LAST DAYS OF SUMMER
Crédits : Paramount Pictures France

LAST DAYS OF SUMMER, franche réussite – Critique

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Lors du dernier week-end d’été, Frank, un détenu évadé et condamné pour meurtre, oblige Adele et son fils Henry à le cacher chez eux pendant un moment. Très vite, la relation entre le ravisseur et la jeune femme prend une tournure inattendue. Pendant ces quatre jours, ils vont se révéler de lourds secrets et apprendre à aimer à nouveau… Adapté du roman de Joyce Maynard, LAST DAYS OF SUMMER est un drame romantique comme on en fait de moins en moins, ou plutôt comme on s’était promis de ne plus en faire. Seulement, et contre toute attente, la mayonnaise prend et pas qu’un peu ! Explications.

Mettre en scène une histoire d’amour n’a jamais été chose simple. En plus d’avoir les bons acteurs, il faut que le lien entre les personnages soit tangible, que l’histoire de ces deux derniers soit crédible et qu’elle soit correctement amenée. Au cinéma, comme dans la vraie vie, les histoires d’amour ne sont donc pas ce qu’il y a de plus simple. Alors quand on décide d’en raconter une un peu improbable entre une mère dépressive et un évadé de prison dans la New Hampshire des années 80, les chances de s’en sortir deviennent quasi inexistantes. Mais cela n’a pourtant pas découragé Jason Reitman qui, après les très bons JUNO et YOUNG ADULT, prouve une nouvelle fois qu’il est plus que capable de comprendre et de représenter ce que figure le passage à l’âge adulte pour ses protagonistes. Du haut de ses 36 ans, le réalisateur fait preuve d’une maîtrise certaine. Dans LAST DAYS OF SUMMER, il met en scène, de manière dramatique certes, une histoire d’amour entre un homme et une femme au passé plus que chargé. Légèrement dérangeante – voire carrément glauque par moments –, cette relation se transforme rapidement en passion dévorante et salvatrice. Bien qu’éphémère et digne d’un téléfilm, la liaison entre Adele et Frank touche et surprend car elle est racontée a posteriori par Henry, le fils d’Adele. Narrateur omniscient, sa voix porte le film et empêche l’histoire de tomber dans la niaiserie, en lui insufflant une bonne dose de tragique.

LABOR DAY
Crédits : Paramount Pictures France

Cette dimension de l’histoire est accentuée par un montage très intéressant bien que parfois confus. Tout au long du film, Jason Reitman a choisi de disséminer ici et là des flashbacks censés nous en apprendre davantage sur le passé de Frank, sur ce qui lui est arrivé avant son incarcération. Mais encore faut-il savoir que Tom Lipinski (PAN AM, MILDRED PIERCE) incarne un Frank jeune et non un Henry plus âgé. Bref, à ce stade de la mise en scène, Jason Reitman s’est raté et nous égare. Mais par chance, son directeur de la photographie, Eric Steelberg, a plus que bien fait son travail. En effet, rarement la chaleur de l’été n’avait été aussi bien retranscrite à l’écran. Ça transpire beaucoup, ça respire fort et c’est très sensuel. Mais cela tombe bien, le roman de Joyce Maynard – qui a d’ailleurs participé à l’écriture – explore en profondeur les nouvelles expériences, la complexité des rapports humains, la découverte de sa sexualité et le passage à l’âge adulte vécu par un garçon de 13 ans, Henry. Toutes ces sensations sont sublimées par des dialogues pertinents (les répliques de l’amie du jeune Henry sont excellentes) et par les compositions lyriques de Rolfe Kent.

Parfois long, lent et extrêmement laborieux, LAST DAYS OF SUMMER remplit les objectifs qu’il s’était fixé.

Pour camper Adele et Frank, les producteurs de LAST DAYS OF SUMMER ont choisi Kate Winslet (TITANIC, THE READER) et Josh Brolin (GANGSTER SQUAD, OLD BOY). Ebloui par la première, on reste légèrement sceptique face à l’interprétation du deuxième. En détenu en cavale il excelle, à défaut d’être crédible en amoureux transi. Tous deux donnent de la consistance à l’histoire d’amour porteuse du film. Ni plus, ni moins. Mais s’il y un acteur sur lequel il faut s’arrêter, c’est bien évidemment Gattlin Griffith qui incarne le Henry de 13 ans. Déjà vu dans L’ECHANGE et THERAPIE DE COUPLES, l’acteur de 15 ans joue juste et sert de guide au spectateur. Pas très bavard, l’acteur parvient à tout nous faire ressentir grâce à des expressions faciales simples mais correctement travaillées. Après LAST DAYS OF SUMMER, on a plus que hâte de le revoir à l’écran tant son jeu est fascinant. De plus, s’il y en a un qui nous a laissé perplexe (dans le bon sens du terme) tout au long du film, c’est Tom Lipinski. Bien qu’enfermé dans un rôle complexe et sans rebondissement et un mutisme imposé, l’acteur parvient à nous intriguer. Enfin, on notera la présence de Maika Monroe (vue dans THE BLING RING), géniale dans le rôle de l’amoureuse du jeune Henry, et Tobey Maguire (BROTHERS, GATSBY LE MAGNIFIQUE), plutôt bon en narrateur presque invisible.

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Crédits : Paramount Pictures France

Alors que l’aspect drame historique n’est pas forcément très alléchant, la classification « drame romantique » pourrait en décourager plus d’un. Moi le premier. Mais ça, c’était avant d’avoir vu LAST DAYS OF SUMMER. Parfois long, lent et extrêmement laborieux (disons les choses comme elles sont), le film de Jason Reitman remplit les objectifs qu’il s’était fixé dès le départ : être fidèle au roman de Joyce Maynard, rendre crédible l’histoire d’amour d’Adele et Frank, ne pas faire de Henry un narrateur coincé dans un récit pervers, rendre le dénouement imprévisible et nous donner envie de tarte à la pêche. Et c’est en cela que LAST DAYS OF SUMMER est une franche réussite !

3.5

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Yannick
Yannick
Rédacteur.rice du site
26 avril 2015 18 h 21 min

Le duo Winslet/Brolin fonctionne bien et on y découvre le jeune Gattlin Griffith. Montage un poil déstabilisant. 7/10

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