[critique] Harry Brown

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Harry Brown, ancien militaire vivant dans un endroit remplis de mauvaises types sans foi ni loi, va jouer les justiciers pour venger son meilleur ami.

Note de l’Auteur

[rating:7/10]


Date de sortie : 13 novembre 2009 en Angleterre
Réalisé par Daniel Barber
Film britannique
Avec Michael Caine, Emily Mortimer, Charlie Creed-Miles
Durée : 1h 43min
Bande-Annonce :
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Quand on regarde un film comme Harry Brown, on ne peut s’empêcher de penser au Gran Torino de Clint Eastwood sorti quelques mois plus tôt. Et pourtant, comparer ces deux films serait une pure folie. Si vous vous attendez à une ambiance « bon enfant » à la Gran Torino avec de l’humour, de l’attachement et de la gentillesse malgré quelques scènes bien corsées, passez immédiatement votre chemin. Harry Brown n’a rien d’un film grand public édulcoré, il s’agit d’un polar d’une noirceur extrême qui fonce dans le tas et appuie là où ça fait mal comme les britanniques savent si bien le faire.

Violent, intense et étouffant, Harry Brown nous plonge dans les bas quartiers britanniques, des quartiers où la violence règne et cohabite à proximité de la drogue, du sexe et de la mort. A partir de là, nous comprenons que le réalisateur, Daniel Barber, pointe du doigt un fait marquant du 21ème siècle, un fait que Stanley Kubrick avait senti venir à grands pas avec Orange Mécanique : la violence gratuite. Particulièrement présente en Angleterre, cette violence est orchestrée d’une main de maître ici. Filmée à la manière d’une caméra à l’épaule ou d’un téléphone portable, cette dernière est crue, expéditive et réaliste à souhait. Dérangeante est le mot parfait pour la décrire et sur ce point le réalisateur a parfaitement réussi son pari, celui de nous choquer, nous interloquer, nous faire réagir.

Concernant le scénario a proprement parlé, pas de surprise et les spectateurs voulant contempler une réelle intrigue pouvant nous tenir en haleine jusqu’à la toute fin seront bien évidemment déçus. Ici, tout est stéréotypés, téléphonés, presque mâché mais le réalisateur ne s’en cache pas. Il ne s’agit en aucun cas d’un thriller. Daniel Barber a simplement insisté sur la descente aux enfers d’un homme qui n’a plus rien à perdre et qui commence à nettoyer le quartier à grands coups de rangers. Et qui de mieux pour interpréter ce vieillard amer et corrosif que Michael Caine ? L’acteur est tout simplement parfait. Magnétique, il n’a rien perdu de son charisme et nous offre son meilleur rôle depuis Le Limier version 2008.

Ajoutons à ces éléments une très belle mise en scène inconcevable au départ pour un film de ce budget, un travail soigné de la luminosité, des seconds couteaux habitués aux séries B disjonctés et épatant de talent, une atmosphère glauque suintant la mort à chaque recoin et une impression de malaise qui ne relâche le spectateur qu’à la toute dernière seconde.

Au final, sans pour autant être une référence incontournable dans le genre, Harry Brown est une agréable surprise qui revisite le mythe du justicier vengeur avec subtilité et retenue. Ici pas de surhomme dézinguant du gangster à la louche et passant à travers les balles sans se faire toucher une seule seconde, simplement un homme qui ne supporte plus ce quotidien de violence et qui décide d’appliquer le loi du Talion. Certains pourront déplorer la maigreur anorexique de l’intrigue ou le stéréotype même du sujet, quoi qu’il en soit, Harry Brown possède de nombreux atouts dont nous ne pouvons passer à côté. Un film violemment pétillant à découvrir sans plus tarder.

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