[critique] Arnaques, Crimes Et Botanique

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Eddy, un joueur invétéré, s’apprête à participer à la plus grosse partie de cartes de sa vie avec un enjeu de cent mille livres, somme qu’il a durement amassée avec ses trois acolytes, Tom, Baco et Soap. Eddy est considéré comme l’un des meilleurs joueurs du circuit, mais la partie s’avère être un coup monté à l’issue duquel il doit cinq cent mille livres à son adversaire Hatchet Harry. Ce dernier lui donne une semaine pour réunir cette somme, sinon il aura les doigts coupés. Seul JD, le père d’Eddy, pourrait annuler la dette en cédant son bar à son vieux rival, Harry.

Note de l’Auteur

[rating:8/10]

Date de sortie : 28 octobre 1998
Réalisé par Guy Ritchie
Film américain, britannique
Avec Dexter Fletcher, Jason Flemyng, Steven Mackintosh
Durée : 1h 46min
Titre original : Lock, Stock and Two Smoking Barrels
Bande-Annonce :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=QFDeG0RF-tU[/youtube]

Quatre copains font du « business » et vivotent à coups d’arnaques de bas étages dans les banlieues de Londres. Avec leurs petites combines, ils économisent suffisamment d’argent pour le prêter à l’un des leurs, Eddy, un as des cartes, en espérant un retour sur investissement rapide. Malheureusement au cours d’une partie truquée, en plus de perdre tout leur argent, Eddy et ses potes se retrouvent à la tête de 500 000 livres de dettes. Une dette à régler à un roi de la pègre, dont les modalités de recouvrement de créance sont disons… spéciales. Qui plus est, il leur faut trouver la somme avant la fin de la semaine.

Les références s’imposent immédiatement : coincé entre Tarantino, pour la tchatche et le verbe haut en couleur, Petits Meurtres Entre Amis et Trainspotting, pour le côté « so british », Arnaques, Crimes Et Botanique a, à première vue, du mal à se forger une identité. Pourtant, dès l’introduction, c’est à un véritable tourbillon auquel on assiste. A la fois en termes de scénario, on a du mal à saisir quelle direction va prendre le film, mais aussi en termes de prises de vues, virevoltantes et surprenantes (à noter l’excellent plan qui part de l’intérieur d’une soupe pour présenter un cuistot). Finalement on voit graduellement les différents morceaux de l’action se mettre en place et on n’est pas surpris par la tournure générale que prennent les événements. Et c’est justement là que se trouve la particularité de ce film : tant qu’on en reste aux généralités, au ton global du film, à l’ambiance, il est vrai que ce film n’apporte pas grand chose de neuf sous le soleil. Ce sont dans les détails, les répliques, les plans, les mini-gags (la manière dont un personnage se débrouille avec un fusil de chasse de deux mètres de long pour faire un casse par exemple), les accents (désolé de jouer au puriste pour certains mais la VO devrait être obligatoire) que se trouvent les points d’intérêts de cette succulente production.

Imaginez un Pulp Fiction sans la démesure et l’emphase et vous trouverez Arnaques, Crimes Et Botanique

Même si l’humour reste toujours au premier plan, le côté polar sanglant resurgit de ci de là. Ainsi certaines scènes sont de purs moments de sadisme et font du film un objet à ne pas mettre entre toutes les mains (en tous cas pas les plus petites). Les personnages de truands sont bien campés et certains, Vinnie Jones par exemple, font vraiment froid dans le dos avec leur détachement le plus total alors qu’ils torturent à tour de bras. C’est peut être pour cette raison que Arnaques, Crimes Et Botanique a eu du mal à trouver son public en dehors de l’Angleterre : il n’est ni inoffensif comme le serait une version du troisième millénaire des Tontons Flingueurs, ni sérieux comme un polar traditionnel. Encore une fois c’est la comparaison avec Tarantino qui s’impose. Pourtant il y a quelque chose de fondamentalement différent, peut être est-ce par cette manière si britannique de ne pas montrer ses émotions et de rester flegmatique en toute situation. Imaginez un Pulp Fiction sans la démesure et l’emphase et vous trouverez Arnaques, Crimes Et Botanique. Paradoxalement, ce côté zen au milieu du délire augmente l’efficacité des situations comiques.

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