Equalizer
© Sony Pictures Releasing France

[critique] Equalizer

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Mise en scène
6
Scénario
6
Casting
7
Photographie
5
Musique
7
Note des lecteurs2 Notes
8
6.2
Note du rédacteur

[dropcap size=small]A[/dropcap]vec ce neuvième long métrage, Antoine Fuqua retrouve Denzel Washington, treize ans après l’excellent Training Day (2001) qui révéla le réalisateur américain et valut l’Oscar du meilleur acteur à Denzel Washington. Malheureusement Equalizer est loin du même résultat. Il démarre comme un film d’action et de justicier assez simple, avant de perdre le peu de crédibilité dont il dispose et d’oublier toute notion de suspense.

Tiré de la série télévisée américaine du même nom diffusée aux Etats-Unis sur CBS entre 1985 et 1989, Equalizer met en scène un agent des services secrets à la retraite, Robert McCall (Denzel Washington), qui vient au secours de Teri (Chloë Grace Moretz), une jeune prostituée. Après que celle-ci a été passée à tabac, il va régler leur compte à ses proxénètes. Mais il ne se contente pas de sauver uniquement la jeune fille et décide de venir en aide à d’autres victimes. Il se transforme en justicier de la ville, pendant que la mafia russe se lance à sa recherche.

Denzel Washington;Chloe Grace Moretz
© Sony Pictures Releasing France

Avec une première partie centrée sur la relation de Robert avec les gens qui l’entourent, le film s’en sort assez bien. Le personnage de Robert McCall s’avère à la fois attachant et mystérieux. Durant la journée il travaille dans un entrepôt de bricolage ; sur son temps libre il aide un collègue à préparer un test pour rejoindre la sécurité du magasin. Le soir il n’arrive pas à dormir. Il se rend dans un dinner pour lire, boire son thé et converser avec Teri à qui il donne des conseils sur la vie.
Son passé d’agent secret (supposé puisque rien n’en sera révélé) l’a rendu maniaque, sujet à des TOC (troubles obsessionnels compulsifs), il chronomètre chacune de ses actions. Sa rigueur et sa capacité d’analyser ce qui l’entoure rappellent celles du personnage de Sherlock Holmes. Et lorsque Robert anticipe ses actions avant un combat, le traitement visuel est proche des récentes adaptations cinématographiques du maître de la déduction par le cinéaste Guy Ritchie. Mais Fuqua s’amuse avec des ralentis, des zooms et autres effets grossiers, pour montrer des détails souvent sans intérêt. Autant les armes et les objets qu’utilisera Robert pour éliminer les hommes qui l’attaquent sont justifiés, autant les gros plans sur des tatouages ou des bijoux portés par ces hommes n’apportent rien. Ces scènes d’actions perdent en spontanéité et s’avèrent peu passionnantes.

”Denzel Washington ne surprend plus dans un registre qu’il occupe depuis plusieurs années”

Plutôt que de se concentrer sur le personnage d’un héros décidé à secourir la jeune fille, le film fait évoluer son personnage en justicier qui viendra en aide aux opprimés. Teri est rapidement mise de côté et Robert doit désormais se débarrasser des hommes de mains russes. On regrette de voir s’évaporer Chloë Grace Moretz passée la première demi-heure car elle reste l’un des seuls personnages qui émeut et suscite de l’empathie. On assiste ensuite à une succession de situations stéréotypées presque parodiques (les méchants russes sont couverts de tatouage et ont un accent prononcé) et d’interventions musclées qui finissent par ennuyer. Des clichés que le cinéma américain avait mis de côté pendant un temps mais qui font leur retour depuis quelques années (Jack Reacher, Salt, Die Hard : belle journée pour mourir…). De plus le héros n’est jamais réellement mis en difficulté ou poussé dans ses retranchements. Contrairement aux œuvres citées précédemment, trop peu de scènes montrent Robert blessé, en sang ou boitant, ce qui fait perdre le peu de crédibilité qu’on peut attendre de ce genre de film. Denzel Washington, reste très bon, même s’il ne surprend plus beaucoup dans un registre qu’il occupe depuis plusieurs années.

Denzel Washington
© Sony Pictures Releasing France

Le film s’en sort tout de même par la mise en scène d’une violence pure et terrifiante. D’un côté Robert est d’une grande efficacité quand il s’agit de tuer, aussi bien avec un couteau qu’un tire-bouchon. De l’autre il y a Teddy (Marton Csokas), l’homme de main chargé d’en finir avec le justicier. Pour le retrouver il va rouer de coup un Irlandais et étrangler avec froideur et indifférence une prostituée. Encore une fois on apprécie davantage ces scènes rapides, où la mise en scène va à l’essentiel. Après un final, certes assez bon, où la bande son et l’image sont en parfaite adéquation, le film se termine sans être parvenu à vraiment nous passionner.

[divider]CASTING[/divider]

Titre original : Equalizer
Réalisation : Antoine Fuqua
Scénario : Richard Wenk
Acteurs principaux : Denzel Washington, Chloë Grace Moretz, Marton Csokas, Haley Bennett, Melissa Leo, Bill Pullman
Pays d’origine : Etats-Unis
Sortie : 1 OCTOBRE 2014
Durée : 2h12mn
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Synopsis : Pour McCall, la page était tournée. Il pensait en avoir fini avec son mystérieux passé. Mais lorsqu’il fait la connaissance de Teri, une jeune fille victime de gangsters russes violents, il lui est impossible de ne pas réagir. Sa soif de justice se réveille et il sort de sa retraite pour lui venir en aide. McCall n’a pas oublié ses talents d’autrefois…
Désormais, si quelqu’un a un problème, si une victime se retrouve devant des obstacles insurmontables sans personne vers qui se tourner, McCall est là. Il est l’Equalizer…

[divider]BANDE-ANNONCE[/divider]

https://www.youtube.com/watch?v=ktERPpBOEVk

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