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Crédits : Lionsgate - Thunder Road Pictures

JOHN WICK : CHAPITRE 4, un final en apothéose – Critique

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Plus long, plus fort, plus intense, JOHN WICK : CHAPITRE 4 repousse les limites du cinéma d’action, toujours plus riche et habilement orchestré.

JOHN WICK, contrairement à bien d’autres sagas, avait presque tendance à gagner en qualité et en spectaculaire au fil de ses films. Avec des chiffres toujours plus importants au box-office, la franchise JOHN WICK et en particulier son troisième opus Parabellum, s’est peu à peu imposée comme pouvant concurrencer les références d’action telles que Mission Impossible et James Bond. Keanu Reeves continue de camper l’une des figures qui a fait son succès, un tueur à gages redoutable aux primes énormes sur la tête. 

Récit lisible, spectacle maximal

L’un des aspects de la franchise JOHN WICK est ici, avec ce chapitre 4, à son apogée : faire dans l’excessif sans jamais donner l’impression d’en faire trop. Au-delà de cela, les scénaristes Shay Hatten et Michael Finch arrivent à créer une continuité bluffante dans cette saga. Chaque film semble démarrer là où le précédent s’est arrêté, mais reste compréhensible par quiconque arrive en cours de route. En plus de l’idée de vengeance récurrente dans les premiers films, cet ultime opus donne à son personnage une possibilité de délivrance. John Wick n’est pas seulement un homme à abattre, il l’est pour ses idées et ses valeurs. Dans cette institution puissante qu’est la Grande Table, le partage de convictions et d’une éthique commune valent plus que tout. Le Marquis (Bill Skarsgard) est le premier pantin de cette institution, devant faire tout pour arrêter ce doute que propage John Wick.

Photo du film JOHN WICK : CHAPITRE 4
Crédits : Lionsgate – Thunder Road Pictures

JOHN WICK : CHAPITRE 4 avait pour gros enjeu de donner un sens et une ultime quête pour son personnage. Dès le premier film, le tueur à gages à la retraite revenait à ses habitudes mortelles après que le cadeau posthume de sa femme décédée, un chiot, soit assassiné. Le monde de John Wick s’est, dès lors, construit comme un monde échafaudé, où chaque action révèle ses conséquences plus lourdes dans l’acte suivant. Le scénario de ce dernier opus dresse rapidement la situation et l’unique porte de sortie du personnage. Notre héros s’efforce ici de se libérer de l’emprise de la Grande Table, organisation criminelle souhaitant l’éliminer. Plus qu’une fin de lutte, c’est surtout un retour à une vie normale qui motive Wick, pour son ultime combat. Les motivations de chacun se distinguent clairement et le scénario, à défaut d’être prévisible, est lisible dans la continuité du film. Et avec un récit peu tortueux, on profite d’autant plus du spectacle. La magie de JOHN WICK opère plus que jamais : un cinéma d’action particulièrement violent, source d’une frénésie jouissive.

Violence hypnotique

Le réalisateur Chad Stahelski est une nouvelle fois aux commandes et sa créativité de mise en scène est toujours l’un des atouts majeurs de la saga. Par son mariage de la forme et du contenu, JOHN WICK : CHAPITRE 4 est un modèle de films d’action. La chorégraphie et la mise en scène évoluent en symbiose ; des ombres s’affrontent sous la lumière des néons, des peintures modernes prennent vie avec brutalité, de nouvelles mécaniques apportent toujours plus de richesse et de diversité aux scènes de combat. De longues séquences soutenues sont ainsi rendues terriblement immersives à l’image de celle dans un immeuble parisien en plan-séquence, surmontant la mêlée se déroulant dans l’ensemble des pièces tel un jeu vidéo. 

Photo du film JOHN WICK : CHAPITRE 4
Crédits : Lionsgate – Thunder Road Pictures

Contrairement à ses prédécesseurs, JOHN WICK : CHAPITRE 4 bénéficie également d’une plus grande diversité dans ses décors. Géographiquement moins limitée, chaque séquence d’action possède sa propre atmosphère et s’y tient du début à la fin que ce soit dans sa photographie, costumes et cascades. Avec des passages à Osaka, Berlin et Paris, c’est aussi un très bon moyen pour séquencer le film, de donner de l’ampleur à la lutte, bien qu’on regrette légèrement l’absence de climax.

Si JOHN WICK convainc toujours par son alliance de brutalité et de grâce, l’émotivité se fait ici beaucoup moins ressentir. Cet impact émotionnel était essentiel au commencement pour justifier le déchaînement de violence qui allait suivre. Mais ici, bien que le personnage ait perdu depuis longtemps sa volonté de rédemption, ces moments manquent dans le scénario qui se trouve finalement plus solennel qu’émouvant. 

Photo du film JOHN WICK : CHAPITRE 4
Crédits : Lionsgate – Thunder Road Pictures

Côté casting, Keanu Reeves campe son personnage avec le flegme habituel bien que moins remuant. On retrouve aussi les visages habituels de Laurence Fishburne et Ian McShane, ayant ici moins de temps à l’écran. S’ajoutent à cette belle distribution Donnie Yen, Hiroyuki Sanada et Shamier Anderson qui s’acclimatent parfaitement à cet univers tout en apportant leur propre touche. Bill Skarsgard interprète le protagoniste du Marquis, méchant au charisme infondé. Son personnage est finalement tellement mis sur un piédestal qu’il n’existe qu’à travers de beaux discours, ne laissant pas l’occasion à l’acteur de réellement montrer son potentiel.

Fin de cycle pour la franchise

Avec une durée de 2h50, JOHN WICK 4 : CHAPITRE 4 est le film le plus long de la franchise. Si les plus mordus de films d’action peuvent trouver quelques longueurs, ces pauses sont nécessaires dans un chaos récurrent. Wick reste un tueur solitaire engagé dans une mission vaine. Le film reflète à travers sa réalisation avisée, la nature de son personnage : un homme dépouillé, sans raison de vivre et de mourir, arrêtant de se battre seulement pour mieux recommencer. Chad Stahelski profite également de ces ruptures pour introduire quelques touches comiques, rares jusqu’alors. Sauf qu’ici, rien à voir avec la légendaire finesse humoristique des Studios Marvel, les quelques traits d’humour servent le rythme du film, ne contrastant en rien avec sa progression et surtout ne tombant jamais dans l’excès. 

Photo du film JOHN WICK : CHAPITRE 4
Crédits : Lionsgate – Thunder Road Pictures

L’illusion de la Grande Table, exploitant les gens pour ne suivre que ses propres intérêts, arrive à bout de son inventivité. Dans cette institution, les exécuteurs souffrent de leur absence de choix, l’impossibilité de retraite. John Wick continue de nourrir son mythe d’homme guidé par ses convictions personnelles, montrant qu’un seul homme déterminé, n’ayant plus rien à perdre, peut venir à bout de la corruption qu’il a subi. Lui et son entourage restreint sont les rares à vouloir retrouver leur sécurité perdue et à contredire les actions de la Grande Table. Comme l’épais brouillard dissimulant la véritable identité de la Grande Table, Wick cache son respect et sa bienveillance dans des messages sommaires plein de sentiments. Un soupçon de loyauté et d’amitié dans un monde écrasé par le conformisme. 

JOHN WICK : CHAPITRE 4 arrive dans l’ensemble à l’extrême limite de ce qu’il pouvait proposer. Sa générosité est telle que sur la durée, on pourrait redouter la surdose. Tout est plus fort, grandiose et sanglant, une goutte de plus et il basculerait dans une caricature de son genre. 

Paul GREARD

SIMON: "Just have fun"... Finalement, toute l'essence de cette saga déjà culte (!) se résume dans cette réplique de Winston à John alors que le moment où il la prononce est solennel voire triste. Malgré les errances narratives, c'est bien ce que John Wick nous apporte à chaque fois, et avec une générosité et une audace rare. Du grand art dans son domaine. "Yeah !"
Note des lecteurs19 Notes
Titre original : John Wick : Chapitre 4
Réalisation : Chad Stahelski
Scénario : Michael Finch, Shay Hatten
Acteurs principaux : Keanu Reeves, Donnie Yen, Bill Skarsgård, Laurence Fishburne
Date de sortie : 22 mars 2023
Durée : 2h50min
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