[critique] La Fille de Monaco

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Bertrand, avocat d’assises. Brillant. Médiatique. Volubile. Cultivé. Cérébral. Compliqué. Pas très très courageux. Aime les femmes, surtout pour leur parler. Fraîchement arrivé à Monaco pour y assurer la défense d’une meurtrière septuagénaire.
Christophe, agent de sécurité chargé de la protection de Bertrand. Franc. Direct. Taciturne. Sportif. Etudes interrompues en cinquième. Aime les femmes sauf pour leur parler. Admire chez les autres la culture et la maîtrise du langage qui lui font défaut.
Audrey, présentatrice météo sur une chaîne câblée à Monaco. Ambitieuse. Culottée. Sexy. Incontrôlable. N’a pas du tout l’intention de réciter le bulletin météo pendant longtemps.
Comprend assez mal le sens de certains mots, notamment « limites », « tabous », et « scrupules ».
Il aurait mieux valu que ces trois-là ne se rencontrent pas…

Note de l’Auteur

[rating:6/10]

Date de sortie : 20 août 2008
Réalisé par Anne Fontaine
Film français
Avec Fabrice Luchini, Roschdy Zem, Louise Bourgoin
Durée : 1h35min
Bande-annonce :

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Avec une accroche telle que « Est-ce que vous vous êtes déjà posé la question, pourquoi on couche ? », nous pouvions craindre une comédie légère, enchainant des gags plus ou moins lourds. Cependant le nom de Fabrice Lucchini s’impose. Peu de chance que ce film soit de la même veine qu’American Pie ; eux, ne se posent même plus la question du pourquoi.

« Le temps s’est suspendu » explique Bertrand ( le personnage de Fabrice Lucchini ) à une femme qu’il a rencontré à Monaco au début du film. Une femme, rencontrée seulement deux heures plus tôt, qui l’inspire. Ou plutôt dont le premier baiser inspire. Tirade, questionnements et passion, envahissent ce temps suspendu.
Cet incipit n’est finalement que le résumé de La fille de Monaco dans son ensemble. Lors de sa deuxième rencontre amoureuse, le temps s’arrête autour de Bertrand et d’Audrey ( jouée par Louise Bourgouin ). L’histoire du film n’a finalement que très peu d’importance. L’univers flotte autours de Bertrand. On le doit à Fabrice Lucchini et son talent oratoire qui n’appartient qu’à lui. Il a su manier avec intelligence les dialogues. Toujours d’une finesse incroyable, ils ne sont jamais étouffants. Au contraire ils nous emportent dans une féérie incroyable.

Son personnage, Bertrand, explose littéralement en présence du second ( Christophe ), son mystérieux garde du corps interprété par Roschdy Zem. Celui-ci ne parle pas, il est froid, procédurier, Seuls quelques bribes de son passé sont à peine évoquées et son personnage se renferme dans une colère uniquement transcrite dans son regard et son silence. Il ne se pose jamais de questions. Ces personnages antagonismes se dégustent à chaque instant.
Enfin arrive ce troisième personnage féminin, Audrey, qui bouleverse tout. S’illustre alors le temps suspendu définit auparavant par Bertrand. Tout s’arrête, tout n’a alors que peu d’importance alors. Bertrand sacrifie son professionnalisme au profit de cette relation. Dans un moment de lucidité, il explique qu’il s’agit d’une « sorcière moderne ». Et c’est exactement ça : tout au long du film nous observons un homme envouté, qui se ridiculise, qui manque de perdre la vie, qui se fragilise. Une image bien loin de sa notoriété de très grand avocat, connu pour défendre les plus dangereux criminels.

La fille de Monaco suggère simplement ; elle murmure à l’oreille du spectateur. Il n’y a aucune morale, juste une bribe de vie. Une brève rencontre amoureuse, une amitié sans limite proposé comme un sentiment quasi-amoureux d’une extrême force. Ce n’est pas une histoire qui se construit au court du film, mais plutôt une personne qui se découd dans l’enclos de ce temps suspendu.

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