SEA FOG
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SEA FOG : LES CLANDESTINS – Critique

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Mise en scène
8
Scénario
9
Casting
9
Photographie
9
Musique
7
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8.4
Note du rédacteur

Pour l’ouverture de la neuvième édition du Festival du Film Coréen à Paris les festivaliers ont pu découvrir en avant première le drame SEA FOG, dont la sortie en France est prévue pour le 1er avril 2015. Un film qui offre une première mise en bouche de l’une des personnalités à l’honneur de cette édition, l’acteur Kim Yun-seok, en attendant notamment sa master class de jeudi à 18h40. C’est également l’occasion de découvrir Shim Sung-bo à la réalisation, dix ans après l’excellent Memories of Murder (2003) où il officiait, cette fois, comme scénariste. L’acteur et le réalisateur ont reçu une ovation au moment de venir présenter le film. Mérité pour ce film choc qui laissa le public sans voix.

Pour sauver son poste et celui de ses hommes, le capitaine Kang (Kim Yun-seok), à la tête d’un bateau de pêche menacé d’être vendu par son propriétaire, décide de racheter lui-même le navire. En prise à de gros problèmes financiers il se voit dans l’obligation de transporter des clandestins chinois jusqu’en Corée du sud. Tout se passe pour le mieux jusqu’à ce qu’un terrible incident se produise. La traversée se transforme alors en cauchemar pour les passagers.

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Pour Memories of Murder, Shim Sung-bo coécrit le scénario du film avec Bong Joon-ho qui le réalisa. Pour SEA FOG on retrouve le même duo cette fois inversé. Shim Sung-bo réalise son premier film tandis que Bong Joon-ho se charge de l’écriture (toujours avec Shim Sung-bo). Ensemble ils parviennent à créer une œuvre saisissante. Un drame terrible qui va jusqu’à basculer dans l’horreur.
Sur ce vieux bateau bon pour la casse, on découvre un petit groupe de pêcheurs dont les capacités laissent à désirer. Face aux clandestins ils révèlent rapidement leur incompétence également dans ce domaine, et abordent leur nouveau « métier » de passeur avec une naïveté et une maladresse presque touchantes. Parmi ces clandestins, se trouve la chinoise Hong-mae (Han Ye-ri). La jeune fille se lie d’amitié avec Dong-sik (Park Yoochun), l’un des marins. Sans surprise des sentiments naissent entre eux tandis que des tensions surviennent à bord. Mais le capitaine Kang est là pour maintenir l’ordre, notamment lorsque le film met en avant les rapports complexes entre des chinois, soumis à une grande pauvreté dans leur pays, et des coréens, dont le seul travail possible est de faire venir une main d’œuvre clandestine, un paradoxe.
Malgré une inquiétude grandissante on ne devine pas le terrible drame qui se produit. Un événement inimaginable qui laisse les protagonistes, comme les spectateurs, sous le choc. A cet instant rien n’est plus comme avant sur le navire et la réalisation évolue logiquement. Un épais brouillard fait son apparition. Les personnages sont désormais enfermés, isolés sur la mer dont il est impossible de voir l’horizon. La caméra se resserre sur chaque acteur qui peu à peu sombre dans la solitude ou la folie. On le comprend aussitôt, la plupart ne reviendront pas de cette traversée.

Avec son scénario incroyable, tiré d’événements réels, le film nous tient en haleine jusqu’au bout.

En introduction du film, Kim Yun-seok rappelait qu’il était particulièrement connu en Corée du Sud pour ses rôles de méchant. On était loin d’imaginer qu’il interpréterait dans SEA FOG un tel monstre. Le personnage qu’il incarne est désabusé par tout ce qui l’entoure. La seule chose à laquelle il se raccroche est son bateau. Pour pouvoir garder son navire et rester avec son équipage qu’il considère comme une famille il accepte de franchir le pas de l’illégalité. Le pauvre homme d’abord pathétique se transforme en un personnage abominable. Ses actes effroyables s’enchaînent crescendo et nous laissent sans voix. Comme le couple d’amoureux, unique témoin de l’attitude du capitaine, le spectateur ne peut qu’être effaré. Ces derniers observent en cachette les événements. Le sentiment d’enfermement développé tout le long du film par son décor (le navire seul en mer) et son intrigue (l’enfermement des clandestins pour les faire traverser sans être attrapés) atteint son paroxysme dans une scène époustouflante où Dong-sik et Hong-mae n’ont d’autre choix que de regarder l’horreur se produire en s’empêchant mutuellement de crier. Par la suite ils extérioriseront leur peur et leur effroi par la passion qui les unit dans une scène torride qui arrive de manière surprenante mais qui dégage une grande puissance.

Avec son scénario incroyable, tiré d’événements réels qu’on ne peut développer davantage, le film nous tient en haleine jusqu’au bout. Si la prestation extrême de Kim Yun-seok était attendue, on retient celle de Park Yoochun qui s’avère être une bonne surprise. Le jeune homme, présenté comme l’un des membres d’un groupe de musique K-pop (pop coréenne), s’impose brillamment.
Avec SEA FOG le Festival du Film Coréen à Paris a démarré de la meilleure des manières.

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