Un soir, la voiture d’Eric percute un platane. Après un an de coma, il découvre que Ramzy a brillamment poursuivi sa carrière de comique sans lui en développant la série « HP », suite de leur sitcom à succès « H ». Eric veut alors se lancer dans le cinéma d’auteur et prouver qu’il peut faire un fim sérieux et émouvant. Contre l’avis de tous il décide d’écrire la suite de La Môme : « La Môme 2.0 New Generation ». Mais personne n’y croit vraiment. A travers les difficultés que rencontre son héros pour réaliser un chef d’oeuvre cette série se joue avec malice des dessous d’un tournage et en même temps des difficultés à se dégager du regard que les autres portent sur soi.
Note de l’Auteur
[rating:7/10]
• Saison : 1
• Nombre d’épisodes : 12
• Format : 33 minutes
• Date de 1ère diffusion FR : 5 septembre 2011 (Canal+)
• Titre original : Platane
• Création : Eric Judor, Hafid F. Benamar
• Avec Eric Judor, Jean-Baptiste Shelmerdine, Arnaud Henriet
• Bande-annonce de la série :
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=kWc2i-auits[/youtube]
Création originale Canal+, Platane est une série comique dans laquelle Eric Judor enchaîne les déconvenues à une vitesse quasi astrales. En effet, mise en abîme souvent succulente, Platane met en évidence les déboires d’un réalisateur en devenir (Eric Judor) attendu au tournant par les critiques car passant de la comédie au drame intimiste. Seulement voilà, à la manière d’un Kassovitz, d’un Gilliam ou d’un Coppola, le tournage deviendra très vite maudit voir cauchemardesque.
Ce qui est intéressant avec une série comme Platane, c’est le côté backstage qui se dégage de l’ambiance. A chaque nouvel épisode, l’impression d’assister à un documentaire sur les coulisses d’un tournage gagne le pas sur la fiction. Chaque acteur présent joue son propre rôle et s’en donne à cœur joie dans la caricature. Vincent Cassel est succulent en acteur à l’égo surdimensionné, Monica Bellucci agace avec son côté militante écolo, Pierre Richard est succulent en acteur tête à claque prêt à toutes les vilenies pour parvenir à ses fins, Guillaume Canet énerve en réalisateur jaloux du succès de sa compagne… Chacun y prend pour son grade, le tout dans une bonne humeur communicative.[pullquote]Eric Judor confirme par la même occasion un jeu de scène loin d’être porté uniquement par la comédie même s’il est évident qu’elle y tient une place importante.[/pullquote]
Cependant, bien que tous les seconds couteaux assument à la perfection leur rôle, c’est avant tout Eric Judor qui assure le spectacle. Attendrissant, arrogant, énervant, mégalo, talentueux bidouilleur, il enfile avec une certaine aisance tous les costumes de la profession et confirme par la même occasion un jeu de scène loin d’être porté uniquement par la comédie même s’il est évident qu’elle y tient une place importante.
Le seul point négatif de Platane qui pourra en rebuter plus d’un se situe dans la redondance de la mise en scène. Plus les épisodes défilent devant nos yeux, plus l’impression d’entendre les mêmes blagues, de voir les mêmes revirements de situations se ressent. Le schéma narratif est beaucoup trop prévisible – au bout de trois épisodes à peine – pour réellement parvenir à nous étonner lors des séquences suivantes. Fait confirmé également par un épisode montrant que l’équipe de tournage ne savait pas comment terminer la saison. Cela est d’autant plus dommage que le divertissement est toujours d’actualité malgré ça.