[critique série] Scrubs (Toubib or not Toubib)

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Scrubs est une série centrée sur la vie du personnel de l’hôpital du Sacré-Cœur (Sacred Heart) et particulièrement sur celle de John Dorian, alias « JD ». Au début de la série, JD est un jeune interne qui entre à l’hôpital du Sacré-Cœur, tout comme son meilleur ami et colocataire, l’apprenti-chirurgien Christopher Turk. Ils sont accompagnés dans leurs premiers pas par leur camarade Elliot Reid, jeune femme brillante mais névrosée au charme de laquelle JD succombe immédiatement, et par Carla Espinosa, infirmière au caractère bien trempé qui ne laisse pas Turk indifférent.
Dès son premier jour, JD devient rapidement le principal souffre-douleur du concierge assez particulier de l’hôpital. Parallèlement, il se trouve rapidement un mentor en la personne du docteur Perry Cox, dont la mauvaise humeur perpétuelle et la dépendance au travail dissimulent son incapacité à gérer sa vie personnelle ; celui-ci est le principal rempart des patients et des internes contre le cynisme du directeur du Sacré-Cœur, le mielleux et tyrannique docteur Robert « Bob » Kelso.

Note de l’Auteur

[rating:8/10]


Saisons : 9
Nombre d’épisodes : 181
Format : 22 minutes
Date de 1ère diffusion US : 2 octobre 2001 (NBC)
Date de 1ère diffusion FR : 13 avril 2002 (TPS Star)
Titre original : Scrubs
Création : Bill Lawrence
Avec Zach Braff, Donald Faison, John C. McGinley, Sarah Chalke, Judy Reyes, Ken Jenkins, Neil Flynn, Christa Miller-Lawrence, Sam Lloyd

Best-of de la série :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=nAJDxLbXOIA[/youtube]

Ancien scénariste sur Friends et sur Une Nounou d’Enfer, Bill Lawrence s’est mis à créer et produire ensuite ses propres comédies dont notamment Cougar Town en cours de diffusion à l’heure où j’écris ces lignes ou encore la série où Michael J. Fox a tenu son dernier rôle régulier avant d’être contraint d’arrêter suite à sa maladie : Spin City. Entre ces 2 comédies, il a développé une comédie médicale : Scrubs. Moins classique dans la forme que Spin City mais plus déjantée que Cougar Town dans le fond, Scrubs suit pendant ses 8 premières saisons John Dorian aka J.D. qui nous narre son évolution d’interne à véritable médecin au sein de l’Hôpital Sacré Coeur.

Sa narration à la première personne et la retranscription de son imagination débordante en micro-scènes loufoques seront la marque de fabrique de la série et le principal ressort comique de celle-ci. Pendant les 5 premières saisons, on s’étonnera continuellement de l’inspiration à chaque fois renouvelée des scénaristes en ce qui concerne les délires de J.D. même si bien sûr les autres héros de la série ne déméritent pas comme l’exaspérante Elliott, le chirurgien “in” Turk ou encore le mentor infernal de J.D., le Dr Cox… Car les interactions entre les différents personnages est une autre des grandes forces de la série : les dialogues sont souvent percutants en regard des caractères tellement typés (le mentor dur et injuste en façade, le patron d’hôpital vénal, etc) développés au cours des saisons. On retiendra aussi les rôles secondaires comme par exemple celui de l’avocat hyper-timide Ted, membre d’une chorale, ou celui de Todd, chirurgien à la sexualité débordante mais peu définie, qui apportent une richesse renouvelée à la série au fil du temps. Une mention spéciale ira au “Janitor”, le concierge limite psychopathe qui cherchera des noises à J.D. pendant très longtemps, interprété par un excellent Neil Flynn.

Outre l’aspect comédie fort développé de la série (et parfois fort critique du système social américain), Scrubs ira parfois se mêler à d’autres genres. D’abord, la comédie romantique bien sûr, avec des couples qui se formeront et se défairont, des naissances, etc mais parfois également de manière plus surprenante le drame. Le cadre de la série est bien un hôpital et ce n’est pas oublié par les scénaristes : la maladie est parfois bien présente, des décès surviennent et les patients du Sacré Coeur ne sont pas les seuls concernés, avec notamment des proches des héros de la série. On retiendra notamment un épisode avec Brendan Fraser dont la structure sort du cadre habituel de la série, surprend et vise juste. Par ailleurs, une structure feuilletonnante se met peu à peu en place au fil des épisodes que ce soit dans les intrigues amoureuses mais également dans les rapports “je t’aime / moi non plus” entre le Dr Cox (excellent McGinley !) et le Dr Kelso ou les rapports mentor-élève entre J.D. et le Dr Cox à nouveau.[pullquote]La loufoquerie globale de la série, le cast bien choisi et les dialogues percutants en font sans doute la série médicale la plus agréable à regarder. Rire à l’hôpital n’est pas donné à tout le monde, profitons-en ![/pullquote]

Si la série a globalement bien tenu le cap sur ses 5-6 premières saisons, on regrettera toutefois son essoufflement ensuite avec un J.D. qui s’auto-caricature et des relations beaucoup plus prévisibles même si stables dans la qualité des répliques. On appréciera dans cette période le développement des seconds rôles donnant un second souffle dans les saisons 7 et 8 plus faibles et où l’on sentait déjà les velleités de départ de Zach Braff, interprète de J.D., ainsi que les conséquences de l’abandon de la série par la NBC (la série sera reprise sur ABC pour les 2 dernières saisons) et de la grève des scénaristes de 2007. En revanche, aucune raison de regarder la saison 9 de la série qui, prévue pour être une sorte de spin-off en Ecole de Médecine à la sauce Scrubs avec certains personnages de la série d’origine en profs, n’a aucun rapport avec le reste (cast et cadre totalement différent) et surtout ressemble à une (très) pâle copie des plus mauvais moments de la série.

Malgré une fin qui a un peu tourné en eau de boudin, il ne faut pas bouder les qualités de Scrubs dans l’ensemble et particulièrement sur ses 6 premières saisons. La loufoquerie globale de la série, le cast bien choisi et les dialogues percutants en font sans doute la série médicale la plus agréable à regarder. Rire à l’hôpital n’est pas donné à tout le monde, profitons-en !

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