The Newsroom raconte les coulisses d’une chaîne d’information en continu appelée ACN (Atlantic Cable News) et plus particulièrement de son émission phare du soir. On y voit évoluer toute une équipe autour de son présentateur vedette, Will McAvoy (Jeff Daniels) : la productrice Mackenzie MacHale (Emily Mortimer), ses assistants Jim (John Gallagher Jr), Margaret (Alison Pill), Neal (Dev Patel) ; le tout, sous la houlette du président de la chaîne Charlie Skinner (Sam Waterston).
Note de l’Auteur
[rating:8/10]
• Saison : 1
• Nombre d’épisodes : 10
• Format : 52 minutes
• Date de 1ère diffusion US : 24 juin 2012 (HBO)
• Date de 1ère diffusion FR : Septembre 2012 (Orange Cinéma Séries)
• Titre original : The Newsroom
• Création : Aaron Sorkin
• Avec Jeff Daniels, Emily Mortimer, John Gallagher Jr, Alison Pill, Olivia Munn, Sam Waterston
• Bande-annonce :
Scénariste efficace de la série avec Martin Sheen, A la Maison Blanche (The West Wing) et oscarisé pour le scénario de The Social Network, Aaron Sorkin revient sur HBO avec une nouvelle série, The Newsroom. Au crédit du scénario de tous les épisodes de cette première saison, ce drama porte bien la marque engagée (et parfois moralisatrice) de son créateur. Série chorale à l’instar d’A la Maison Blanche (bref, qui suit un groupe de personnage plutôt qu’un ou deux personnages principaux) sur une rédaction du journal d’une chaîne d’information, on reconnaît également la finesse d’écriture dans les dialogues ciselés ou dans les monologues longs et intéressants de l’auteur Sorkin. Parfois un peu trop d’ailleurs, cela donne une certaine impression de déjà vu à ceux qui ont déjà pu apprécier les précédentes productions et observer ses tics d’écriture.
Troisième meilleur démarrage de série pour HBO après Game of Thrones et Boardwalk Empire depuis 2008, The Newsroom nous cause responsabilité des médias, définition de l’Amérique, etc et en profite pour poser les bases classiques de toutes les séries de groupe : la petite nouvelle talentueuse, l’idylle non assumée, le passé problématique entre deux personnages, la figure paternelle, etc… dès le pilote. Bases classiques donc, relents des séries précédentes d’Aaron Sorkin : The Newsroom, un échec ? Non, au contraire ! Il est d’autant plus remarquable d’user de certains ressorts classiques et de réussir à captiver le spectateur, et c’est le cas ici : on s’attache très rapidement à l’ensemble des personnages et on est forcément bluffé par la finesse d’écriture des répliques pour peu que le sujet intéresse un minimum.
The Newsroom n’est pas vraiment une série « originale » dans la forme comme dans les thèmes mais son écriture est tellement efficace qu’il serait dommage de passer à côté.
Jeff Daniels est d’une pertinence indéniable dans son rôle de présentateur vedette de journal télévisé colérique rattrapé par un semblant de déontologie professionnelle, personnifiée par son responsable interprété par le toujours excellent Sam Wasterston (vu dans le classique Law and Order et la méconnue Les Ailes du Destin à la télévision, mais révélé à l’origine dans Gatsby le Magnifique avec Robert Redford) et par sa nouvelle productrice/ex jouée par une Emily Mortimer (Hugo Cabret, Shutter Island…) affublée d’une personnalité excentrique très bien rendue. Les seconds rôles sont aussi très bons : du responsable du blog de l’émission farfelu à la très sexy talentueuse chroniqueuse économique socialement peu douée (excellente Olivia Munn), les caractères sont amusants et originaux mais sont généralement bien joués et s’inscrivent néanmoins dans un réalisme pouvant être parfois totalement déjanté. Cette inscription dans la réalité est d’autant plus efficace qu’elle est relayée par des mentions d’évènements s’étant réellement déroulés l’année précédente.
The Newsroom n’est pas vraiment une série « originale » dans la forme comme dans les thèmes mais son écriture est tellement efficace qu’il serait dommage de passer à côté. On sent la richesse des productions HBO mais elle nous saute moins au visage que dans Boardwalk Empire, True Blood ou Game of Thrones, préférant laisser sa place à un message, un peu simpliste et démago par moment, mais terriblement impactant.