SeptiĂšme jour Ă Cannes, oĂč Sofia Coppola déçoit, Jacques Doillon Ă©vite le piĂšge et une actrice se rĂ©vĂšle comme une Kristen Stewart russeâŠ
Bien quâassez peu passionnante, la septiĂšme journĂ©e du Festival de Cannes fut marquĂ©e par la projection du nouveau film de Jacques Doillon, Rodin (notre avis ici). Un film français, qui sortait dans les salles le mĂȘme jour, avec Vincent Lindon, autant dire que le public prĂ©sent Ă©tait dĂ©jĂ acquis. De son cĂŽtĂ© la critique, aura, dans sa majoritĂ©, saluĂ© le travail de Doillon qui Ă©vite le piĂšge du biopic et se laisse porter par un (comme toujours) trĂšs grand Vincent Lindon. Un tout autre accueil fut rĂ©servĂ© au nouveau film de Sofia Coppola, Les Proies, remake du film de 1971 de Don Siegel. Une version au fĂ©minin qui aurait pu ĂȘtre pertinente, mais qui se rĂ©vĂšle bien trop prude et Ă©purĂ©e de toute profondeur de personnages. Sans non plus sâattirer les foudres de la critique, le film reste dĂ©cevant et vain.
[button color= »white » size= »normal » alignment= »center » rel= »follow » openin= »newwindow » url= »https://www.leblogducinema.com/critiques-films/critique-les-proies-2-857174/ »]Notre critique de Les Proies[/button]
Â
AprĂšs Clint Eastwood, câĂ©tait au tour dâAlfonso CuarĂłn dâoffrir une master class particuliĂšrement intĂ©ressante. Mais avant cela, on retiendra une bonne surprise Ă Un Certain regard, avec le film russe de deux heures, Une vie Ă lâĂ©troit (Tesnota). Un film rĂ©alisĂ© par le trĂšs jeune rĂ©alisateur Kantemir Balagov, qui fait dĂ©jĂ preuve dâune certaine maturitĂ©. Il aborde Ă la maniĂšre dâun James Gray le genre du polar en se concentrant sur une famille dont le fils est kidnappĂ©, et les oppositions entre communautĂ©s, parmi lesquels la communautĂ© juive. Une vie Ă lâĂ©troit envoĂ»te par la puissance de sa mise en scĂšne et son actrice principale, Darya Zhovner, sorte de Kristen Stewart, absolument Ă©poustouflante.
Â
En bonus, on profitait de la projection, le lendemain Ă lâACID, du film Le Ciel Ă©toilĂ© au-dessus de ma tĂȘte, pour interviewer son rĂ©alisateur Ilan Klipper. Extrait :
« Ce film, je lâai fait parce que je mâimaginais dans les moments oĂč je travail. Des moments oĂč je suis dans plusieurs moments de ma vie. Quand jâĂ©cris, je repense Ă des choses que jâai vĂ©cus, quâon mâa dites, et en mĂȘme temps en parallĂšle je peux entendre ma copine dire quelque chose, ou regarder la tĂ©lĂ©vision⊠Et tout ça se met sur le mĂȘme plan. Tous ces souvenirs se mĂ©langent dans un moment dâĂ©criture, oĂč le passĂ© compte autant que le prĂ©sent. Pour moi, le film devait donc Ă©pouser cette forme, câest pourquoi il se passe sur plusieurs temporalitĂ©s. Mais on ne sait jamais vraiment si ce quâon voit est un songe, un flashback, un moment du prĂ©sent⊠La question nâest pas tranchĂ©e. Car jâaime bien que le spectateur puisse partir avec le film, se remĂ©morer les scĂšnes et se le remettre dans lâordre. Câest ce qui fait que câest un film fragmentĂ© en fait, mais câest comme ça que je vois le processus de crĂ©ation.«Â