Photo du film MAD GOD
Crédit : Tippett Studio

Hallucinations Collectives 2022 : MAD GOD remporte le Prix du Jury

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Le festival Hallucinations Collectives s’est clôturé ce 18 avril 2022 à Lyon. Parmi les films en compétition, on comptait notamment MAD GOD. L’ambitieux projet du maître des effets spéciaux Phil Tippett a remporté le prix du jury lors de la compétition longs-métrages.

Hallucination collectives, le festival de l’autre cinéma, offre chaque année l’occasion au public de découvrir des films peu vus ou faiblement distribués en raison de leur caractère bizarre, dérangeant ou de leur faible potentiel commercial. Outre les séances consacrées au cinéma de patrimoine, le festival se compose également de deux compétitions, l’une de longs et l’autre de courts métrages.

MAD GOD et RRR plébiscités

Lors de cette édition 2022, le prix du jury de la compétition longs-métrages a été décerné à MAD GOD, réalisation hybride de Phil Tippett, entre stop motion et prise de vues réelles. Constitué de personnalités lyonnaises, le jury regroupait cette année la chanteuse Carmen Maria Vega, le musicien 2080 et les vidéastes Ostpolitik, ainsi que Mylène, créatrice de la chaîne YouTube Welcome To Primetime BITCH ! Le prix du public a, quant à lui, été attribué à RRR, actioner indien ultra rythmé, prenant place lors de la révolution des années 20.

Photo du film RRR
Crédit : Friday Entertainment

Hallucinations collectives a également récompensé deux courts-métrages. Décerné par des lycéens de l’agglomération lyonnaise, le Grand prix a été attribué au Français Simon Filliot pour UN CŒUR D’OR, film d’animation sur les contradictions humaines. Le public a, de son côté, choisi de gratifier IN THE SOIL, court-métrage danois de Casper Rudolf Emil Kjeldsen. Entre drame familial et fantastique, le film met en scène un homme en train de creuser… pour des raisons énigmatiques.

Une programmation entre patrimoine et chair fraîche

Mardi 12 avril, Hallucinations collectives s’est ouvert avec une avant-première de taille. En effet, les festivaliers ont pu découvrir DARK GLASSES, le dernier film de Dario Argento, réalisateur inactif depuis près de 12 ans. Après DRACULA 3D, le pape du giallo italien revient aux fondamentaux avec un thriller en demi-teinte. En effet, si certains effets visuels et procédés de mise en scène empreints de sa patte font encore mouche, Argento paraît néanmoins fatigué. Et ce, à bien des égards…

Photo du film DARK GLASSES
Crédit : Pierrot le fou

Entres autres séances, Hallucinations collectives offre l’opportunité de voir sur grand écran des films rares ou peu projetés. À travers la thématique « Cabinet de curiosités », les spectateurs de cette quinzième édition ont pu visionner NOSFERATU, FANTÔME DE LA NUIT de Werner Herzog, avec Isabelle Adjani et Klaus Kinski. Également le MASSACRE POUR UNE ORGIE de Jean-Pierre Bastid, ainsi que l’improbable INCUBUS, film fantastique de 1966, tourné intégralement en espéranto. Tradition inaltérable du festival lyonnais, la séance pornographique était, cette année, dédiée aux FURIES SEXUELLES d’Alain Payet.

Photo du film EARWIG
Crédit : D. R.

Hallucinations collectives s’est achevé le lundi 18 avril avec, pour film de clôture, EARWIG de Lucile Hadzihalilovic. Remarquée précédemment pour INNOCENCE en 2004 et ÉVOLUTION en 2015, la réalisatrice française continue d’explorer le rapport à l’enfance. Cette fois, en filmant une petite fille dépourvue de dents, sous la surveillance d’un gardien distant et peu loquace. Adaptation du roman éponyme de Brian Catling, EARWIG se révèle comme un long cauchemar gothique, entre froideur, visions oniriques et obscurité.


Hallucinations collectives : les coups de cœur de la rédaction

Parmi les films programmés cette année, nous avons particulièrement vibré devant :

Affiche du film MAD GOD

MAD GOD (Phil Tippett, 2021)

Projet fou de Phil Tippett, technicien de génie, auteur des effets visuels de Piranhas, Indiana Jones et le temple maudit, RoboCop, Jurassic Parc et tant d’autres… MAD GOD aura mis 30 ans à se concrétiser pour enfin sortir sur les écrans de cinéma. Longtemps resté à l’état de projet, le film a été intégralement réalisé en stop motion et mêle des séquences en prise de vues réelles. Bijou de technique d’une beauté sidérante, MAD GOD se vit comme une expérience sensorielle à part entière.

Affiche du film THE SADNESS

THE SADNESS (Robert Jabbaz, 2021)

Film d’horreur taïwanais complètement fou furieux, THE SADNESS joue une nouvelle variation sur la thématique de la contagion. En écho à la récente crise du Covid, le long-métrage invente un virus affectant le système limbique humain. Soumise à ses pulsions sans pouvoir les réfréner, l’humanité se livre alors à un massacre de masse hystérique, avec effusions de sang, cannibalisme et violences sexuelles. Loin d’être pour autant gratuit, THE SADNESS manie habilement ses références au genre et délivre un message cruel sur nos sociétés modernes.

Affiche du film BEYOND THE INFINITE TWO MINUTES

BEYOND THE INFINITE TWO MINUTES (Junta Yamaguchi, 2020)

Pépite du cinéma japonais indépendant, BEYOND THE INFINITE TWO MINUTES a été projeté aux Hallucinations collectives lors d’une séance spéciale, carte blanche à la plateforme de streaming Shadowz. Filmé en un plan séquence à l’iPhone, le film raconte comment un homme et son groupe d’amis découvrent pouvoir se projeter deux minutes dans le futur par l’entremise d’un écran de télé. D’une créativité folle et débordant d’humour, BEYOND THE INFINITE TWO MINUTES séduit tant par son charme, que par sa fraîcheur.

Lily Nelson

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