RICKI AND THE FLASH
© 2015 Sony Pictures Releasing GmbH

[CRITIQUE] RICKI AND THE FLASH

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REALISATION
5.5
SCENARIO
5
CASTING (POUR MERYL STREEP)
7
MUSIQUE
8
EMOTION
5
Note des lecteurs0 Note
0
6.1
Note du rédacteur

[dropcap size=small]S[/dropcap]ur le papier, la joyeuse bande de RICKI AND THE FLASH a tout d’une dream-team. Un réalisateur confirmé, Jonathan Demme (Le Silence des agneaux, Philadelphia, Rachel se marie), d’ailleurs honoré tout spécialement à la Mostra de Venise 2015. Une scénariste douée bien qu’inégale, Diablo Cody (Juno, Young Adult). Une actrice principale faisant figure de mythe vivant, Meryl Streep (soixante films, ou peut-être plus, à son actif). De la musique, une famille dysfonctionnelle, des dépressions, des divorces, un soupçon d’homosexualité et le coup de gueule d’un personnage afro-américain contre ce fieffé monde de Blancs.

Cela vous paraît déjà vu ? Normal, ça l’est. Rien d’innovant dans ce drame des relations mère-enfant, où Linda (Meryl Streep donc), qui préfère le surnom scénique de Ricki, a abandonné les siens à Indianapolis pour s’enfoncer dans ses rêves de musiques californiennes. Dans un bar de l’Amérique profonde et intergénérationnelle, elle vit sans argent son unique passion, chante, se trémousse et écaille sa voix. Mais sa fille Julie (Mamie Gummer, fille à l’écran et à la ville), en pleine séparation, est au fond du gouffre. Pete (Kevin Kline, qui gagnerait à être plus visible ces dernières années), ancien époux de Ricki, réclame sa présence dans la luxueuse bâtisse qu’il habite avec sa seconde compagne, Maureen (Audra McDonald).

Ricki et ses tresses d’adolescente contrastent fort avec le milieu cossu petit-bourgeois de cette famille du Midwest qui n’est plus vraiment la sienne. Toute la dureté des rapports à une mère absente éclate aussitôt. Des trois enfants de Ricki, Josh (Sebastian Stan), Adam (Nick Westrate) et Julie, trois sont orphelins de mère. Il n’y a qu’à les voir s’écharper au restaurant ou se lancer des regards circonspects. Le lien a été brisé depuis longtemps lorsqu’une génitrice fatiguée veut finalement se décider à le renforcer.

© 2015 Sony Pictures Releasing GmbH
© 2015 Sony Pictures Releasing GmbH

Meryl Streep elle-aussi pourrait être épuisée. Comédienne inclassable, elle aura été nonne, femme au foyer, aventurière et amoureuse, chef cuisinier et chef de fratrie, journaliste et chanteuse. Et rockeuse ridée, donc. Se réinventant rôle après rôle, elle a imprimé sa marque sur les films qui la comptent, au point dorénavant d’en éclipser le reste. Analyser un film avec Meryl Streep, c’est analyser d’abord elle et puis le reste car, rayonnante et pétillante, elle en détournerait presque l’attention des nombreuses faiblesses d’une intrigue convenue. Attifée de cuir et chaussée de talons périlleux, Ricki n’a plus d’âge et se permet encore tout, y compris des blagues salaces. Un pari d’actrice qui abat de nouveaux murs. A 66 ans, chapeau.

« On repart malgré tout avec des chansons plein la tête et un curieux sentiment de paix. »

Autour de ce soleil brûlant, les seconds rôles et les mouvements de caméra tentent un peu vainement d’exister. De longs interludes musicaux, bien que reprenant de grands morceaux, comblent les multiples fissures d’une narration qui se craquèle de partout. Sous le prétexte « cool » de ‘maman est une rock-star qui nous a abandonnés, Diablo Cody sauce abondamment le plat de problèmes sociaux et psychologiques toujours plus invraisemblables dans leur amoncellement. Tous les thèmes y passent, du mariage homosexuel (depuis validé par la Cour Suprême) aux soldats vétérans, des problèmes d’insomnies aux luttes raciales, des différences de classes au surendettement et aux préoccupations écologistes des hipsters. Prends ça Amérique, pays maudit et hypocrite, ou cyniquement « plus beau pays du monde » selon les premières paroles de Ricki à son public, suivant juste le générique de début. En toute logique, elle n’en croit pas un mot.

De ce film, on repart malgré tout avec des chansons plein la tête et un curieux sentiment de paix. Comme s’il n’y avait rien à y chercher qu’un petit bol d’amour en fin de compte. On pardonne de bon cœur à Meryl Streep de jouer encore une fois les jeunettes (qui chantent Lady Gaga et Pink) et aux autres de ne pas être aussi bons qu’elle. Le final en forme de mariage réconciliateur est en revanche une erreur et l’épaisseur de son trait passe moins inaperçu. Il n’évitera pas ce cliché facile dans lequel il se jette tout entier. Que l’on ne s’inquiète pas trop ceci dit. La fraîcheur de ce film de rentrée masquera sa redondance. On le lui souhaite, quand même.

LES AUTRES SORTIES DU 2 SEPTEMBRE 2015

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Titre original : Ricki and the Flash
Réalisation : Jonathan Demme
Scénario : Diablo Cody
Acteurs principaux : Meryl Streep, Mamie Gummer, Kevin Kline, Audra McDonald
Pays d’origine : Etats-Unis
Sortie : 2 septembre 2015
Durée : 1h41
Distributeur : Tristar Pictures
Synopsis : Caissière le jour, chanteuse la nuit, Ricki a délaissé sa famille pour suivre la voie de la musique en Californie. Elle est rappelée à ses devoirs de mère lorsque son ex-époux, Pete, l’appelle auprès de leur fille Julie, dépressive et en plein divorce.

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Rédacteur depuis le 09.03.2015
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