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LE VILLAGE, Shyamalan passe à côté – Critique

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L’intérêt pour Le Village est aussi vaporeux que les faits étranges désignés. M. Night Shyamalan incorpore quelques indices de genre fantastique pour capter l’attention du spectateur mais l’effort est vain.

Un mystérieux village isolé du reste (comment ne pas penser à La plage de Danny Boyle ?) et un bois qu’il ne faudrait pas fréquenter (esprit de Blair Witch bonjour !) sont la base de l’intrigue. Rien d’original. La pseudo-étiquette fantastique du film ne fonctionne pas.

Quand enfin le film s’aventure dans une réflexion quasi sociologique, il frôle la limite du ridicule. Tout était si prévisible que la redondance d’indices est franchement lourde. M. Night Shymalan aime se répéter jusqu’à cette scène de fin qui « sous-titre » l’ensemble du film pour tout nous expliquer : « On est payé par un groupement de propriétaires pour empêcher les gens d’accéder au site ». Une couche de plus pour un spectateur qui, aux yeux du metteur-en-scène, ne doit pas être très futé. Si seulement M. Night Shyamalan avait été plus subtil tout au long du film, le scénario aurait pu être captivant et éviter les longueurs. Sans doute que, vaguement, M. Night Shyamalan espère que le pouvoir de l’imagination qui maitrise ses protagonistes agisse aussi sur un éventuel public facile.

Pas besoin de le répéter, ce film ne s’inscrit pas dans la veine fantastique mais se veut le commentaire d’une société américaine difficile, capitaliste, dangereuse, etc. Et après ? Ce n’est pas parce que M.Night Shyamalan évoque autre chose qu’un alien ou un fantôme que le film fait œuvre. Donc à l’exclusion de ce thème (qui reste une obsession dans l’esprit de beaucoup de réalisateurs américains) que reste-il ? En tant que film, et donc possédant d’autres centres d’intérêts qu’un simple « message » nous allons malgré tout tenter, difficilement, de venir en aide à ces 108 minutes.

Esthétiquement le film se défend bien. Le choix du cadrage est juste, la lumière sublime l’atmosphère pesante et l’utilisation du son sauve le film du néant cinématographique. Une des rares scène réellement bien dessinée est celle de la tentative de meurtre de Lucius Hunt (interprété par Joaquin Phoenix). De manière générale le film se complait dans la mise en scène de ce qu’on n’aperçoit pas (et par conséquent de « ceux dont on ne doit pas parler »). Cela dit cette scène se traduit admirablement bien par cette co-présence de regards que seul le danger sépare. L’action est claire, silencieuse et intense… mais surtout, dans ce film, unique.

Pour le reste il faudra se contenter de petites techniques apprises dans « le manuel du réalisateur » pour assaisonner cette réflexion autour d’une société américaine. Peu crédible aussi la déclaration d’amour niaise et mal amenée par Lucius Hunt. Son silence nous était quand même plus agréable. Une voix-off accompagne Ivy Walker (Bryce Dallas Howard) lors de sa quête (simple comme un schéma actanciel) et nous voilà engloutit dans un bon vieux divertissement où l’héroïne, aidée de cette voix-souvenir protectrice, se laissera emporté tantôt dans le doute, tantôt dans le courage.
La trame principale, qui n’a donc que peu d’intérêts se terminera sans réelle conclusion (à l’exception de cette explication lancée aux jets de pierres sans aucune finesse par un des personnages). Quant au « message » je vous conseille plutôt quelques bons ouvrages sur le sujet dans une bibliothèque.

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  1. Je serais curieuse de savoir quels sont ces « bons ouvrages sur le sujet » ?
    Sinon, je ne suis pas franchement d’accord avec la critique de ce film, et je trouve l’analyse très réduite. Ayant trouvé des indices pour une analyse plus poussée dans la réalisation, le scénario etc., je m’attendais à trouver ici quelques pistes de réponse, mais je m’avoue déçue.

  2. Je pense que ceux qui n’ont pas aimé ce film ne l’ont tout bonnement pas compris… ce film invite le spectateur à réfléchir et chercher autre que ce que l’on voit à l’image. Pour ma part, le village est de loin mon film préféré…

      1. Effectivement, chacun.e a son avis, dont Alexandra. Dommage que l’avis d’Alexandra contienne un léger mépris du spectateur « peu futé » qui n’aura pas trouvé le film prévisible.