Photo du film LES ADIEUX À LA REINE

[critique] Les Adieux à la Reine

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Affiche du film LES ADIEUX À LA REINE

En 1789, à l’aube de la Révolution, Versailles continue de vivre dans l’insouciance et la désinvolture, loin du tumulte qui gronde à Paris. Quand la nouvelle de la prise de la Bastille arrive à la Cour, le château se vide, nobles et serviteurs s’enfuient… Mais Sidonie Laborde, jeune lectrice entièrement dévouée à la Reine, ne veut pas croire les bruits qu’elle entend. Protégée par Marie-Antoinette, rien ne peut lui arriver. Elle ignore que ce sont les trois derniers jours qu’elle vit à ses côtés.

Note de l’Auteur

[rating:7/10]

Date de sortie : 21 mars 2012
Réalisé par Benoît Jacquot
Film français
Avec Léa Seydoux, Diane Kruger, Virginie Ledoyen
Durée : 1h40min
Titre original : Les Adieux à la Reine
Bande-Annonce :

Avec Les Adieux à la Reine, Benoît Jacquot signe un film singulier. Son adaptation du roman de Chantal Thomas (prix Fémina 2002) nous replonge au cœur d’un séisme historique : la révolution de 1789.
Dans ce film, l’Histoire nous parvient par bribes. En effet, la caméra entre dans le château de Versailles pour ne plus le quitter et c’est à travers les yeux de Sidonie Laborde (Léa Seydoux), lectrice de la reine (Diane Kruger), que nous percevons les évènements de la révolution. Les ondes de choc en provenance de l’épicentre Bastille sont d’abord lointaines, puis elles se rapprochent, la situation bascule sans qu’aucun discours officiel ne soit prononcé. En trois jours, c’est la débâcle et la cour du roi Louis XVI quitte le château.

Benoît Jacquot fait donc la lumière sur l’annonce du drame (la prise de la Bastille) plus que sur le drame en lui-même. Il sonde le moment où « l’impossible » devient possible. Pour ce faire, il s’attache aux pas de Sidonie laquelle en tant que servante « privilégiée » se voit aussi bien introduite dans la sphère aristocratique (les appartements de la reine) que populaire (les cuisines). Cet électron libre glane les rumeurs.
Or c’est bien au travers de cette rumeur, dont on ne sait jamais s’il faut la croire ou pas, que l’Histoire pulvérise Versailles. Les rumeurs politiques remplacent celles concernant la vie amoureuse de la reine. Ainsi nous assistons, et ce dans le champ même du dialogue, à la destitution d’un individu au profit de préoccupations collectives et politiques.

Des seconds rôles talentueux (Julie Marie Parmentier, Noémie Lvovsky, Michel Robin…) permettent à cette parole collective de s’incarner avec justesse dans le film. On ne s’ennuie pas. La reconstitution historique (décors, costumes) est quant à elle, sublime.
Loin de la bonbonnière proposée par Sofia Coppola dans son film Marie-Antoinette, Benoît Jacquot rêve d’un Versailles suranné, à la fois splendide et dégoûtant. La fiction des Adieux à la Reine se savoure comme un fantasme de premier choix.

Loin de la bonbonnière proposée par Sofia Coppola dans son film Marie-Antoinette, Benoît Jacquot rêve d’un Versailles suranné, à la fois splendide et dégoûtant. La fiction des Adieux à la Reine se savoure comme un fantasme de premier choix.

Photo du film LES ADIEUX À LA REINE

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