AVA

AVA, la balade sauvage et initatique de Léa Mysius – Critique

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Premier film solaire, Ava s’aventure au cœur des pérégrinations adolescentes, avec la cécité comme parabole d’un passage à l’âge adulte difficile, et attire l’attention sur Léa Mysius, cinéaste à surveiller.

Écrasée sous un soleil de plomb, la jeune Ava se délecte des joies des vacances estivales éphémères, qui voient les amours se faire et se défaire aussitôt à la veille du 31 août. Réveillée par un intriguant chien d’une noirceur intense, Ava s’éprend alors de son propriétaire, un jeune homme du voyage, persécuté par la police locale. Mais à l’annonce d’une cécité qui approche à grand pas, le monde vrille soudainement, tout semble s’effondrer et l’urgence de découvrir la beauté d’une vie jusqu’ici débordante de laideur s’invite sur la plage.

Photo du film AVA

Emmené par Noée Abita, rayonnante, AVA transforme le réflexe de survie en un récit initiatique fondateur. La fougue salvatrice s’invite alors sans limites dans le long-métrage qui prend dès lors des accents référencés dans un road trip à deux infernal. Et si les échappées nocturnes appellent un lendemain baigné par l’insouciance de vivre, seuls contre tous, c’est ici la vision d’un futur plongé dans l’obscurité qui anime ce traditionnel passage vers l’âge adulte. Léa Mysius saisit le temps de quelques fulgurances, qui émaillent le film, la fureur d’exister de ses personnages. D’un plan fixe, faisant écho à la fatalité de la situation d’Ava (scène du journal intime bouleversante) ou lors d’une séquence fantasmagorique qui témoigne des névroses de la jeune fille, AVA s’aventure dès lors dans un voyage imbibé par l’ivresse de la vie.

Doublé d’un sous-texte politique alarmiste, la mise en scène confine dès lors AVA dans un cadre sociétal qui allonge cette balade sauvage. Un dernier segment qui perd en rythme, en force, pour cheminer vers un épilogue hésitant. Malgré tout, AVA reste un premier film d’une sombre beauté, où la joie, l’ardeur de jouir des biens les plus élémentaires de la vie raisonne dans chacun des personnages. Léa Mysius ajoute donc son nom au sein de cette nouvelle génération de cinéastes français à surveiller, ceux qui, pour nous, insufflent un nouveau regard. Prometteur.

Sofiane

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Titre original :Ava
Réalisation : Léa Mysius
Acteurs Noée Abita, Laure Calamy, Juan Cano
Date de sortie : 21 Juin 2017
Durée : 1h45min
3
LUMINEUX

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