MIRAÏ
Crédits : Studio Chizu

MIRAÏ MA PETITE SŒUR, un Hosoda mineur mais plus personnel – Critique

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Après les très appréciés et réussis Summer Wars, Les Enfants Loups et Le Garçon et la Bête, le japonais Mamoru Hosoda présente son nouveau film d’animation à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, qui porte le doux nom de Miraï, ma petite sœur.

Les enfants uniques ne le savent pas, les autres l’ont sans doute déjà oublié mais l’arrivée d’un frère ou d’une sœur au sein d’une famille peut être vécue comme un abandon pour l’autre enfant. C’est exactement ce que va ressentir le jeune Kun lorsque ses parents rentrent de l’hôpital avec une petite chose en plus : sa petite sœur Miraï. D’abord enthousiaste à l’idée de la rencontrer, il va vite se rendre compte de la place et de l’attention qu’elle va occuper dans la maison. Jaloux et triste, il n’arrive plus à se faire entendre de ses parents et fuit dans son jardin où une porte sur un autre monde va s’ouvrir.

Cette porte va permettre au réalisateur Mamoru Hosoda de faire entre la magie dans son récit à un âge où l’imagination d’un enfant est en plein développement. Ces séquences oniriques offriront à Kun l’opportunité de rencontrer une version adolescente de Miraï, puis son grand-père, alors pas loin de la trentaine. Il ne le sait peut-être pas, mais sa quête initiatique débute, une quête où il va devoir prendre conscience de l’importance de la famille pour définitivement accepter et aimer sa petite sœur. Entre humour et émotion, les allers-retours dans le temps fonctionnent joliment.

Avec Miraï, Mamoru Hosoda signe un joli petit film sur la famille qui s’agrandit et la transmission générationnelle.

Probablement très personnel et inspiré de sa propre histoire, Miraï, ma petite sœur est aussi le portrait d’une famille japonaise moderne brossé par Mamoru Hosoda. Le père est un architecte qui s’est mis au télétravail tandis que la mère, vite remise de son accouchement, doit retourner travailler, laissant au mari la charge de travail consistant à s’occuper de deux enfants et d’entretenir les tâches ménagères de la maison. Une mission qu’il mènera avec plus ou moins de réussite. L’ensemble a beaucoup de charme, le graphisme est d’une finesse renversante mais étrangement, les personnages ne sont pas si attachants.

MIRAÏ
Crédits : Studio Chizu

Le jeune Kun est parfois caractérisé trop grossièrement, dans un entrain et une frénésie toutes japonaises puisqu’il n’hésite pas à frapper avec ses jouets Miraï avant d’exploser de rage. Le père est complètement dépassé et seule la mère convainc véritablement. Jamais surprenant, en dépit d’un passage cauchemardesque faisant office de dernière épreuve pour Kun, le film souffre aussi parfois d’un problème de tempo et les nombreux cris et pleurs nous fatiguent souvent.

Miraï, ma petite sœur s’avère au final une jolie parabole sur la famille qui s’agrandit, à travers le regard de Kun. Plein de bons sentiments, le film s’éloigne un peu des précédentes œuvres de Hosoda, plus matures et surprenantes dans leur fond comme dans leur forme. Le cinéaste japonais ne réussit jamais vraiment à nous transcender et nous emporter dans son tourbillon d’émotions, un tourbillon censé surgir lors de ces moments de magie où la temporalité devient fluctuante. Une œuvre mineure dans sa filmographie, mais certainement sa plus personnelle également.

Loris Colecchia

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Titre original : Mirai
Réalisation : Mamoru Hosoda
Scénario : Mamoru Hosoda
Acteurs principaux : Haru Kuroki, Koji Yakusho, Kumiko Aso
Date de sortie : Prochainement
Durée : 1h38min
3
Mignon

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