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[BIOPICS] LES JOURNALISTES POLITIQUES AUX ETATS-UNIS

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Septembre 2015 est le mois du biopic ! à cette occasion, nous avons a plusieurs rédacteurs, consacré une sélection à un genre de biopic bien particulier !

Retrouvez notre sélection  ICI

SYLVIE-NOËLLE –> Journalistes politiques américains
PAULINE –> Ces Formidables Anglais
VIVIEN –> Comiques sur pellicule
PAUL –> Musiciens célèbres
MARIE –> Les auteurs littéraires

La thématique des journalistes politiques aux Etats-Unis pendant les années 50 à 70 a particulièrement inspiré les cinéastes américains parce qu’elle est le point d’orgue de trois sujets fondamentaux pour les Etats-Unis : le respect du Premier Amendement de la Constitution qui garantit la liberté de la presse et l’influence de cette dernière sur la démocratie.

Les deux Biopics choisis pour l’illustrer traitent de deux sujets politiques majeurs qui ont permis d’aboutir à la fin d’un système:  le MacCarthysme avec GOOD NIGHT, AND GOOD LUCK (Georges Clooney, 2006) par le biais de la télévision, et le Watergate avec LES HOMMES DU PRÉSIDENT (Alan J. Pakula, 1976) grâce à la presse écrite. Scandales retentissants, ils mettent en évidence la quête absolue de vérité de journalistes courageux guidés par le « nothing but the truth » et l’impact incroyable que leur travail acharné et minutieux a pu avoir.

C’est passionnant de suivre le processus de recherche de Edward R.Murrow avec son équipe entre 1953 et 1954 et celui de Bob Woodward et Carl Bernstein entre 1972 et 1974; quel plaisir de saisir le déclic du début, ce qui est à l’origine du scandale, le bout de ficelle que chacun va suivre avec flair, pressentant le scoop, qui deviendra affaire d’Etat! Il est enthousiasmant de découvrir le côté off, voir les journalistes faire un travail de fourmi au sein des salles de rédaction en effervescence, au milieu de la fourmilière des politiques et de les accompagner dans leurs recherches, leurs doutes, à la rencontre de leurs sources, parfois dans des endroits obscurs, à la limite du danger.

Il est tentant de se demander s’ils faisaient preuve de courage et étaient seulement conscients des risques qu’ils prenaient à vouloir ainsi heurter le pouvoir en place, tels Sansom contre Goliath. Comment ne pas vibrer avec eux lorsqu’ils trouvaient un début de piste et douter avec eux lorsqu’ils tournaient en rond et faisaient fausse route? Comment ne pas ressentir leurs solitudes et leur abattement? Comment ne pas râler avec eux lorsque les preuves n’étaient pas suffisamment probantes pour que le Directeur de la Rédaction accepte de les publier, quand leurs collègues ne les soutenaient pas ou quand les sponsors menaçaient de retirer leurs billes?

Le troisième Biopic FROST/NIXON : L’HEURE DE VÉRITÉ (Ron Howard, 2009) traite du post-Watergate d’une manière différente, certes pas en termes d’impact sur les institutions américaines mais toujours de quête absolue de vérité et de révélations de la part de l’ancien président Nixon interviewé par le journaliste britannique David Frost en 1977.  Sa méthode et ses périodes d’abattement sont tout aussi fascinantes que ses réussites.

Quant aux couleurs des trois affiches de ces biopics choisies de façon identique par les réalisateurs, rouge, noir et blanc…comment ne pas y voir, outre la typographie sur papier, le reflet du pouvoir, la quête de la vérité et la noirceur de l’âme humaine?

 

LA SÉLECTION DE SYLVIE-NOËLLE

 

LES HOMMES DU PRÉSIDENT, D’Alan J. Pakula (1976)

Juin 1972, Bob Woodward, interprété par Robert Redford, qui a par ailleurs co-produit le film avec le réalisateur Alan J.Pakula, jeune journaliste au Washington Post traîne au Tribunal et flaire une affaire pas nette. Il vient de mettre la main sur le début de l’Affaire Watergate, qu’il ne lâchera plus avant  le 9 Août 1974, date de la démission de Nixon. Le film décrit minutieusement la façon dont l’équipe se forme avec Carl Bernstein qu’incarne Dustin Hoffman, l’autre journaliste du Post qui travaille aussi sur l’affaire. C’est vrai qu’ils n’ont pas vraiment fait leurs preuves, en matière de journalisme politique, Bob ne connait pas encore tous les rouages de Washington, Carl est malin mais maladroit. Mais le directeur de la Rédaction va leur donner leur chance, parce « qu’ils ont faim », ces indissociables jeunots qu’il appelle « Woodstein ». L’ambition du scoop les anime certes mais on découvrira aussi au fur et à mesure de l’intrigue qu’ils œuvrent aussi pour qu’éclate cette affaire incroyable.

photo 2 Hommes président

Ils vont apprendre leur métier sur le terrain, se muscler, humblement. Et c’est vrai que leur parcours ne sera pas de tout repos, entre les collègues qui ne les soutiennent pas, les fausses informations et les pistes floues de Gorge Profonde, la source du FBI qui navigue en eaux profondes! Etre les premiers avant le Times, et même avant le FBI, mais pas au prix de l’éthique professionnelle et des limites à ne pas dépasser, malgré la confiance qu’ils inspirent: ainsi, pour ne pas que les témoins refusant de parler nomment les personnes impliquées, on aura droit à des devinettes, des jeux de mots mais aussi à des malentendus! Sont très bien montrés dans le film le recroisement des informations, ce fascinant assemblage du puzzle des éléments.

La scène finale de la seconde investiture de Nixon, peu de temps avant sa démission, qui apparaît à la télévision, avec en fond d’écran nos deux bosseurs qui tapent à la machine dans la salle de rédaction vide, est symptomatique du pouvoir que va prendre l’image télévisuelle journalistique sur la presse écrite.

 

GOOD NIGHT, AND GOOD LUCK, de George Clooney (2006)

En 1953 , le directeur  de l’information de CBS News Edward R.Murrow/David Strathairn  se saisit avec une poignée de journalistes de CBS News de l’affaire Radulovitch, du nom d’un soldat soupçonné de collusion avec les Communistes, et mis à pied sans procès par l’Air Force. Il faut dire que nous sommes en pleine guerre froide avec le sénateur du Wisconsin Mac Carthy à la tête d’une Commission qui traque les sympathisants communistes, souvent sur la base de rumeurs. Cette véritable chasse aux sorcières est très bien mise en évidence et ressentie à l’intérieur même de l’équipe. Les images d’archives parfaitement intégrées aux reportages des journalistes et des scènes filmées, et l’image en noir et blanc renforcent le réalisme du propos du réalisateur George Clooney.

La caméra nous place aux côtés de ces journalistes qui réfléchissent ensemble à leur éthique, leur rôle et leur impartialité : Murrow reconnait vouloir fouiller pour voir ce qui se passe et non pas forcément pour prendre partie. Il défend le rôle de la télévision, cet instrument qui entre désormais dans tous les foyers et qui a ce pouvoir d’instruire et d’éclairer les citoyens américains sur des sujets déterminant pour le futur du pays.

good-night-and-good-luck

Nous verrons les journalistes de l’équipe de Murrow partir en croisade contre Mac Carthy lui- même et rencontrer bien des obstacles, depuis la potentielle censure de la direction actionnaire (Franck Langella)  jusqu’aux menaces des militaires puis celles des sponsors. Ils auront même droit aux intimidations et rumeurs que fait circuler le pouvoir en marche à propos de pseudo-sympathies communistes des journalistes eux-mêmes.  Mais les attaques avec preuves à l’appui porteront leurs fruits et le Sénat destituera Mac Carthy de la Commission en mars 1954.

Le réalisateur nous fait partager le tournant décisif  de ce début des années 50 qui a fait comprendre aux sponsors que la télévision était devenue un réel marché publicitaire, et qu’ils pouvaient influencer le contenu des émissions en offrant plus de distractions et de jeux aux téléspectateurs que d’informations.

 

FROST/NIXON, de Ron Howard (2009)

Le film de Ron Howard commence exactement à la fin des Hommes du Président, lors de la démission du Président Nixon, incarné par Franck Langella (petit clin d’oeil puisqu’il a aussi joué dans Good Night and Good Luck).

David Frost, interprété par Michael Sheen, est journaliste britannique satirique en perte de vitesse. Il décide de se lancer aux Etats-Unis avec un nouveau format Frost on America. Naît en 1977 le projet tout à fait fou d’interviewer l’ancien Président Nixon à propos du Watergate et de lui faire avouer  sa part de responsabilité. De nombreuses scènes mettent en évidence les atermoiements de Nixon pour finalement accepter en contrepartie de la somme astronomique qu’il demande. Nous suivrons les difficultés de Frost, ni américain, ni reconnu par les professionnels du journalisme politique, qui se fera lâcher par les chaines de télévision, et devra trouver des sponsors et financer lui-même une partie du contrat.

Michael Sheen

Car le parti pris du réalisateur est de raconter un affrontement entre deux hommes: d’un côté un ex- Président qui n’a jamais été jugé et n’a jamais reconnu publiquement son rôle dans le Watergate, mais connu pour être « Tricky Dicky ». Et de l’autre un journaliste non légitime d’un point de vue politique, qui saura pourtant s’entourer d’une équipe d’experts historiens (Sam Rockwell et Oliver Platt) lui apportant des éléments objectifs pour l’aider à préparer les 5 interviews de 90 minutes. Nous les verrons peu à peu se sentir tous responsables d’un point de vue éthique vis à vis du public puisque investis de la mission de faire jouer à  l’interview le rôle du procès qui n’a jamais eu lieu .

Bien sur, au départ, Frost ne sera pas bon et se laissera mener par le bout du nez par un Nixon malin, manipulateur et habitué aux jeux de pouvoirs. Il aura du mal à l’amener sur des sujets autres que non politiques et personnels. L’interviewé deviendra même l’intervieweur, au grand dam des experts, qui voyaient le temps s’écouler. Nous verrons Frost douter, sur le point d’abandonner. Puis peu à peu, grâce au travail, nous allons assister à la naissance d’un bon journaliste politique, qui saura transformer  la partie spectacle de son job vers un travail de recherche pointu. Lui aussi apprendra à gagner la confiance de l’adversaire, à l’amener exactement à l’endroit où il veut, à lui faire reconnaître son implication et lui porter le coup de grâce journalistique, à un moment surprenant.

 

Retrouvez notre sélection de biopics: ICI

SYLVIE-NOËLLE –> Journalistes politiques américains
PAULINE –> Ces Formidables Anglais
VIVIEN –> Comiques sur pellicule
PAUL –> Musiciens célèbres
MARIE –> Les auteurs littéraires

 

[divider]INFORMATIONS[/divider][cbtabs][cbtab title= »… »]

 

 

NOTRE SÉLECTION DE BIOPICS

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[/cbtab][cbtab title= »FROST/NIXON »][column size=one_half position=first ]
Affiche Frost Nixon

[/column][column size=one_half position=last ]-

Titre original : Frost /Nixon, the moment of truth
Réalisation : Ron Howard
Scénario : Peter Morgan, d’après son oeuvre
Acteurs principaux : Franck Langella, Michael Sheen, Sam Rockwell, Kevin Bacon, Oliver Platt
• Pays d’origine : U.S.A, Angleterre, France
• Sortie : 1 Avril 2009
• Durée : 2h2min
• Distributeur : Studio Canal
• Synopsis :En 1977, l’interview télévisée de l’ancien Président Richard Nixon menée par David Frost a battu le record d’audience de toute l’histoire du petit écran américain pour un magazine d’actualités. Plus de 45 millions de personnes ont assisté à un fascinant affrontement verbal au fil de quatre soirées. Un duel entre deux hommes ayant tout à prouver, et dont un seul pouvait sortir vainqueur. Leur affrontement a révolutionné l’art de l’interview-confession, a changé le visage de la politique et a poussé l’ancien Président à faire un aveu qui a stupéfié le monde entier… à commencer sans doute par lui-même.[/column][/cbtab]

[cbtab title= »LES HOMMES DU PRÉSIDENT »]

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Affiche hommes du président
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Titre original : All The President’s men
Réalisation : Alan J.Pakula
• Scénario : William Goldman, d’après l’oeuvre de Carl Bernstein et Bob Woodward
• Acteurs principaux : Robert Redford, Dustin Hoffman, Jason Robards

• Pays d’origine :U.S.A.
• Sortie : 22 septembre 1976
• Durée : 2h18min
• Distributeur : WarnerBros
Synopsis : En 1972, cinq hommes sont arrêtés pour avoir pénétré par infraction dans l’immeuble du Watergate où se situent les bureaux du parti Démocrate. Alors que l’affaire est présentée comme un simple fait divers, deux journalistes du Washington Post, Carl Bernstein et Bob Woodward décident de pousser l’enquête qui les mènera vers les plus hautes sphères du gouvernement.

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[cbtab title= »GOOD NIGHT… »]

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Affiche Good night
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[column size=one_half position=last ]

Titre original : Good Night and Good Luck
• Réalisation : Georges Clooney
• Scénario : Georges Clooney, Grant Heslov
• Acteurs principaux : David Strathairn, George Clooney, Robert Downey Jr, Jeff Daniels, Franck Langella
• Pays d’origine : U.S.A.
• Sortie : 4 Janvier 2006
• Durée : 1h33min
• Distributeur : Metropolitan Filmexport
• Synopsis :Comment, dans les années 50, Edward R. Murrow, le présentateur du journal télévisé de CBS de l’époque, et le producteur Fred Friendly contribuèrent à la chute du sénateur Joseph McCarthy, à l’origine de la tristement célèbre chasse aux sorcières.

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Rédactrice

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  1. Je n’ai rien d’une critique, de mes yeux de spectatrice Les hommes du président est 1classique et une pépite.Frost/Nixon à voir, bonne soirée!