LIVE BY NIGHT

[CRITIQUE] LIVE BY NIGHT

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LIVE BY NIGHT
• Sortie : 18 janvier 2017
• Réalisation : Ben Affleck
• Acteurs principaux : Ben Affleck, Zoe Saldana, Elle Fanning
• Durée : 2h09min
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2
NOTE DU RÉDACTEUR

La quasi-totalité de la critique s’est plus ou moins mise d’accord sur le cas Ben Affleck depuis qu’il s’est lancé dans le périlleux exercice de la réalisation : le garçon est bien meilleur derrière une caméra. Il faut cependant remettre un peu en perspective les critiques qui lui sont adressées sur ses capacités à être un bon acteur. Lorsqu’il s’en donne les moyens (car c’est une affaire de choix de savoir sélectionner ses rôles), il peut démontrer l’étendue de son talent. Ce qui est hélas bien trop rarement le cas mais on garde tous en mémoire sa prestation dans Gone Girl, immense film d’un réalisateur qui a su exploiter sa bonhommie dans un rôle taillé sur mesure. Depuis qu’il a décidé de devenir metteur en scène, Ben Affleck n’a jamais réellement fait des merveilles. Des bons films, certes, mais aucun éclat à mettre à son actif. Qu’importe, on n’attendait pas ça. Si on l’apprécie tant dans ce rôle c’est parce qu’il démontre une forme de modestie, n’essayant jamais de passer pour plus brillant qu’il ne peut l’être et surtout car il dispose de scénarios solides sur lesquels il a l’intelligence de se reposer. Cette humilité a rendu immédiatement son cinéma attachant.LIVE BY NIGHTA l’heure d’adapter pour la seconde fois Dennis Lehane, on espérait que Ben Affleck continue sur sa lancée pour nous offrir un divertissement solide. Les 20 premières minutes permettent d’entrapercevoir un certain potentiel, une forme plutôt classique laissant apparaître quelques thématiques fortes, dont une relation père-fils où chacun est d’un côté différent de la Loi ainsi qu’une romance contrariée. On croit voir, d’un coup, Affleck flirter avec le cinéma de James Gray. Sans l’élégante finesse mais avec l’intention. Ce qui aurait été beaucoup déjà ! Tout est là pour que le tragique fasse irruption dans la trajectoire des protagonistes. Mais passé la première partie, le film met tout de côté pour se concentrer sur des simples péripéties. Toute profondeur est mise à l’écart et LIVE BY NIGHT se contente d’être un polar historique basique à base de trahisons, corruptions et retournements de situations. Les personnages deviennent juste des figures avec lesquelles Ben Affleck s’amuse, chacun jouant son petit jeu pour régner. On en reste à du cinéma superficiel, bien fait, propre sur la forme mais où aucune ligne d’horizon ne s’ouvre devant nous pour nous passionner. Pourtant le film marche bien sur de courtes périodes, lorsqu’il dessine les contours d’une Amérique devenue un territoire d’insécurité, entre brutales tueries inattendues et racisme grandissant. Comme lorsque intervient le moment de découvrir que le Ku Klux Klan rôde aux alentours.

[bctt tweet= »LIVE BY NIGHT est le premier accroc dans la carrière de réalisateur de Ben Affleck. » username= »LeBlogDuCinema »]

C’est probablement en faisant surgir une menace incontrôlable de l’ordre de la folie que LIVE BY NIGHT est le plus fort. Il le doit ainsi à des personnages secondaires qui, tous, à leur manière, font entrer dans le processus très mécanique du scénario, un quelque chose d’incontrôlable. Le personnage de Loretta Figgis, interprété par une formidable Elle Fanning, éclipse carrément Ben Affleck dont le jeu tout en crispation ne l’aide pas dans ce rôle qui nécessite une sourde inquiétude. Sa foi rédemptrice, que l’on pourrait penser sortir carrément d’un autre film, vient contrecarrer les plans (construire un casino) de ces petits malins de gangsters jouant à qui a la plus grosse. Au milieu des petits procédés de dominations, voir des électrons libres émerger est savoureux. A l’image de la saisissante attaque finale du shérif Figgis qui nous laisse scotché. C’est comme s’ils échappaient au contrôle même du réalisateur et venaient agiter un long-métrage embourbé dans son imagerie superficielle, ses références impossibles à atteindre et son déroulement n’affichant que trop rarement une once de vitalité.

Maxime Bedini

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