Trois ans après la version suédoise, Millénium ressort sur nos écrans à la sauce américaine. On pourrait s’interroger longuement sur le pourquoi du comment de ce remake (le réalisateur se défendant qu’il s’était lancé dans le projet avant que la Suède sorte sa version), mais ce nouveau Millénium a un atout de poids : David Fincher.
Le réalisateur, si besoin en ait d’encore le préciser, est un génie de la mise en scène. Le thriller, il connait (Seven, Zodiac) et quand celui-ci se décide de se lancer dans l’aventure de Millénium, on se prépare déjà à une claque. Le résultat se révèle à la hauteur de nos espérances. Fincher maitrise son sujet et ça se sent. Dès le générique le ton est donné (notamment grâce à la composition de Trent Reznor), le film est noir, presque envoûtant. La mise en scène est calibrée jusque dans les moindres détails pour maintenir une ambiance oppressante.
Accompagnant Fincher, Jeff Cronenweth, le directeur de la photographie, fait des merveilles de ce paysage neigeux et glaciale.
Dès le générique le ton est donné, le film est noir, presque envoûtant.
Reprenant le rôle du journaliste menant l’enquête, Daniel Craig donne le ton. Son jeu crédible et sans exagération, son charisme faisant le reste. Mais le vrai personnage central du film était bien Lisbeth Salander. Pour le rôle, David Fincher a fait appel à Rooney Mara qu’il avait déjà dirigé dans The Social Network. Cette dernière est tout simplement phénoménale, tant dans sa manière de parler, que dans son regard, sa démarche. Elle provoque une sorte de mélange entre crainte et fascination et chacune de ses apparitions est attendu avec un plaisir coupable. Dès le générique le ton est donné, le film est noir, presque envoûtant.
Malheureusement la perfection n’existe pas et le réalisateur de Fight Club ne fait pas exception à la règle. À trop vouloir en faire, le film finit par traîner en longueur sur sa fin. Le dernier chapitre, centré sur Lisbeth, brise un peu la force du personnage en lui donnant cette dimension sentimentale qui ne lui va guère. Alors que la mise en scène était jusqu’alors sans fioritures, voilà que des plans séquences superflus viennent gâcher l’ambiance. Au final on se retrouve devant quinze dernières minutes qui devraient en faire cinq.
Un prolongement qu’on aurait pu pardonner plus aisément si il ne s’était pas trouver à la fin et qui laisse finir ce thriller sur une touche beaucoup plus nuancée qu’il n’avait commencé.
Allan
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