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5 séries à (re)voir pendant le confinement

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Vous avez fait le tour du catalogue Netflix et ne savez plus quoi regarder ? On vous propose une sélection de cinq séries à (re)découvrir.

Long Way Round, Down et Up (2004, 2008 et 2020)

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Jamais deux sans trois ! Après avoir fait le tour du monde d’Est en Ouest en 2004 et traversé le continent africain du Nord au Sud en 2008, Ewan McGregor et Charley Boorman ont choisi de s’attaquer au continent américain. Dix ans après leur dernière expédition, les deux amis ont décidé de parcourir plus de 20 000 km en 100 jours, traversant 16 frontières et 13 pays. Un périple non sans difficultés pour les motards qui ont choisi de chevaucher des prototypes 100% électriques pour ce trajet reliant Ushuaïa à Los Angeles en passant par la Bolivie, le Panama et le Mexique. Une série documentaire parfaite pour voyager pendant ce confinement et découvrir d’autres façons de vivre. À noter que les deux séries documentaires précédentes sont également présentes sur la plateforme Apple TV+ !

Sarah

OZ (1997 – 2003)

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A la fin des années 90, OZ s’est imposé comme un cador du petit écran, à juste titre. Porte-étendard du virage artistique entamé par HBO, Tom Fontana y dévoile le quotidien d’une quarantaine de prisonniers et la gestion d’un programme de réinsertion orchestré par Tim MacManus, chef de section idéaliste. Loin du réalisme de The Wire, chaque épisode est narré par Augustus Hill sous la forme d’une allégorie, un apologue traitant une thématique ciblée. Avec ironie et éloquence, le conteur fait basculer le réalisme froid vers une fable ancrée dans l’actualité. Le groupe de détenus formés initialement perdure durant 5 saisons et la quête initiatique que chacun d’eux connaîtra est une parabole sociétale où les convictions de chacun sont perpétuellement remises en cause. La prison devient un panel propre à la réflexion sur la politique, la religion ou l’addiction. Fontana trace des lignes narratives cohérentes jusqu’à l’épilogue et se fait le guide d’un voyage vers les plaies à vif d’un pays en train de sombrer. L’optimisme n’est en effet pas de mise pour tous ces caractères indéchiffrables, dans la tourmente des incohérences du socialisme utopique instauré par MacManus. De Beecher à Saïd en passant par Adebisi, chacun finit par chanceler, par se perdre dans ce noyau informe où il est inenvisageable de passer outre les différences, de se rapprocher de l’autre. Comme s’il était déjà trop tard, on ne s’intéresse pas à comment le dérèglement s’est opéré mais à ses conséquences. La stabilité émotive est un mirage dissimulant l’aliénation qui finit par s’emparer de tous. Hill en est l’incarnation même lorsqu’il divague au fil de récits métonymiques se calquant sur le parcours sinueux des détenus. Et si l’espoir reste parfois de mise, l’implacable constat de Fontana sur la nature humaine n’a jamais été autant d’actualité.

Emeric

Golden Girls – Les Craquantes (1985 – 1992)

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Le confinement est aussi l’occasion de rattraper certains classiques… GOLDEN GIRLS raconte l’histoire de trois femmes quinquagénaires qui partagent la même maison à Miami. À la lecture du synopsis, on pourrait avoir l’impression de découvrir un énième soap qu’on oubliera vite entre deux visionnages d’Amour, Gloire et Beauté. Mais c’était sans compter sur l’autodérision cinglante des héroïnes qui a permis à cette série de recevoir plus de soixante nominations aux Emmy Awards en sept saisons. Aussi délurées qu’attachantes, Rose (Betty White), Blanche (Rue McClanahan), Dorothée (Beatrice Arthur) et sa mère Sophie (Estelle Getty) laisseront toujours un souvenir impérissable à tous leur spectateurs grâce à leur humour décoiffant et rafraîchissant qui a survécu à l’épreuve du temps. 

Sarah

The Wire (2002 – 2008)

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Quelle meilleure occasion que ce confinement pour se plonger dans la mythologie intemporelle forgée par David Simon ? Les cinq saisons de THE WIRE sont un impératif, un modèle de narration et d’écriture qui a influé sur la démarche créatrice de toute une génération de réalisateurs. Chaque opus est un talisman dans lequel miroite une thématique que Simon dépoussière à la manière d’un archéologue. De l’affrontement intrinsèque à Baltimore entre dealers et force de l’ordre jusqu’aux comportements grégaires dans les médias, en passant par l’éducation et la politique, rien n’échappe à celui qui pointe de la caméra les dysfonctionnements d’une ville rattrapée par le vice. Le manichéisme adéquat à ce type de récit s’efface au profit d’une réflexion intense sur la nature humaine et ce qui pousse l’Homme à vaciller. Malgré les intentions louables de chacun, l’équilibre sociétale est une utopie qui ne peut se concrétiser face à la perversion. L’effet boule de neige que traduit THE WIRE dans ses derniers instants est plus que jamais d’actualité : le regard amer que porte MacNaulty sur ce phalanstère est le même que l’on pourrait arborer face aux dérives sociétales en occident, malgré les renouvellements politiques et les multiples tentatives pour temporiser la luttes des classes. Le premier acte gravite autour d’un Macguffin : Avon Barksdale, invisible et recherché de tous, est un prétexte à la création d’une section spécialisée dans l’espionnage. Deux fils narratifs se superposent alors. L’équité dans le traitement des caractères défilant à l’écran détonne. D’un côté, Macnaulty, flic alcoolique désabusé et dépassé, ou encore Lester Freamon, détective vétéran reconnu de tous par ses fulgurances et sa ténacité ; de l’autre, un panel de personnages cultes cités par tous les rappeurs : Stringer Bell et son charisme politique (Idriss Elba, parfait), Marlo Stanfield et son apathie démesurée, Body et le légendaire coin de rue… Difficile d’énumérer tous les pions de ce fascinant échiquier que Simon poétise. Outre le compte-rendu balzacien qu’il opère lorsqu’il s’attarde sur les forces de l’ordre et la politique, le réalisateur clame une foi ouverte en la fiction qui s’incarne en un seul point d’ancrage : Omar Little. D’Angelo Barksdale l’explique, toujours avec la métaphore des échecs, allégorie hiérarchique de la rue : Omar est la reine, cette pièce libre et affranchie des règles, dotée d’un pouvoir sans égal. Il traverse les cinq saisons comme autant de batailles qu’il gagne, jusqu’à une chute iconique. Il est à l’image de cette œuvre dantesque : indiscernable et troublant, dense et enrichissant. Unique en son genre.

Emeric

Dickinson (2019)

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Avec DICKINSON, AppleTV+ a fait un choix risqué mais plutôt payant. Aujourd’hui, il est devenu courant de juger la qualité d’un biopic à son exactitude historique. Adapter la vie d’un personnage historique est donc toujours un choix périlleux, d’où l’importance des partis pris de réalisation. À contre-courant des autres biopics, la réalisatrice Alena Smith a donc fait le choix très franc de raconter librement la jeunesse d’Emily Dickinson en ponctuant sa création de poèmes en incrustation et de visions psychédéliques. Avec cette relecture moderne, la poétesse interprétée par Hailee Steinfeld devient une adolescente millennial comme les autres dont l’ironie et l’humour british font des ravages. Malgré ses anachronismes, DICKINSON propose un portrait original de la poétesse qui permet de refléter l’époque actuelle avec des problématiques qui animent encore nos sociétés. 

Sarah

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