THE TIGER
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[FFCP 2016] THE TIGER

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THE TIGER
• Sortie : 16 décembre 2015 en Corée du Sud (Présenté durant le Festival du film coréen à Paris 2016)
• Réalisation : Park Hoon-jung
• Acteurs principaux : Choi Min-sik, Kim Sang-ho, Jung Man-sik
• Durée : 2h20min
Note des lecteurs1 Note
2
note du rédacteur

Le troisième film de Park Hoon-jung (The Showdown, New World), THE TIGER est avant tout une fable grandiloquente autour d’une lutte homérique entre un chasseur (l’impassible Choi Min-sik) et le dernier tigre de Corée, Seigneur de la Montagne. Dressant un portrait peu élogieux de l’armée japonaise (les soldats s’amusent à prendre des photos de cadavres d’animaux et détruisent à coup de dynamite la forêt), la valeur historique du film, qui se déroule durant l’occupation japonaise en 1925, est faible, voire nul. Dès l’ouverture, l’intérêt du film semble ailleurs : la mise en scène de Park Hoon-jung s’avère immédiatement des plus ostentatoires.

L’association d’une musique lyrique et d’un décor épique est la promesse d’un immense spectacle. Mais après une séquence d’ouverture admirable (la présence du tigre est figurée par ses mouvements et rugissements), THE TIGER se voit broyer par la lourdeur d’un récit surchargé en symboles. Il n’y a pour ainsi dire pas un personnage (le chasseur, le fils du chasseur, le balafré, l’officier japonais) qui ne soit pas en « conflit » ouvert avec ce fameux tigre. Le réalisateur agence une thématique vengeresse pour à peu près tous les personnages, le plus souvent via une utilisation hasardeuse de flashbacks traumatiques. On aurait presque l’impression que le cinéaste tente de « gonfler » une intrigue de série B afin de doter son film d’un apparat qui ne lui sied guère. A force de se concentrer uniquement sur la tension « psychologique » entre humains et tigre, Park Hoon-jung ne montre rien de l’homme plongé dans un milieu naturel hostile.

Photo du film THE TIGER
Copyright Well Go USA Entertainment

Plus proche d’un The Revenant (2016) que d’un Derzou Ouzala (1976), THE TIGER est davantage attaché à sa stylisation symbolique qu’à son rapport au réel et à la nature. Et lorsque le tigre se met lui-même à avoir des réactions anthropomorphiques, des regards vengeurs et des émotions poignantes filmés en gros plan, le film bascule définitivement dans le grand guignol en faisant du tigre, un modèle identificatoire (il va même jusqu’à récupérer le fils du chasseur dans la gueule des loups pour le ramener à son père).

Que dire alors de la dernière demi-heure où le tigre grimpe aux arbres et bondit de vingt mètres sur ses victimes dans ce qui s’avère être une véritable boucherie où la « bête » terrasse des dizaines de soldats japonais. Le tigre monstrueusement grossi en CGI ressemble davantage au T-Rex de Spielberg – celui du Monde Perdu (1998), film avec lequel THE TIGER trouve certains échos à l’instar de cette immense battue organisée.

« Avec The Tiger, Park Hoon-jung livre une fable hautement improbable. »

Malheureusement, le scénariste de J’ai rencontré le diable ne joue que trop rarement sur le suspense que lui offre cette « présence-absence » de la bête (la scène dans le brouillard provoqué par la fumée des explosions est une des rares), lui préférant la facilité de l’imagerie numérique et l’exaltation des rapports de force qui trouve son point d’orgue dans le duel au sommet de la montagne entre le chasseur et le tigre. Deux « bêtes » sauvages blessées et meurtries mais respectueuses l’une de l’autre (le chasseur ira jusqu’à s’agenouiller devant le Seigneur de la montagne). En somme, un véritable duel entre dieux de l’Olympe, où seule la mort apparaît en mesure de les apaiser.

Avec THE TIGER, Park Hoon-jung livre une fable hautement improbable, une rencontre entre le Shere Khan de Kipling, gonflé et corrigé par la pulsion de mort qui anime tout le cinéma de genre coréen, et la figure du chasseur en déliquescence qui finissent par trouver, dans leur affrontement dantesque, cet élan sublime nécessaire à leur rédemption.

[alert type=white ]THE TIGER a été présenté au 11e Festival du Film Coréen à Paris du 25 octobre au 1er novembre 2016 au Publicis Cinémas.[/alert]

Antoine Gaudé

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Note finale

  1. il est sur que se film reste une fiction mais qu’est ce qu’il prend aux tripes…..lorsque le rédacteur à mis 2 étoiles je penses que c’est lorsqu’il c’est réveillé à la fin du film…pour moi c’est 10 sur 10

  2. Sublime filme. Lêtre humain qui ramasse grave sa me fais plaisir vus tout le mal que l’on fait à mère nature. Enfin pour moi le filme démontre une incapacité de l’humain a vivre en harmonie avec la nature toujours pousser par son cerveau pas asser évoluer. Et pense que pour son intérêt personnel malgré que l’on soit en 2016. Donc un bon filme avec une morale profonde qui remet en place l’homme et le rôle qu’il devrait avoir face a celle que l’on doit la vie et que l’on oubli pour notre argent et tout le reste enfin bref allez y le voir c’est de la balle grave.