VALENTIN VALENTIN

[critique] VALENTIN VALENTIN

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Mise-en-scène
6
Scénario / whodunit
4
Légèreté / frivolité
9
Casting
8
Photo / musique
7
Note des lecteurs1 Note
5.6
6.5
Note du rédacteur

[dropcap size=small]V[/dropcap]alentin est un jeune homme BG*. Quelque chose dans ses yeux , son attitude, sa fragilité, fait craquer TOUTES les femmes (et rend jaloux les hommes)
Valentin habite dans un immeuble plein de vie, ou chaque habitant possède une histoire plus ou moins tragique, mais cohabite dans un bonheur simple, avec les autres.
Valentin s’interroge sur la maison en face de chez lui, remplie d’ « ombres chinoises »…
Valentin est un jeune homme BG*, mystérieux, tout à tour curieux, amoureux, dilettante, frivole.

Pourtant, Pascal Thomas débute son film par la découverte du cadavre de Valentin !

Peut être est-ce là, le vrai problème du film : Pascal Thomas semble vouloir contenter tout le monde, en réunissant dans Valentin Valentin, la légèreté libre et géniale qui fit le charme du Grand Appartement, et ces ingrédients de Whodunit fun et bourgeois « à la » Agatha Christie, qu’il exploita dans la trilogie du crime avec Dussolier/Frot et L’Heure Zéro

Cette première scène (le cadavre du fameux Valentin est vu du regard d’une fillette), est comme un avertissement, dont il faut absolument tenir compte :
Pascal Thomas oppose d’emblée une certaine naïveté/innocence, à une certaine « mise-en-scène du drame ». Exactement l’ambivalence de son film, et par extension la dualité de sa filmographie.
Le changement subit d’atmosphère peut nuire à l’appréciation globale du film. Opposer la légèreté à la gravité peut fonctionner, mais on préfèrera l’équilibre et le dosage précis entre drame et comédie d’un bon Coen, au clivage marqué par une transition poussive et hors-sujet du Valentin Valentin de Pascal Thomas.

Valentin Valentin

Commençons notre critique par  la fin du film : l’intrigue polardeuse.
Nous n’en révèlerons rien par peur d’éventer un mystère pas bien passionnant ni stimulant. Elle nous a paru assez mal amenée, dans le sens ou, comme dans tout bon whodunit, un nombre conséquent de personnages nous sont présentés et nous, spectateurs, devons déceler parmi eux le coupable. Sauf que la première partie n’incite pas à l’observation, mais plutôt au laissez-aller !
Et lorsque Pascal Thomas nous ramène à la toute première scène, un malaise nous envahit car nous ne nous sommes jamais préoccupés de chercher ce qui pourrait trahir le coupable, trop occuper à glousser de bonheur devant le passionnant jeux de passions dévoilé jusqu’ici.
Autre écueil : un pan scénaristique de cette dernière partie paraît opportuniste – 3 films par exemple, ont cette année utilisé un argument similaire, dont Une Heure de Tranquillité la semaine dernière !
Tout cela pour se terminer dans un manque de surprises des plus dommageables.

Concentrons-nous donc, sur la première heure du film, qui nous à tout de même particulièrement ravi !
Une voix-off littéraire et théâtrale nous propose instantanément d’oublier la gravité du tout premier instant, en rentrant subitement dans la vie du petit quartier ou habite Valentin. Quoi de mieux pour cela, qu’une séance-photo avec une flic à demi-nue ?
L’évènement, sera commenté par plusieurs habitants du quartier, présentant ainsi subtilement, les nombreux personnages composant une cohabitation inter-générationnelle. Pascal Thomas y développe l’idée qu’un respect de chacun, malgré ses défauts et passif, permet de créer un espace communautaire idyllique ou il fait bon vivre.

« Pascal Thomas tente dans VALENTIN VALENTIN, le grand écart entre le whodunit et la comédie frivole – deux caractéristiques de sa filmographie. »

Valentin, lui, est le pivot et le catalyseurs des situations. Sa curiosité, son inertie, son charme déclenchent des évènement au départ légers – puis de plus en plus tragiques, jusqu’à basculer dans le drame complet avec en point d’orgue sa propre mort.

Vincent Rottiers est ici, un choix intéressant, par le contre-emploi. Nous le connaissions en jeune homme plutôt brut (sa diction particulière), impénétrable, incontrôlable. Ici, quelle idée de lui décerner un personnage inédit, celui du séducteur-malgré-lui !
Cela fonctionne du tonnerre.
Il garde néanmoins, cette part de mystère insondable qui fait effectivement de lui, un personnage très attirant.
Les femmes autour de lui, chercheront constamment à attirer son regard, le jeu de séductions des femmes envers l’insensible Valentin est délectable ! Chacune utilisant son (ses) charme(s) pour le séduire… Ce qui provoquera évidemment les différents drames de l’histoire.

Valentin Valentin (1)

Chaque actrice (et acteur) est ainsi magnifiée par la caméra de Pascal Thomas… Mais également employée comme un cliché extrême issu de ses précédents rôles. Par exemple, Arielle Dombasle en bourgeoise prout-prout, ou Louis-Do de Lencquesaing en avocat cultivé/salaud/pervers. Seule petite surprise : Geraldine Chaplin, dans une composition touchante d’un personnage au bord du gouffre. Les dialogues, intelligents et malins, compensent heureusement ce sentiment de déjà-vu en administrant à chacun une personnalité marquée, un vécu crédible.
Les interactions entre tous les personnages créent une sorte de bulle idéale ou chacun existe en et hors champ, ou la mise-en-scène épouse les corps, les humeurs et communique une vraie légèreté au spectateur !

À choisir, c’est dans cet élément qu’on préfère Pascal Thomas.

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7 janvier 2015 Valentin

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Titre original : Valentin Valentin
Réalisation :  Pascal Thomas
Scénario :  Pascal Thomas, Nathalie Lafaurie, Pascal Bonitzer, Clémence De Biéville, D’après l’oeuvre de Ruth Rendell
Acteurs principaux : Marilou Berry, Vincent Rottiers, Marie Gillain, François Morel, Geraldine Chaplin, Arielle Dombasle, Louis-Do de Lencquesaing
Pays d’origine : France
Sortie : 7 janvier 2015
Durée :  –
Distributeur : SBS Distribution
Synopsis : Dans ce « fenêtres sur cour» qui se déroule dans un petit immeuble parisien, tout un monde hétéroclite gravite, s’aime, s’observe sans toujours se voir. C’est là que vit Valentin, jeune homme mélancolique, charmant, partagé entre sa maîtresse au tempérament insatiable, les trois jeunes filles du cinquième étage qui tournent autour de lui, une gardienne démonstrative et une belle chinoise dont la présence dans la maison d’en-face l’intrigue et le fait rêver.
A quoi pense-t-il ? Que dissimule-t-il ? Que cherche-t-il ?
Valentin invite tous ses voisins à sa pendaison de crémaillère, sans se douter qu’il déclenche ainsi une spirale de violences…

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* BG : Beau Gosse

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