mon roi
© Shanna Besson

MON ROI, sous l’emprise – Critique

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Dimanche 17 mai, le 68e Festival de Cannes voyait monter Maïwenn et son équipe sur les marches du Palais des festivals. Après son très réussi Polisse, la réalisatrice revenait avec MON ROI, en compétition officielle. Au programme, Vincent Cassel et Emmanuelle Bercot le temps d’une histoire d’amour ravageuse, hystérique par moment, mais diablement efficace.

Le film s’ouvre sur une chute à ski, au propre, comme au figuré. TonyEmmanuelle Bercot – se pétant la rotule en dévalant les pentes surtout pour souligner la symbolique du genou (« je – nous ») façon psychologie de comptoir. De là, elle intègre un centre de rééducation où elle va littéralement et allégoriquement réapprendre à marcher au cours de scènes sans véritable intérêt autre que celui de nous prouver que le Norman des vidéos ne sait pas jouer la comédie. Heureusement, entre ces respirations un brin forcées et servant juste à filer la métaphore, il y a le vrai film. La vraie force de MON ROI.

À travers de longs flashbacks, Tony se remémore en effet sa relation destructrice d’avec GeorgioVincent Cassel -, propriétaire d’un restaurant gouailleur et rebelle. Elle, avocate, s’entiche de ce clown amoureux, s’installe avec lui et semble découvrir la vie. Mais, doucement, des crises de rires on passe aux crises de nerfs, puis aux crises de larmes.

Photo du film MON ROI
Crédits : Studio Canal

On a vu les critiques reprocher à Maïwenn de sombrer sans cesse dans une forme d’excès, d’hystérie, en pointant du doigt qu’on gueule beaucoup dans MON ROI. C’est pas faux, mais c’est pas vrai non plus. Maïwenn, ici, ne se contente pas de simplement raconter une histoire d’amour qui tourne en eau de boudin. Non, la cinéaste ici parle bien de violence psychologique, de manipulation et d’emprise. Elle parle de rapports de domination. De l’irrationalité de l’amour et des extrémités auxquelles la passion peut conduire. Et ce dans n’importe quel milieu social. Pas besoin d’être pauvre, les connards aussi existent chez les bourgeois.

Si on peut regretter tout un tas de clichés inhérents à son cinéma de gens qui parlent fort, reconnaissons à Maïwenn sa solide direction d’acteurs.

Si on peut regretter tout un tas de clichés inhérents à son cinéma de gens qui parlent fort et qui en font des caisses, reconnaissons à Maïwenn une solide direction d’acteurs. Vincent Cassel, excellent en mâle alpha détestable est d’un naturel confondant. Louis Garrel, véritable comic relief, est d’une drôlerie folle. Emmanuelle Bercot, plus en retrait, reste d’une justesse incroyable. Et tous sont servis par des dialogues à la crédibilité rafraîchissante.

Notre interview de Maïwenn

Excessif, franc du collier, mais prenant, MON ROI semblait susciter dimanche des réactions particulièrement divisées. Mais ça, c’est comme l’amour, ça ne se commande pas.

Etioun

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Rédacteur depuis le 16.05.2015

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