HOLY SMOKE

[CRITIQUE] HOLY SMOKE (1999)

Nous souhaitons recueillir votre avis sur votre façon de nous lire. Merci de prendre 2 minutes de votre temps en cliquant ici !


Casting
8.5
Mise en scène
7.5
Scénario
8
Univers
8
Photographie
7.5
Note des lecteurs0 Note
0
7.9

Lors d’un voyage en Inde, Ruth, jeune australienne, succombe à l’influence du gourou Baba. Inquiets pour elle, les membres de sa famille font tout pour la rapatrier à Sydney en lui mentant. Ils veulent lui faire subir un entretien musclé de plusieurs jours avec un américain professionnel du déconditionnement :
P. J. Waters.

Loin d’être considéré comme un grand classique de Jane Campion, HOLY SMOKE n’en est pas moins un redoutable tête à tête entre deux personnalités marquantes du cinéma : Kate Winslet et Harvey Keitel. Jouant de son physique, la jeune Ruth (alias Kate Winslet) se montre manipulatrice, calculatrice et cruelle et fait vivre au cowboy P. J. Waters, pourtant sûr de lui en apparence, les jours les plus difficiles de sa carrière florissante de « déconditionneur ».
L’arrivée mémorable de ce dernier à l’aéroport en santiags et lunettes de soleil, par une succession de gros plans au ralenti, le tout sur une musique légèrement country, est un exemple de caractérisation de personnage. On sait d’office qui mène le jeu. Et pourtant rien n’est plus « faux » et mensongé que cette arrivée grandiose d’un « pro » qui n’a de professionnel que l’attitude et l’apparence. Apprenant dès les premières minutes de son apparition que rien ne va se passer comme prévu, P. J. Waters n’en tombe pas moins dans tous les pièges que lui tend sa cadette Ruth.

Photo du film HOLY SMOKE

Derrière une apparente fragilité, la jeune femme envoûte le maître pour en faire son élève voire son
« esclave ». S’abritant derrière des certitudes illusoires et éphémères, la jeune femme renverse les rôles pour exercer à son tour une influence bien plus réelle et forte que celle qu’elle a pu subir en Inde. En manipulant de la sorte le personnage de P. J. Waters, c’est nous que Ruth et sa créatrice, Jane Campion, manipule. Nous fiant aux masques et aux apparences du personnage interprété par Kate Winslet, nous nous laissons prendre au piège. Nous fiant à l’avis expert et aux citations d’un homme droit dans ses bottes, nous ne voyons pas arriver l’un des renversements les plus impressionnant du cinéma de la réalisatrice – bien que déjà manifesté dans La leçon de piano. Mais la métamorphose d’Ada n’est rien en comparaison de celle de P. J. Waters. La cruauté féminine trouve ici son incarnation la plus sublime et la plus poignante. Poignante car cette force devient la faiblesse même de Ruth. Le talon d’Achille sur lequel P.J. Waters réussit in extremis à s’appuyer pour permettre à Ruth de se remettre en question.

Car l’un des points forts de ce film est de parvenir à toujours tout chambouler. Alors que nous pensions connaître « la » vérité, nous nous apercevons que ce n’était qu’un ultime masque. Alors que nous pensions avoir enfin une réponse nous nous retrouvons avec une nouvelle question. Derrière la manipulation et le mensonge se dissimule une quête de la vérité et de la connaissance. Bousculant ce qu’ils sont et ce qu’ils pensent être, Ruth et J. P. Waters sont à la recherche de leur identité et de l’amour. Incapables de s’aimer ou de se haïr, incapables de vivre ensemble ou de vivre séparément, les deux personnages sont attirés l’un par l’autre sans pouvoir s’éloigner l’un de l’autre.

« Un tête à tête extrême et intense qui joue avec les apparences et les certitudes. »

Jouant des clichés et des images assimilés à l’Inde, Jane Campion s’amuse avec des couleurs saturées et fluorescentes pour toutes les scènes de trip bouddhiste. Le désert australien, son sable orangé et sa végétation moribonde deviennent un lieu d’exil. Si « L’enfer c’est les autres », le cabanon au milieu du vide australien, propice à l’affrontement entre les deux protagonistes principaux, se transforme en véritable purgatoire. Le huis clos instauré lors des cessions d’entretiens est interrompu par des retours « à la normal »  dans un monde où rien n’est normal.  Ne pouvant vivre normalement avec les autres, ne pouvant vivre en exil avec P. J. Waters, Ruth tente une dernière fuite sans trouver d’échappatoire.
À travers deux portraits sans concession et sans pudeur d’un homme et d’une femme, Jane Campion explore des thèmes universels tels que l’amour, la foi et la vérité. Opposant et assimilant tour à tour deux personnalités extrêmes et antagonistes, la réalisatrice brise leurs certitudes pour leur permettre d’explorer des sentiments plus ambivalents et plus intenses.

[button color= »white » size= »normal » alignment= »none » rel= »nofollow » openin= »newwindow » url= »https://twitter.com/Marie9Pons »]HOLY SMOKE Suivre @Marie9Pons[/button]

[divider]JANE CAMPION SUR LE BLOG DU CINÉMA[/divider]

[toggler title= »PORTRAIT DE LA RÉALISATRICE » ]

[dropcap]A[/dropcap]rtiste et cinéaste marquante de ces dernières années, Jane Campion s’est illustrée en parcourant des thèmes singuliers et universels, personnels et communs à tous, originaux et intemporels. Nous profitons de la réédition de sa filmographie en vidéo pour dresser un portrait de la cinéaste à travers l’analyse de l’intégralité de son oeuvre.

[column size=one_half position=first ]

[button color= »white » size= »normal » alignment= »none » rel= »follow » openin= »newwindow » url= »http://www.leblogducinema.com/dossiers/jane-campion/portrait-de-jane-campion-73859/ »]JANE CAMPION, par Marie[/button]

[/column]

[column size=one_half position=last ]

[button color= »white » size= »normal » alignment= »none » rel= »nofollow » openin= »newwindow » url= »https://twitter.com/marie9pons »]HOLY SMOKE   Suivre[/button]

[/column]

jane-campion

[/toggler]

[toggler title= »CRITIQUES DE SES DIFFÉRENTS FILMS » ]

Analyses des courts métrages, Peel, Passionless Moments, A Girl’s Own Story, After Hours et The Water Diary;

Critique des Longs métrages
– SWEETIE, 1989
 UN ANGE A MA TABLE, 1990
– LA LEÇON DE PIANO, 1993
PORTRAIT DE FEMME, 1996
– HOLY SMOKE, 1998
– IN THE CUT, 2003
– BRIGHT STAR, 2009

Critique de la série
TOP OF THE LAKE, 2013

[/toggler]

[toggler title= »INTÉGRALE JANE CAMPION: le contenu du coffret » ]

http://video.fnac.com/a8932259/Coffret-Jane-Campion-12-films-Edition-speciale-Fnac-DVD-DVD-Zone-2ob_d32b08_3d-boxset-br

Contenu du coffret DVD 

Courts métrages :
– PEEL, 1982
– PASSIONLESS MOMENTS, 1983
 A GIRL’S OWN STORY, 1984
– AFTER HOURS, 1984
– THE WATER DIARY, 2006 (inédit, tous territoires)
– THE LADY BUG, 2007 (inédit, tous territoires)
Tissues (inédit, tous territoires)

Séries
– TOP OF THE LAKE, 2013

Longs métrages
– TWO FRIENDS, 1986 (TV)
– SWEETIE, 1989
 UN ANGE A MA TABLE, 1990
– LA LEÇON DE PIANO, 1993
PORTRAIT DE FEMME, 1996
– HOLY SMOKE, 1998
– IN THE CUT, 2003
– BRIGHT STAR, 2009

[/toggler]

[divider]INFORMATIONS[/divider]

[column size=one_half position=first ]

Affiche du film HOLY SMOKE

[/column][column size=one_half position=last ]

• Titre original : Holy Smoke
• Réalisation : Jane Campion
• Scénario : Jane Campion, Anna Campion 
• Acteurs principaux : Harvey Keitel, Kate Winslet, Pam Grier, Julie Hamilton, Paul Goddard, Tim Robertson, Sophie Lee, Dan Wyllie
• Pays d’origine : américain, australien
• Sortie : 24 novembre 1999
• Durée : 1h55
• Distributeur : Bac Films
• Synopsis :Au cours d’un voyage en Inde, Ruth, belle et jeune Australienne, est bouleversée par un gourou. Inquiète, sa famille imagine un stratagème pour la faire revenir et demande à l’américain P.J. Waters, spécialiste de la déprogrammation spirituelle, de la ramener à une culture plus occidentale. Pour lui, le cas pourrait être réglé en vingt-quatre heures. Deux jours plus tard, le pouvoir change de camp. P.J. Waters, le professionnel du désenvoutement, doit affronter, désarmé, l’emprise de sa passion pour Ruth, son ange vengeur.

[/column][divider]BANDE-ANNONCE[/divider]

https://www.youtube.com/watch?v=SCNGUKQGnoA

Nos dernières bandes-annonces

Rédactrice depuis le 10.06.2015

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Casting
Mise en scène
Scénario
Univers
Photographie
Note finale