Critique de la série RECTIFY - Saison 1 créée par Ray McKinnon avec Aden Young, Abigail Spencer, Clayne Crawford, Adelaide Clements,Luke Kirby, Bruce McKinnon, J.Smith-Cameron.

[CRITIQUE SÉRIE] RECTIFY – SAISON 1

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Affiche de la série RECTIFY

Après 19 années passées en prison pour viol et meurtre, Daniel Holden est finalement disculpé grâce à des analyses ADN. De retour dans sa ville natale, cet homme, qui n’avait que 18 ans lorsqu’il avait été emprisonné et condamné à mort, tente de se reconstruire une nouvelle vie.

Note de l’Auteur

[rating:10/10]

Saisons : 1
Nombre d’épisodes : 6
Format : 42 minutes
Date de 1ère diffusion US : 22 Avril 2013 (Sundance Channel)
Date de 1ère diffusion FR : 9 Mai 2013 (Sundance Channel)
Titre original : Rectify
Création : Ray McKinnon
Avec Aden Young, Abigail Spencer, Clayne Crawford, Adelaide Clements,Luke Kirby, Bruce McKinnon, J.Smith-Cameron
Bande-annonce :
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=SvACn9-3Evg[/youtube]

Je suis quelqu’un de très nostalgique. Mais dans le bon sens je dirais. C’est-à-dire que j’adore me souvenir. J’aime me rappeler du bonheur de certaines situations, d’une certaine époque, d’un certain événement. Mais sans aucune amertume ou tristesse par rapport à la situation présente. La joie que j’ai pu avoir ne m’est en rien triste lorsque je la compare à mon ressenti du moment présent. C’est pourquoi j’apprécie beaucoup de voir certaines séquences ou les héros se remémorent leurs passés et essaient de recréer une ambiance ou un moment précis de leur vie. Par exemple, la scène de Le Premier Jour Du Reste De Ta Vie où Raph range sa chambre comme lorsqu’il était adolescent pour retrouver un souvenir, et qu’en plus, il a le sourire jusqu’aux oreilles, est un pur bonheur pour moi.

Alors, forcément, lors de l’épisode 3 de la saison 1 de RECTIFY, lorsqu’Aden Young (qui est juste exceptionnel, mais ça, on en reparlera plus tard), dont l’enfance et la vie ont été volées, se remet à jouer à ses vieux jeux vidéo ou à s’amuser avec les plumes d’un coussin, j’étais aux anges. Et que dire lorsqu’il arrive au grenier pour retrouver ses vieilles cassettes et ses vieux habits dont il se vêt pour retrouver cet instant précieux de bonheur de son adolescence. Porté par la musique qu’il a aimée, il se retrouve alors transporté 20 ans plus tôt et vibre. Et la joie qui l’emplit petit à petit nous est alors communicative. Le bonheur retrouvé est alors partagé.

Aden Young livre une partition sans faute absolument renversante et magnétique.

Mais la série ne puise pas sa force que de scènes enivrantes et heureuses. Non. Loin de là. On a bien entendu le décalage créé par ces moments où un homme de 37 ans se trouve dans des situations d’adolescent et où cet homme de 37 ans n’est encore qu’un adolescent de 18 ans dans ses actes et son esprit. Et là, Aden Young frappe fort. Il est alors admirable de voir le travail de l’acteur qui arrive à créer cette impression ambivalente d’un homme de 18 ans enfermé dans un corps de 37. Toute en fragilité et en émotion, il livre une partition sans faute absolument renversante et magnétique. Il est impossible de dérocher des scènes qu’il illumine par une présence glaciale et timide à la fois.

Photo de la série RECTIFY

L’attraction pour le personnage principal est donc un des principaux atouts de la série. Elle arrive à nous accrocher et nous donner envie de savoir ce qu’il adviendra de Daniel. Mais la capacité à saisir le spectateur réside aussi dans la férocité de la série. Et cette férocité, ce n’est pas en prison qu’elle se trouve, mais bien au dehors. Le malaise général ambiant de la présence de Daniel dans son village est tellement bien mis en scène que l’on s’aperçoit qu’il a quitté une cellule pour retrouver une prison à ciel ouvert. Libre sans l’être, la série tourne alors autour du principe de la douloureuse réhabilitation sociale.

En plus d’avoir un propos fort et bouleversant et un acteur génial, la série compte aussi parmi ses atouts une réalisation grandiose et exceptionnelle. Le jeu de lumière est tout bonnement hallucinant et superbe. Les cadrages sont parfaits et le rythme de la mise en scène trouve le juste milieu entre le contemplatif et l’avancement de l’histoire. Le tout est boosté par des éclairs de génie de dialogues qui captent, grâce à des monologues ciselés de la part de Daniel, toute la douleur que le jeune homme a pu ressentir et qui est encore présente, tapie, au plus profond de lui. Comme pour un film d’action, où les explosions de voitures et autres courses poursuites donnent le rythme et font progresser l’histoire et accrochent le spectateur, les révélations de Daniel sont un moteur fascinant et puissant permettant de sentir toute la complexité et toute l’ambigüité du personnage.

Il faut compter aussi pour la réalisation, les moments passés dans le couloir de la mort. La série arrive à créer un monde libre suffocant et oppressant et à l’inverse, admirablement bien, elle arrive à nous montrer en prison, un endroit plus calme et apaisant pour Daniel qui est alors plus à l’aise que dans le monde réel. Les scènes en cellules sont empreintes d’une touche de sincérité et de délicatesse. Etre cloisonné dans une cellule blanche sans fenêtre apparait alors quelque fois plus simple et plus reposant que d’essayer de se refaire une place dans le monde libre. Et là, la réalisation rejoint alors le propos de façon magnifique et époustouflante.

Photo de la série RECTIFY

Une réalisation grandiose et exceptionnelle.

Pour tenter de conclure, je vais tenter quelque chose en espérant que le rédac’ chef ne lise pas les articles jusqu’au bout (parce que franchement, je n’arrive plus à faire de phrases car je sais qu’elles n’arriveront jamais à représenter l’étendue de la beauté et de la force de la série), puisque je vais simplement lister des qualificatifs qui pourraient élégamment se prêter à la série, et donc j’ai peur de me faire engueuler. Ouais, on ne sait jamais. Alors dans le désordre je dirais : bluffante, époustouflante, magnifique, magnétique, enivrante, existentielle, douloureuse, réjouissante, enthousiasmante, surprenante, maitrisée, passionnante, violente, douce, merveilleuse, intemporelle, sidérante, fascinante, bouleversante…

Bref, tout ça pour dire qu’aucun mot ne saurait définir et exprimer toute la puissance de cette série, centrée sur un personnage dont l’acteur principal, par une prestation déroutante, nous plonge en empathie avec lui. Il faut simplement jeter un coup d’œil et se laisser porter par la force d’une série aussi bien magnifique sur le fond que sur la forme.
PS : Pour l’épisode final, j’ai chialé. Deux fois.

Photo de la série RECTIFY

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Rédacteur depuis le 17.02.2013

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