Robocop
© Orion Pictures

[critique] ROBOCOP

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Mise en scène
7
Scénario
6.5
Casting
7
Photographie
6.5
Musique
7.3
Résistance au temps
3
Note des lecteurs1 Note
6.3
6.2

[dropcap size=small]R[/dropcap]OBOCOP a mal vieilli, c’est indéniable. Les effets spéciaux datent d’une autre époque, les costumes sont démodés (mon dieu, l’habillement des policiers est d’une esthétique vraiment hideuse) mais malgré tout le film conserve un certain charme désuet.

la première demi-heure laisse augurer un classique de SF. Peter Weller (vu dans Le Festin Nu de Cronenberg)  et Nancy Allen (repérée dans son rôle dans Carrie au Bal du Diable et rendue célèbre par ses rôles dans Pulsions et Blow Out toujours avec Brian de Palma) incarnent deux flics à la droiture rare dans un Détroit futuriste. À la poursuite d’une troupe de malfrats dirigé par le terrifiant Kurtwood Smith, le duo se retrouve piégé dans une fusillade démente, où Weller se fait cribler de balles comme une pelote d’épingle. Mort en martyr, il représente le cobaye parfait pour revêtir l’amure de Robocop, un super-flic chargé d’éradiquer la criminalité galopante qui mine les fondations de la ville.

Et c’est la que le film dérape légèrement. Le format de l’intrigue prend un tournant trop convenu. – Les humains créent un robot super-flic à partir d’un policier décédé, mais ce dernier se découvre une conscience qui interfère avec ses actions, et il part à la poursuite des gangsters responsables de son décès. – C’est classique et sans surprises.

Là ou Verhoeven est malin, c’est dans l’utilisation qu’il fait de la ville de Détroit. Tout en béton et gratte-ciel en verre, la mégapole déploie ses gigantesques tentacules à tous les niveaux, avec se politiciens et ses businessmans véreux à son sommet, suppléés à leurs pieds par une racaille fourmillante sûre de son bon droit. Detroit apparaît comme un gigantesque terrain de jeu ou s’affronte une pègre arrogante et un cyborg au coeur endurci par la mort. Au contraire de Mad Max, le monde n’a pas basculé dans une ère post-apocalyptique, le Detroit de Verhoeven est une ville où l’apocalypse a entièrement sa place. Le rapport de force est présenté sous une forme inversée. Les gentils n’ont pas leur place dans cet univers impitoyable, et même Robocop est victime des défaillances d’un système corrompu jusqu’à la moelle.

© Orion Pictures
© Orion Pictures

Le réalisateur néerlandais ne se prive pas pour ajouter à la provocation, registre dans lequel il excelle (Starship Troopers et Basic Instinct sont la pour nous rappeler). Cette fois ce n’est pas le totalitarisme militaire ou les moeurs rigides et puritains de la société américaine qu’il dénonce, mais l’hypocrisie d’un monde aux deux visages.

« L’archétype du film de science-fiction conventionnel, au scénario solide et à la narration rythmée, mais qui supporte de plus en plus mal le passage des années. »

Par l’usage de flash de news impromptus annonçant que la station internationale pour la paix a accidentellement tiré au laser sur de pauvres citoyens ou de pubs vantant les mérites d’un jeu de société où l’objectif est la prolifération nucléaire, Verhoeven expose les travers d’une société qui prône la paix et la sécurité mais stimule et excite par le subconscient la violence de ses habitants. Une vraie réussite sur ce plan là, qu’il aurait pu néanmoins mieux réussir en l’intégrant plus efficacement dans le récit, plutôt que d’effectuer des apartés.

© Orion Pictures
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Aux antipodes de la douceur mélancolique d’un Blade Runner ou de l’univers futuriste d’un Star Wars, ROBOCOP se rapproche de Terminator par l’émanation tranquille de son héros. Il se pose en force sereine, imperturbable, conçu tel une machine mais au final pétri de qualités et de défauts inhérent aux humains. La principale différence avec son aîné reste le manque de charisme de Murphy. Il faut avouer qu’Arnold Schwarzenegger en tête d’affiche, ça a quand même plus de gueule que Peter Weller.

Malgré des élément prometteurs, ROBOCOP est l’archétype du film de science-fiction conventionnel, au scénario solide et à la narration rythmée, mais qui supporte de plus en plus mal le passage des ans. Une semi-déception pour ma part.

ROBOCOP a été chroniqué dans le cadre de la thématique ATMOSPHERES URBAINES : DETROIT proposée par le Champs Élysées Film Festival 2015. Il sera projeté le dimanche 14 juin 2015 à 21h15, à UGC Georges V.

[divider]INFORMATIONS[/divider]

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robocop__1987_movie_poster_by_lelmer77-d5cdbn2

[/column][column size=one_half position=last ]– CEFF 2015 : IMAGINAIRES AMÉRICAINS: DÉSERT
– CEFF 2015 : ATMOSPHÈRES URBAINES : DETROIT
CEFF 2015 : RÉTROSPECTIVE WILLIAM FRIEDKIN
CEFF 2015 : SÉLECTION ÉMILIE DEQUENNE
CEFF 2015 : SÉLECTION JEREMY IRONS
– CEFF 2015 : la programmation

• Titre original : RoboCop
• Réalisation : Paul Verhoeven
• Scénario : Edward Neumeier et Michael Miner
• Acteurs principaux : Peter Weller, Nancy Allen, Dan O’Herlihy
• Pays d’origine : États-Unis
• Sortie : 17 juillet 1987
• Durée : 1h41 min

• Distributeur : Orion Pictures
• Synopsis : À l’aube de l’an 2000, Detroit est la proie du crime et de la corruption. Pour pallier ce terrible état, les services de police inventent une nouvelle arme infaillible, Robocop, mi-homme, mi-robot, policier électronique de chair et d’acier qui a pour mission de sauvegarder la tranquillité de la ville. Mais ce cyborg a aussi une âme…

[/column]

[divider]BANDE-ANNONCE[/divider]

https://www.youtube.com/watch?v=zbCbwP6ibR4

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Rédacteur depuis le 12.05.2015
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