NO COUNTRY FOR OLD MEN

[critique] NO COUNTRY FOR OLD MEN

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Mise en scène
9
Scénario
7
Casting
9
Photographie
8
Son/Musique/Bruitages
8
Note des lecteurs5 Notes
6.7
8.2

[dropcap size=small]E[/dropcap]n adaptant en 2008 un roman de Cormac McCarthy, Joel et Ethan Coen frappent très fort. Tellement fort qu’aujourd’hui encore, leur NO COUNTRY FOR OLD MEN s’impose comme un modèle de polar, avec son hallucinante maîtrise et son implacable efficacité.

Un règlement de compte sanglant au beau milieu du désert Texan. Là, gisant sur le sol, en plus des nombreux cadavres parsemant un sol poussiéreux, une sacoche. À l’intérieur de cette sacoche, plusieurs millions de dollars. Attendant sagement que l’on vienne s’emparer d’eux. Alors, passant par hasard dans le coin, un homme ordinaire découvre la violence de ce tableau et s’empare de la sacoche. Qu’elle appartienne ou non à quelqu’un, peu importe, elle est à lui désormais et personne ne le retrouvera, encore moins dans ce pays où prime d’immenses contrées désertiques. Cet homme, c’est Llewelyn Moss (Josh Brolin) et sans le savoir, il vient de commettre une erreur fatale, ignorant que l’infâme propriétaire de la sacoche ne reculera devant rien pour la récupérer.

 © Paramount Pictures France
© Paramount Pictures France

Lorsque Llewelyn met la main sur la sacoche pleine de billets, il le fait de la même façon négligente et ingénue que la plupart des autres personnages inventés précédemment par les frangins réalisateurs. Il subit le syndrome du “mauvais endroit au mauvais moment”, s’introduisant dans une spirale infernale qui déclenchera bon nombre de quiproquos et surtout une réaction en chaîne qu’il n’aurait jamais pu imaginer. Car depuis Sang pour Sang, nombreux ont été par la suite les films des cinéastes frappant les protagonistes de cette malédiction. Un simple coup de téléphone dans Fargo, un placard banal dans Burn After Reading, ces simples erreurs de la vie de tous les jours ont des conséquences absolument dramatiques, principalement le meurtre chez les deux frères, en bon cyniques qu’ils sont. C’est souvent grâce à ce dispositif, couplé à la banalité des situations et la simplicité d’esprit des personnages que naît le rire jaune. La comédie macabre n’est jamais bien loin. Le fait de s’emparer d’un objet qui ne lui appartient pas va déclencher la fameuse spirale meurtrière évoquée plus haut, exécutée par l’effrayant Anton Chigurh (Javier Bardem). Éparpillant les corps sans vie derrière lui, l’homme se lance dans une chasse à l’homme en vue de retrouver son dû. Une course-poursuite dont personne n’en ressortira indemne. Quelques mots pour saluer à nouveau l’impressionnante performance d’un Javier Bardem dont la métamorphose en tueur glacial et bestial a été maintes fois louée, de même que les armes surréalistes l’accompagnant tout au long de cette randonnée mortelle.

« Un modèle de polar, sec, nerveux et terriblement haletant. »

Parallèlement à cette traque, le film nous offre quelques parenthèses décalées mettant en scène le personnage d’un Tommy Lee Jones fatigué, philosophant sur une débauche de violence et un monde qu’il ne comprend plus. Un des vieux hommes pour lesquels ce pays n’est plus destiné. Il ne manquait donc que ces interludes prêtant à nous faire sourire et à nous faire relâcher une tension ne cessant de grimper progressivement (l’étau se resserre de plus en plus en dangereusement pour Llewelyn au fur et à mesure du film), pour achever de nous convaincre quant à la quintessence du cinéma des deux frères regroupée ici, dans cette adaptation de roman.

Jouant sur l’épure, les cinéastes donnent une dimension réaliste saisissante à ce polar-western sec, nerveux et terriblement haletant. Même le score musical de Carter Burwel se fait désespérément rare au milieu de cette maîtrise visuelle et de cette âpreté sonore. Le jusqu’au boutisme de l’entreprise se révèle peut-être frustrant, mais également carrément satisfaisant. Les Coen ont honoré leurs choix narratifs et formels et le spectateur ne sera pas épargné. Tant mieux.

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NO COUNTRY FOR OLD MEN

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Titre original : No Country For Old Men
Réalisation : Joel Coen, Ethan Coen
• Scénario : Joel Coen, Ethan Coen, d’après l’œuvre de Cormac McCarthy
• Acteurs principaux : Javier Bardem, Tommy Lee Jones, Josh Brolin, Woody Harrelson
• Pays d’origine : Américain
• Sortie originale : 23 Janvier 2008
• Durée : 2h02min
• Distributeur : Paramount Pictures France
• Synopsis : À la frontière qui sépare le Texas du Mexique, les trafiquants de drogue ont depuis longtemps remplacé les voleurs de bétail. Lorsque Llewelyn Moss tombe sur une camionnette abandonnée, cernée de cadavres ensanglantés, il ne sait rien de ce qui a conduit à ce drame. Et quand il prend les deux millions de dollars qu’il découvre à l’intérieur du véhicule, il n’a pas la moindre idée de ce que cela va provoquer…
Moss a déclenché une réaction en chaîne d’une violence inouïe que le shérif Bell, un homme vieillissant et sans illusions, ne parviendra pas à contenir…

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Olivier
Olivier
Invité.e
16 mai 2015 17 h 04 min

Je n’approuve pas cette critique !

Georgeslechameau
Georgeslechameau
Membre
Répondre à  Olivier
16 mai 2015 17 h 06 min

lol

Tu te la joues Foutaises ?

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