MAD MAX 2

MAD MAX 2 (1981), où comment inventer un genre, le post-apo !

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Mise-en-scène
9.5
scénario (narration via la direction artistique)
9.5
Casting
7
Le méchant : LORD HUMUNGUS
9
Impact sur l'inconscient collectif
10
Note des lecteurs3 Notes
8.6
9

[dropcap size=small]A[/dropcap]vec MAD MAX 2, George Miller change carrément d’optique, propulsant son anti-héros dans un monde bien plus apocalyptique et socialement ravagé que dans le premier opus. Plus de règles, plus de police… C’est la loi du plus fort qui compte… Celle de la survie.

MAD MAX 2 peut se résumer à la maxime Leoneienne;

« Dans ce monde, il y a deux catégories de gens. Ceux qui ont un pistolet chargé, et ceux qui creusent. »

Mais dans Mad Max, c’est pas le héros qui interagit avec son monde pour le façonner, mais l’univers déglingué qui interagit avec lui (cf Mad Max 1). Et cette-fois, George Miller a eu les moyens de pousser à leur paroxysme les aspects les plus prometteurs du premier film.

En fait, le plus génial dans la saga Mad Max, c’est que l’histoire et la folie de cet univers s’expriment non pas par le scénario, ou les dialogues, mais par le décor, les personnages eux-mêmes, et la furie de leurs actions… Constituant une sorte de narration alternative, par la direction artistique associée à la mise-en-scène… Assez singulier, mais absolument génial.

Et si cela s’applique effectivement à chaque épisode de la saga, MAD MAX 2 : THE ROAD WARRIOR est celui qui réussit le mieux sur chacun des points. Explications.

[toggler title= »Les personnages » ]
Déjà, par leur looks (Hockeyeurs/SM/médiéval…), les personnages expriment un degré de folie plus ou moins puissant – quelque soit leur clan ! Puis, plutôt que d’interprétation pur et dure, ce qui donne de la constance aux personnages de MAD MAX 2 relève plutôt de l’expression corporelle; mutisme, exubérance, excitation constante, placidité… Les attitudes en disent plus que les mots !
Chacun des personnages, par sa simple présence et avant même de dire quoique ce soit, exprime déjà quelque chose d’à la fois ultra-précis et d’indéfinissable sur son vécu. Ce vécu s’inscrit d’ailleurs en toute logique, dans l’univers post-apocalyptique dans lequel chacun évolue, le décor dans lequel ils tentent tous de survivre.
Par exemple :

The Gyro Captain – dans le Wastelandêtre intelligent, c’est soit devenir un leader, soit s’emmurer dans sa solitude jusqu’à la folie – lui, bah il a choisi.
The Feral Kid, l’enfant sauvage : pas de place pour l’innocence ni pour l’apprentissage à la cool, dans ce monde de brutes. Résultat : t’es un gosse, tu survis pas… À moins d’être un animal. Un fait confirmé par l’opposé, dans Mad Max 3 !
Wez – le sous-fifre – un personnage frappadingue, nemesis au rabais de Max… Un personnage complètement con, mais qui par ailleurs reflète finalement tous les autres: dans ce monde, l’obsession basique est peut-être le moteur de survie le plus efficace.
Warrior Woman, la femme bonhomme : pas de place pour la féminité autre que fonctionnelle, dans ce monde de brutes. Warrior Woman est elle aussi sous-fifre unidirectionnel, mais coté gentil, pour pappagallo.

Cette post-apocalypse se réduit malgré tout, au combat: intelligence VS force. Même si chaque leader de clan possède ce pragmatisme nécessaire à la survie et au contrôle des autres.

Pappagallo – Un personnage maudit qui, malgré-lui, a l’obligation d’être une sorte de gourou et de guide, juste parce qu’il est suffisamment intelligent et déterminé. Preuve du désespoir régnant dans ce monde de merde.
Lord Humungus – lui aussi, gourou, mais version force – la force n’a pas besoin d’un visage, mais juste d’un mégaphone pour se faire respecter de tous !
À l’heure ou l’intelligence et le machiavélisme du méchant est ce qui se démarque au cinéma,  Humungus est paradoxalement l’un des plus charismatiques que j’aie jamais vu. 10 min max d’apparition à l’écran, 10 minutes de puissance, de détermination; 10 minutes qui imposent le rythme du film, les actions des protagonistes. Puis son style quoi.

Madmax2
On comprend qu’Evan Glodell lui dédie un peu son Bellflower.


Max est pour le coup, le moins lisible des personnages !
Rebaptisé officieusement l’Homme Sans Nom, il a tout de l’anti-héros à la Leone, mutique, charismatique, individualiste. Max, c’est celui qui se déplace, celui qui a des réflexes, Max, c’est l’outil (ou une arme, dans Mad Max 3). Max, c’est exactement le personnage qu’il faut être pour avoir une chance de survivre.

[/toggler][toggler title= »Les décors » ]

Bon, là c’est pas compliqué, y ‘en a que deux : LE WASTELAND, et L’OASIS. Deux décors-personnages tellement logiques et iconiques qu’il seront la base de toute oeuvre d’apocalypse post-MAD MAX 2 !

Le Wasteland, c’est cette étendue aride et vide, exprimant la fin de toute société, de toute organisation, de toute règle. Un vestige (par l’absence) du monde que nous connaissons, et un environnement à dompter. Certains choisissent d’y vivre en nomades, comptant sur la force pour s’en sortir (Lord Humungus et sa meute) d’autres choisissent de s’en isoler par la sédentarisation. De (re)construire leur propre monde… dans MAD MAX 2, il s’agit de L’oasis.

mad max 2 v

L’OASIS
Un îlot au milieu du désert ou la caractérisation qui fait défaut dans le Wasteland reprend ses droits : chacun y a une fonction définie (Leader, soldat, mécanicien, « femelle reproductrice »…); un semblant de société peut donc se s’envisager grâce à ces deux symboles ultimes de reconstruction: la volonté et l’énergie (le fuel: l’oasis est en fait un puits de pétrole).
C’est donc le lieu concentrant les attentions et les enjeux. Les « gentils » veulent le préserver, les « méchants » le posséder.Depuis combien de temps ? Nous ne le saurons pas. Mais leur affrontement arrive à son paroxysme : un point de désespoir pour les deux camps qui expliquera la folie furieuse de leurs actions !

[/toggler][toggler title= »Les scènes d’action » ]
Dans le Wasteland, tes actions parlent pour toi. Donc quand t’es un gentil et que t’es confronté à un gang de motards S/M qui capture des gens pour les violer/s’en servir de pare-brise… Tu sais d’emblée que si tu veux t’en sortir, va falloir y aller à fond. Genre vraiment. C’est pourquoi chaque action doit être furieuse – ta vie en dépend.

Les scènes d’actions de MAD MAX 2 sont ainsi de véritables mouvements de furie mais toujours logiques et motivés par la survie. Elles pourraient carrément être considérées comme des protagonistes à part entière tant elles ont de la personnalité !
Le mouvement, justement, est ce qui leur donne leur puissance. Poursuites, fuites, courses, le film ne s’arrête que le temps de poser quelques enjeux, ou le temps d’une spectaculaire prise d’assaut.
Entre cascades phénoménales, sensations de vitesse, jusqu’au bout-isme des séquences, inventivité, pouvoir évocateur des scènes…
Ces scènes d’actions sont juste: parfaites.

C’est d’ailleurs, exactement ce que suggèrent les nombreuses bandes-annonces de Mad Max 4: un retour à cette furie.
Avant de revoir cette trilogie Mad Max, je craignais que le quatrième épisode repose trop sur ses scènes d’actions… En fait, ce ne sera pas un problème tant que Miller conservera cette façon d’utiliser l’imagerie générale pour raconter son histoire.

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Mad max 2 - the road warrior
En poussant la cohérence entre les trois aspects sus-mentionnés à leur maximum via la direction artistique et la mise-en-scène, George Miller s’est affranchi de contraintes cinématographiques basiques (scénario, ou interprétation) pour créer sa propre narration par l’univers, par le rythme et par l’intensité de chaque action.
Il est ainsi parvenu à créer sa propre imagerie: charismatique, ultra-dynamique, symbolique, iconique, UNIQUE.
MAD MAX 2 : THE ROAD WARRIOR est, à l’image des premiers Carpenter, ce film qui, même 30 ans plus tard, te fait reconsidérer définitivement tout un pan de ta propre culture.
Et oui : sans MAD MAX 2 : THE ROAD WARRIOR, ces œuvres géniales comme GummnFallout 3, Ken le Survivant, La Route ou même Bellflower et un sacré paquet d’autres, N’ EXISTERAIENT PAS !!!

« MAD MAX 2 est ce film qui parvient à te faire reconsidérer définitivement tout un pan de ta propre culture »

Pour l’instant, on se dit que FURY ROAD surpassera peut-être ce deuxième épisode sur le domaine de la mise-en-scène, au vue de la furie des bandes annonces. Puis, lorsque l’on constate ce mysticisme subtil qui émane des deux derniers trailers, on peut aussi s’imaginer une vraie cohérence entre direction artistique et scénario. Par contre, ce qu’il n’aura pas tout de suite, c’est cette originalité intemporelle – marque des vrais chefs d’oeuvre du cinéma.

[divider]INFORMATIONS[/divider]

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[column size=one_half position=last ]CRITIQUE DE FURY ROAD
– RÉTROSPECTIVE: la trilogie MAD MAX
LES 4 TRAILERS DINGUES de MMFR
– Les créas de Poster Posse pour MAD MAX : FURY ROAD
– CONCOURS : de nombreux lots à gagner 

Titre original : Mad Max 2: The Road Warrior
Réalisation : George Miller
Scénario :  Terry Hayes, George Miller, Brian Hannant
Acteurs principaux : Mel Gibson, Bruce Spence, Vernon Wells
Pays d’origine : Australie
Sortie : 11 août 1982
Durée : 1h37min
Distributeur : Warner Bros.
Synopsis : Dans un futur non défini, les réserves de pétrole sont épuisées et la violence règne sur le monde. Max, un ancien de la sécurité routière, se porte aux secours d’une communauté de fuyards aux prises avec des pirates de la route. La bataille se concentre autour d’une citerne de raffinerie.

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Mise-en-scène
scénario (narration via la direction artistique)
Casting
Le méchant : LORD HUMUNGUS
Impact sur l'inconscient collectif
Note finale