[dropcap size=small]D[/dropcap]epuis l’annonce de son existence, suivie de celle de son casting, ce nouveau TERMINATOR était placé sous le signe du doute. Une réalisation finalement confiée au yes-man Alan Taylor qui ramène sa pote Emilia Clarke de Game of Thrones et le retour un rien forcé de notre bon vieux “mais pas obsolète” Schwarzie. Passée la découverte des bandes-annonces, le doute a très vite été remplacé par bien d’autres réactions : le rire, la peur, la consternation, l’incompréhension d’où une certaine curiosité peut-être. Contraint d’aller s’humilier dans les rues de Los Angeles en T-800 pour rehausser une promotion forcément bancale, Arnold ne nous a pas fait l’honneur de sa présence en France. Nous avons eu droit en guise de consolation, à un petit message de James Cameron himself sur nos affiches nationales pour achever définitivement de nous convaincre de tenter l’expérience. “Vous allez adorer TERMINATOR GENISYS” qu’il disait. Le souci, c’est qu’on a beau chercher ailleurs sur toute l’affiche, impossible de trouver une autre phrase du genre “Comme moi j’ai adoré”. Pas si bête le bougre.
Le film s’ouvre sur un prologue nous assénant d’emblée sa litanie d’effets pyrotechniques qui parsèmeront les intrigues. Des effets assez laids et lisses car dopés au numérique. Soit la désagréable impression d’assister à un jeu vidéo mal compressé. De laideur il n’en sera hélas pas seulement question concernant les effets spéciaux… Il suffira de découvrir assez vite les nouveaux personnages pour tirer une nouvelle moue de dégoût, mention spéciale au duo John Connor (Jason Clarke)/Kyle Reese. Ce dernier se voit ici incarné par le tout musclé Jai Courtney et sa tête d’abruti, la même qu’il trimballait dans le tout dernier Die Hard (aussi raté que ce GENISYS, tiens). Dur dur quand on repense au charisme de Michael Biehn ou au très cool Edward Furlong en ado John du Jugement Dernier. Dommage aussi d’assister tristement aux quelques répliques du pourtant excellent JK Simmons (Whiplash), venu se fourvoyer dans ce naufrage.
« La saga Terminator se pare, avec Genisys, d’un retour indigeste et ennuyeux, laid et assez bête. »
Si j’ai évoqué un peu plus haut les intrigues du film, c’est parce que le scénario de cet opus bâtard s’avère être un hybride bien indigeste des 3 premiers Terminator. On se laisserait presque séduire, pleins de nostalgie que nous sommes, par la première partie qui nous emmène à nouveau dans le Los Angeles de 1984 du mythique premier film, avant de déchanter rapidement. Nos héros version 2015 se baladent ensuite dans l’univers des deux autres films afin de « sauver le monde » (une des répliques du film), le tout enveloppé par des tirades insipides et interminables, dont on finit par se foutre complètement, ainsi que des rebondissements atterrants de ringardise. Se voulant généreux et décomplexé, TERMINATOR GENISYS s’aventure parfois du côté de la comédie pour un résultat tout bonnement embarrassant et quelques gags tombant complètement à plat. Bon. Il reste les cascades musclées et autres courses-poursuites pour se refaire, non ? Eh bien en fait, non.
Ce divertissement tellement réchauffé qu’il en est cramé joue la carte de la fainéantise absolue, copiant-collant les faces-à-faces et autres poursuites de toute la saga en mode pilote automatique. La mise en scène est d’une platitude désolante, rendant les scènes d’action assez ennuyeuses, à l’instar de la séquence du Bus School jaune héritée du 3éme film, au passage assez injustement sous-estimé. Comparez-la simplement avec son modèle et vous aurez toutes les raisons de définitivement regretter un bon artisan tel Johnatan Mostow (réalisateur de Terminator 3 donc, mais aussi U-571 et Breakdown, deux grands moments peu connus des années 90-2000), sans parler des noms qui circulaient avant celui d’Alan Taylor : Denis Villeneuve et Rian Johnson (le très bon Looper).
Inutile aussi de revenir sur la parabole nous avertissant des dangers (assez drastiques) auxquels s’expose l’homme quant à son addiction à la technologie. Toujours le même discours.
Au final, ce TERMINATOR GENISYS continue d’enfoncer la saga après un Renaissance très moyen, alors qu’il pouvait être l’épisode du renouveau. Son intérêt tutoie dangereusement le néant et son laxisme insolent passe très mal en 2015, à peine deux mois après la sortie d’un Mad Max Fury Road dont on se souviendra encore longtemps. Déjà obsolète donc.
@LorisQuinto
Les autres sorties du 1er Juillet 2015
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[column size=one_half position=last ]- CRITIQUE
– TRAILER #2 & AFFICHES
– TRAILER #1
• Réalisation : Alan Taylor
• Scénario : Laeta Kalogridis et Patrick Lussier
• Acteurs principaux : Arnold Schwarzenegger, Jai Courtney, Emilia Clarke, Jason Clarke
• Pays d’origine : Américain
• Date de sortie : 1 juillet 2015
• Durée : 2h06min
• Distributeur : Paramount Pictures France
• Synopsis : Le leader de la résistance John Connor envoie le sergent Kyle Reese dans le passé pour protéger sa mère, Sarah Connor et préserver l’avenir de l’humanité. Des événements inattendus provoquent une fracture temporelle et Sarah et Kyle se retrouvent dans une nouvelle version du passé. Ils y découvrent un allié inattendu : le Guardian. Ensemble, ils doivent faire face à un nouvel ennemi. La menace a changé de visage.
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https://www.youtube.com/watch?v=62E4FJTwSuc