Gone Girl
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[critique] GONE GIRL

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Mise-en-scène
9
Scénario
10
Casting
9
Photographie
9
Musique
9
Note des lecteurs20 Notes
8.8
9.2

[dropcap size=small]A[/dropcap] l’occasion de son cinquième anniversaire de mariage, Nick Dunne signale la disparition de sa femme, Amy. Sous la pression de la police et l’affolement des médias, l’image du couple modèle commence à s’effriter. Très vite, les mensonges de Nick et son étrange comportement amènent tout le monde à se poser la même question : a-t-il tué sa femme ? » Pour son 10ème long-métrage, David Fincher se retrouve à nouveau là où on ne l’attend pas. Et c’est tant mieux puisque son nouveau thriller est une merveille, un film aussi machiavélique qu’intense. Adapté du roman Les Apparences de Gillian Flynn, Gone Girl pourrait narrer une simple enquête policière dans un quartier résidentiel en plein Missouri. Mais il n’en est rien, ou plutôt, c’est cela et beaucoup plus en même temps. Explications.

En alternant les scènes du présent où Nick Dunne constate la disparition de sa femme Amy avec celles nous présentant les étapes de leur relation, le scénario de Gillian Flynn et la mise-en-scène de David Fincher créent un parallèle plus que significatif sur la manière dont chacun et chaque couple évoluent, le tout restant très fidèle au livre. Pendant les 2h30 de Gone Girl on assiste donc, perplexes au début (enquête oblige) puis effarés et hagards, à la dissection de ce couple, de ses habitudes, de ses (sales) petites manies. Pendant 2h30, le réalisateur et l’écrivaine nous montrent ce qui se cache sous la surface, sous les apparences, derrière les belles portes et les baies vitrées de ce couple type, de ce tandem digne d’un épisode de Desperate Housewives.

”Une prouesse, un exploit, une réussite !”

Si le film nous présente un couple bien particulier et dont les péripéties sont peu enviables, il est presque impossible de ne pas se lier à eux, de ne pas s’identifier, ou tout simplement de ne pas y voir des liens possibles avec une expérience connue ou vécue. Notamment parce qu’à travers l’enquête policière, c’est tout le quotidien d’Amy et Nick qui est décortiqué, analysé. L’approche, puis la technique de drague. Les sentiments naissants et l’euphorie de l’amour. Les moments de bonheur avant la sensation de routine. La perte d’un emploi et les problèmes d’argent. La famille, la volonté d’en fonder une et l’importance des sacrifices. Ou des compris, au choix.

Grâce à un incroyable scénario, Gone Girl ne laisse que peu de moments de répit et peu de certitudes. Car si Nick n’a pas vraiment tué sa femme, ne finirait-il pas un jour par le faire? N’a-t-il pas déjà eu l’envie de le faire? Des questions qui ne nous quittent pas et nous hantent car, comme dans tous les films de David Fincher, il est préférable de ne pas se fier aux apparences… Doté d’un confortable budget de 50M$, la nouvelle pépite du réalisateur de The Social Network et L’étrange histoire de Benjamin Button possède des arguments conséquents qui pourraient bien en faire le meilleur film de l’année. A commencer par des choix de mise-en-scène cohérents et équivoques. Pour asseoir son propos, on ne lésine pas – et ce de manière justifiée – sur les surcadrages, les jeux de miroir, les parallélismes, les zooms et dézooms, les gros plans et les retournements de situation qui vont accompagner l’enquête policière.

The Outsiders Report
The Outsiders Report

Ajoutons à cela la photographie de Jeff Cronenweth (déjà à l’œuvre sur Fight Club et Millénium : Les hommes qui n’aiment pas les femmes) qui, grâce aux différentes sources lumineuses du film (rayons du soleil, lampes, lampadaires, lampes torches, néons, gyrophares, écrans, etc.) donnent une ou plusieurs teintes chromatiques à chaque personnage. Des teintes avec lequel le réalisateur va jouer en permanence, nous laissant constamment dans le doute. Idem pour les ombres car, thriller oblige, les scènes nocturnes donnent l’air coupable à n’importe qui. Toutefois, celles-ci sont utilisées avec parcimonie et pertinence. Une chose que certains réalisateurs devraient rapidement apprendre à faire. De plus, Gone Girl est bien monté et franchement couillu, sans mauvais jeu de mots de ma part. Même si la narration se lâche sur les sauts et retours dans le temps, l’affichage reste clair et discret, nous permettant de ne jamais perdre le fil de l’histoire, de recomposer le puzzle chronologique et surtout, de nous faire notre propre film de ce qu’a été le quotidien de ce couple atypique ces sept dernières années.

Du côté de son casting, Gone Girl frôle la perfection. Notamment parce que Ben Affleck (The Town, Argo) et Rosamund Pike sont tout simplement parfaits, à la fois hypnotiques et détestables. Le premier est passionnant dans son rôle d’arrogant infidèle quand la seconde impressionne par la maîtrise de la folie. Présents dans presque toutes les scènes du film, David Fincher met en scène la vie du couple comme il filme leur corps : avec honnêteté, beauté et le minimum syndical de pudeur. Un ravissement visuel, accompagné d’une excitation auditive sans pareille. Comprenez par là que la bande originale que Trent Reznor et Atticus Ross nous ont concocté est un petit bijou sonore. Dans le reste du casting, on retiendra la participation de Tyler Perry (Alex Cross, Star Trek), très convaincant en avocat des sales types et celle de Carrie Coon, que l’on a découvert avec un peu de retard dans The Leftovers et qui s’en sort haut la main dans Gone Girl. Sans oublier Neil Patrick Harris, principalement connu pour son rôle de Barney dans feue How I Met Your Mother, et Emily Ratajkowski, la caution sexy du film, vue dans le clip « Blurred Lines » de Robin Thicke.

Entertainment Weekly
Entertainment Weekly

Grâce à un scénario ahurissant et excellent du début à la fin, David Fincher se permet ici de réaliser la meilleure fausse comédie romantique de tous les temps. Car sans jamais énoncer une quelconque morale, l’adaptation du roman de Gillian Flynn dresse un portrait au vitriol du mariage et de la vie à deux. En mettant en lumière les petits travers et différends d’un couple apparemment banal, Gone Girl se révèle être un thriller décapant qui devrait en faire réfléchir plus d’un. A la fois violent, empli d’ironie, tordu et subversif, Gone Girl prend un malin plaisir à jouer et déjouer les codes de certains genres. Une prouesse, un exploit, une réussite!

[divider]CASTING[/divider]

Titre original : Gone Girl
Réalisation : David Fincher
Scénario : Gillian Flynn
Acteurs principaux : Ben Affleck, Rosamund Pike, Neil Patrick Harris, Carrie Coon, Tyler Perry, Emily Ratajkowski
Pays d’origine : Etats-Unis
Sortie : 8 OCTOBRE 2014
Durée : 2h30mn
Distributeur : Twentieth Century Fox France
Synopsis : A l’occasion de son cinquième anniversaire de mariage, Nick Dunne signale la disparition de sa femme, Amy. Sous la pression de la police et l’affolement des médias, l’image du couple modèle commence à s’effriter. Très vite, les mensonges de Nick et son étrange comportement amènent tout le monde à se poser la même question : a-t-il tué sa femme ?

[divider]BANDE-ANNONCE[/divider]

https://www.youtube.com/watch?v=oBOMD3h-WPc

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Rédacteur depuis le 31.10.2013
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