur tel que le mexicain Amat Escalente (autre réalisateur estampillé « cinéma social coup de poing »), Mendoza sait arriver avec des réelles propositions esthétiques, des prises de positions formelles et sait comment questionner le point de vue avec pertinence. Oui ses films peuvent déranger mais ils ne manquent jamais de nous interroger sur notre position de spectateurs/participants. Ils sont surtout un savant mélange entre réflexion et cinéma pur, et si on va à Cannes c’est avant tout pour voir du cinéma.
Maxime Bedini