C'est beau la vie quand on y pense

[CRITIQUE] C’EST BEAU LA VIE QUAND ON Y PENSE

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Pour son dernier film, C’EST BEAU LA VIE QUAND ON Y PENSE, Gérard Jugnot confirme qu’à cœur vaillant rien d’impossible!

Le titre du dernier film de Gérard Jugnot, C’EST BEAU LA VIE QUAND ON Y PENSE, fait référence à la chanson Sebolavy de Mickey 3D, au générique. Derrière ce titre un peu long se cache un film émouvant et tendre. Émouvant par son sujet, la greffe d’organes, et tendre par la relation qui se noue entre deux hommes : Hugo (rafraîchissant François Deblock) le receveur et Loïc (sympathique Gérard Jugnot) le père du donneur. Comment ne pas faire le rapprochement avec le récent Réparer les vivants de Katell Quillévéré, qui s’arrête là où commence C’EST BEAU LA VIE QUAND ON Y PENSE ? Le réalisateur, rencontré à Bordeaux, se défend d’avoir fait un film sur le deuil, même si deux scènes poignantes font littéralement monter les larmes aux yeux. Il préfère parler de renaissance et de «se réparer entre vivants». Son propos est avant tout celui d’une «comédie d’émotion et d’humour qui part de l’ombre et va vers le soleil». C’est d’ailleurs l’un de ses coscénaristes Romain Protal (Adopte un veuf) qui lui a permis d’éclairer sa première version, trop noire et plombante.

C'est beau la vie quand on y pense

Loïc est un ancien pilote automobile qui a dû mettre un frein à sa carrière, et la voiture de course est symboliquement au centre de C’EST BEAU LA VIE QUAND ON Y PENSE. Du coup, le film offre au spectateur de nombreux changements de vitesse -et donc de rythme- et des digressions qui nuisent quelque peu à la cohérence d’ensemble. Démarrant sur les chapeaux de roues, le film confronte habilement le spectateur empathique à la réalité du deuil de Loïc. Il le décrit en plein flottement, au point mort, devant apprendre à vivre avec cette absence. Loïc sombre dans la dépression et l’alcool, et ce qui le sauve est cet élan, ce besoin vital qui le pousse à transgresser la loi pour connaître le nom du receveur du cœur de son fils.

La rencontre avec Hugo est plutôt explosive et épidermique. François Deblock dit que « l’histoire entre les deux est celle d’une greffe, puisque le thème abordé est celui du rejet et de la compatibilité ». Hugo est jeune et découvre le monde, tente des choses que sa vie en attente de greffe ne lui a jamais permis. Mais ils ont bien plus en commun que le cœur du fils de Loïc: ils sont tous les deux à côté de la plaque, en dehors du temps, incapables de doser leurs curseurs réactionnels et émotionnels. Telles deux âmes à la dérive, ils vont s’apprivoiser, s’accrocher l’un à l’autre et se raccrocher à la vie. Et cette partie est très joliment montrée par la métaphore de la réparation de la voiture et la transplantation, telle un cœur, du nouveau moteur dans l’habitacle.

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Puis Gérard Jugnot, qui n’aime rien tant qu’«offrir le burlesque, en soupape de sécurité, au public tendu par l’émotion»  assure sa vitesse de croisière. Il enchaîne avec moult gags dans les dialogues, la mise en scène et des blagues récurrentes sur les appareils auditifs et la Bretagne, dont le réalisateur a assuré qu’ils n’étaient pas sponsors du film. Le fil conducteur de cette rencontre unique se perd alors dans les méandres sentimentaux des deux héros. Le jeune Hugo tombe amoureux d’une jolie bretonne (Gaïa Weiss, vue dans Les Profs 2) et ses projets, son regard et ses priorités évoluent. L’amour sauve aussi Loïc, mais pas tout de suite! Lisa (Isabelle Mergault) fait preuve de patience, voire d’aveuglement envers cet homme rustre et frustré qui la rejette sans cesse, et continue à lui faire ses courses et son ménage… vision un peu archaïque de la preuve d’amour pour laquelle le réalisateur ne saurait être félicité! Il y a aussi le méchant Sanchez, le directeur de la concession automobile, dont on ne saisit pas bien les raisons de sa haine. Le film repasse enfin à la vitesse supérieure et montre que l’intrigue en a encore sous le capot. Il replace au centre l’évolution de la relation filiale par procuration, qui rend Loïc jaloux du temps qui ne lui est plus accordé, un peu comme quand un jeune quitte ses parents pour faire sa vie ailleurs.

C’EST BEAU LA VIE QUAND ON Y PENSE est un feel good movie par excellence. Car s’il laisse au spectateur un goût amer lié la nostalgie du temps perdu qui ne se rattrape plus, il le revigore aussi avec l’espoir que les rêves peuvent renaître et que le cœur peut s’ouvrir à nouveau à la vie, en toute confiance.

Sylvie-Noëlle

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Note des lecteurs4 Notes
Titre original : C’est beau la vie quand on y pense
Réalisation : Gérard Jugnot
Scénario : Gérard Jugnot, Romain Protat, Guy Laurent
Acteurs principaux : Gérard Jugnot, François Deblock, Isabelle Mergault, Gaïa Weiss
Date de sortie :12 avril 2017
Durée : 1h35min
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Note finale

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Le Meur
Le Meur
Invité.e
11 février 2021 22 h 50 min
0.8

Vraiment déçu de se film a part prendre les bretons pour des cons !!! Jusque là je l’aimais bien jugnot mais là s’en est trop !!! Je vais aller m’enfiler Un chouchen !!! Et mettre mon ciré jaune.. trop naze !!!

oliviacmoi
oliviacmoi
Invité.e
22 avril 2017 11 h 30 min

Vu hier soir. J’ai bien aimé, je mettrais aussi 3/5, car le film est agréable, drôle et touchant.On passe un bon moment. Comme vous dites j’ai remarqué que beaucoup de questions restent sans réponse (pourquoi Hugo n’a-t-il pas de parent, que s’est-il passé avec Sanchez – je suppose qu’il était jaloux que son père ait favorisé Loïc), mais le film est léger et j’ai appris à survivre dans des scénari incomplets ;-) En tout cas le film donne furieusement envie d’aller en Bretagne (malgré les ondées, averses, bruines, crachins, etc !)

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