Hobbit : La Bataille des cinq armées
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[contre-critique] Le Hobbit : La Bataille des cinq armées

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Mise en scène
3
Scénario
3
Casting
3
Photographie
4
Musique
6
Note des lecteurs11 Notes
6.1
3.5
Note du rédacteur

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Le Hobbit : La Bataille des cinq armées – POUR

 

Avec Le Hobbit : Un voyage inattendu (2012) et Le Hobbit : La Désolation de Smaug (2013), l’un des principaux reproches fait à Peter Jackson était la longueur de ses films et la lenteur de certaines séquences. Avoir recours à trois films d’environ 2 heures 30 pour adapter les trois cent pages de l’œuvre éponyme de J.R.R Tolkien provoque forcément des lourdeurs pour combler le vide. Le Hobbit : La Bataille des Cinq Armées vient enfin conclure cette saga décevante avec une bataille très attendue et vue comme une pointe d’espoir. Et pourtant à la surprise générale ce dernier épisode parvient à faire pire que ses prédécesseurs. On retrouve les mêmes défauts cumulés cette fois à une grande médiocrité dans le scénario et les dialogues.

Bilbon (Martin Freeman) et ses compagnons ont atteint la Montagne Solitaire et réveillé le dragon Smaug qui s’apprête à attaquer les habitants de Lac-ville. Rapidement au courant des événements Nains, Elfes, Humains mais également Orques, qui convoitent tous les richesses de la Montagne Solitaire, se dirigent vers le futur champ de bataille. Un combat épique est inévitable.

THE HOBBIT: THE BATTLE OF FIVE ARMIES
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La longueur inutile de la trilogie de Peter Jackson est évidente. Et pourtant avec Le Hobbit : La Bataille des Cinq Armées, dernier opus de la saga, on pourrait presque reprocher l’inverse puisque l’ensemble semble avoir été traité à la va-vite. Certes le film a toujours des lourdeurs et on ne compte plus les scènes inutiles, cependant les rares intrigues pertinentes sont bâclées et expédiées en quelques lignes de scénario. Notamment l’attaque du dragon Smaug, en pleine destruction de la ville. En quelques minutes son cas est évacué dans une bataille des plus invraisemblable et grotesque. Il en va de même avec le caractère des personnages et leurs décisions. Peter Jackson se contente d’avancer dans son histoire qu’il ne maîtrise pas. On le ressent avec la libération de Gandalf (Ian McKellen), prisonnier des Orques. Sortis de nulle part les secours arrivent. Une séquence particulièrement gênante voit la transformation de Cate Blanchett (Galadriel) en une imitation de L’Exorciste, avant que l’ensemble du groupe ne se sépare sans donner suite.
Il s’en suit une succession de discussions sans grand intérêt entre les Nains et Bilbon d’une part, et les Elfes et les Humains rescapés de l’attaque de Smaug de l’autre. Des scènes durant lesquelles la mise en scène de Peter Jackson s’avère laborieuse. Ce dernier utilisait dans sa trilogie du Seigneur des Anneaux des gros plans sur le visage des acteurs pour des scènes précises et pertinentes. Un moyen d’accentuer une phrase ou de rendre un personnage plus imposant par la contre plongée. Cet effet qui n’est pas exempt de tout reproche car pas de très bon goût, est utilisé à outrance dans toute la trilogie du Hobbit et particulièrement dans ce dernier épisode. L’image est enlaidie par une lumière kitsch, écœurante et des effets numériques omniprésent.

”Avec une pauvreté de dialogues, une esthétique moche et des scènes invraisemblables, Le Hobbit fait au moins rire mais en étant ridicule et grotesque”

Finalement ceux qui payent le plus les mauvais choix du réalisateur sont les acteurs du film. Des acteurs pourtant reconnus et talentueux comme Lee Pace (Thranduil) ou Evangeline Lily (Tauriel) sont ici faux dans la quasi-totalité de leurs dialogues. Orlando Bloom (Legolas) se contente de faire la tête sans pouvoir offrir beaucoup d’expressions, son visage étant noyé sous un maquillage grossier. Sur l’ensemble on ne sauverait à la limite que Martin Freeman. Et encore ce dernier a simplement été épargné en terme de dialogues risibles tels que : « Pourquoi cet amour fait-il mal ? Parce qu’il était vrai ». Ou de situations gênantes, comme le ralenti parodique sur Thorin (Richard Armitage), apparemment incapable de dire sa phrase d’une traite. Ce dernier agace d’ailleurs dès les premières minutes et on regrette que ses camarades Nains ne prennent pas les devants en l’assommant un bonne fois pour toute pour nous faire passer à autre chose.
Mais il reste la fameuse bataille des cinq armées très bien vendue jusque là. Et pourtant elle n’a pas vraiment lieu. Déjà parce que cette longue séquence de combat est illisible. Les armées se rentrent dedans dans un brouhaha incompréhensible. Impossible de ressentir la moindre inquiétude ou émotion pour les combattants. Ces derniers semblent invincibles puisque capable de réduire à néant une armée de cent gobelins…à deux. Les acteurs agitent leur épée en l’air sans convaincre. Avec une pauvreté de dialogues, une esthétique moche et des scènes invraisemblables, Le Hobbit fait au moins rire, mais en étant ridicule et grotesque. Il n’y a pas d’autres façons de réagir que de pouffer devant des scènes aussi improbables. Comme l’accolade entre deux héros au cœur du champ de bataille, suivie par l’évacuation d’un groupe de Nains à dos de bouquetins apparaissant de nulle part. On bascule même dans un jeu vidéo lorsque Legolas se transforme en une espèce de Super Mario et saute de pierre en pierre, ces dernières tombant dans le vide, pour rejoindre la terre ferme.

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Peter Jackson fait finalement clairement preuve d’un manque de rigueur affligeant. Il enchaîne les événements et les combats sans aucune logique. Le tout est accentué par des erreurs et des facilités scénaristiques. Le dernier rebondissement est plus qu’un simple déjà vu puisque qu’il s’agit d’une reprise à l’identique, même dans la mise en scène, de ce qu’on a pu voir dans les films précédents (Seigneur des Anneaux et Le Hobbit confondus).

Une grosse déception donc avec Le Hobbit : La Bataille des Cinq Armées. On était déjà déçu devant les précédents films, mais ici le niveau est bien pire. Le film devient même affligeant lors des scènes voulues comiques. Ces dernières sont d’une lourdeur sans précédent et tombent constamment à plat.
Il faudra clairement oublier cette trilogie du Hobbit, et surtout ce dernier film qui n’apporte pas grand-chose à part des clins d’œil grossiers permettant de faire des liens, parfois inexacts, avec Le Seigneur des Anneaux. Il n’y qu’à espérer qu’on en restera là avec l’univers de Tolkien, et ce, malgré les propos tenus par Ian McKellen, l’interprète du magicien Gandalf, lors d’une interview à la BBC qui laissaient présumer que « le voyage » n’était peut-être pas fini…

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10 dcembre 2014 Le Hobbit  la Bataille des Cinq Armées
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CRITIQUE
CONTRE-CRITIQUE
Cross-over The Hobbit / The Office
L’interview de SMAUG

Titre original : The Hobbit: The Battle of the Five Armies
Réalisation : Peter Jackson
Scénario :  Fran Walsh, Philippa Boyens, Peter Jackson, Guillermo del Toro, D’après l’oeuvre de J.R.R. Tolkien
Acteurs principaux : Martin Freeman, Ian McKellen, Richard Armitage
Pays d’origine : U.S.A. Nouvelle Zélande
Sortie : 10 décembre 2014
Durée : 2h24min
Distributeur : Warner Bros. France
Synopsis : La bataille des cinq armées est imminente et Bilbon est le seul à pouvoir unir ses amis contre les puissances obscures de Sauron.

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