Lilou Fogli
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[interview] Lilou Fogli pour UN PEU, BEAUCOUP, AVEUGLÉMENT

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La critique du film
l’interview de Clovis Cornillac

[dropcap size=small]A[/dropcap] l’occasion de la sortie, le 6 mai, de l’excellent UN PEU, BEAUCOUP, AVEUGLÉMENT, nous avons eu la chance de rencontrer Clovis Cornillac, désormais réalisateur, et Lilou Fogli, sa femme, à l’origine du projet. Deux rencontres séparés qui permettent d’en savoir davantage sur la genèse de cette comédie romantique originale et personnelle. (voir l’interview de Clovis Cornillac).

Avant UN PEU, BEAUCOUP, AVEUGLÉMENT, aviez-vous déjà écrit ?

-Lilou Fogli : J’écris depuis longtemps dans mon coin mais sans rien montrer. Ca a juste le mérite d’exister. Clovis avait tout de même vu quelques trucs et il m’encourageait dans cette voie.

Vous êtes à l’origine du film. Comment avez-vous imaginé cette histoire ?

-L.F. : En fait c’est une histoire que j’ai vécue. Quand j’étais étudiante à Paris, je vivais dans un studio extrêmement mal insonorisé et dans lequel je pouvais entendre parfaitement mon voisin. Je me suis mise à le rêver, à l’imaginer beau. Finalement je l’ai rencontré et ce n’était pas vraiment ce que j’avais imaginé ! (rire) Cette histoire est restée un moment dans ma tête. Puis s’est rajouté un problème d’écoute que je trouve de plus en plus présent dans notre société. On va tout de suite à l’essentiel. Je trouve ça dommage de ne pas prendre le temps de parler, de s’écouter comme on faisait avant. C’est donc tout ça qui m’a inspiré pour UN PEU, BEAUCOUP, AVEUGLÉMENT.

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Comment l’avez-vous présenté à Clovis ?

-L.F. : Je lui ai d’abord montré un pitch. Il m’a demandé si ça pouvait tenir sur la longueur. Moi, j’en étais sûr, j’avais bien en tête ce que je voulais écrire. Donc il m’a commandé une version 1 pour sa boîte de production, ce qui m’a pris un peu plus d’un an.

Vous avez par la suite effectué un travail de groupe pour pondre le scénario final.

-L.F. : Oui on a réécrit avec Clovis mais aussi avec Mathieu Oullion et Tristan Schulmann pendant huit mois pour améliorer certaines choses.

Pour le personnage de Machin, aviez-vous déjà Clovis en tête ?

-L.F. : Si on écrit en pensant à un acteur et qu’il ne peut pas le faire pour x raisons, vous serez toujours déçu du remplaçant. Donc lorsque j’écris je ne pense à personne. Je préfère réfléchir après à qui pourrait l’interpréter. Il n’était d’ailleurs aucunement question que Clovis joue dans le film à la base. Simplement on s’est rendu compte que financièrement c’était plus pratique s’il tenait ce premier rôle.

Il semble évident pour le rôle, il ressemble même à son personnage.

-L.F. : Pour bien le connaitre, je ne trouve pas vraiment en fait. Il est de bien meilleur humeur en vrai ! (rire)

Vous jouez aussi dans le film. Un second rôle, celui de Charlotte, la sœur de Mélanie Bernier. Comment cela s’est décidé ?

-L.F. : Pareil. Je n’ai pas écrit cette histoire pour jouer dedans. Mais Clovis est venu vers moi et m’a demandé si je voulais jouer Charlotte. Je n’avais jamais joué ce genre de personnage mais je trouvais ça très drôle à faire.

C’est un personnage vraiment surprenant et drôle. A la fois belle et gracieuse, Charlotte enchaîne les dialogues crus, mais sans jamais être vulgaire.

-L.F. : Ca me fait très plaisir parce que je n’aime pas du tout la vulgarité. Je pense qu’on peut rire de choses en soient crues mais ça dépend de l’art et la manière de le faire. Le personnage de Charlotte c’est pas vulgaire, elle assume totalement et comme elle est totalement libérée ça passe.

Ghost c’était mon histoire d’amour quand j’étais adolescente.”

Vous cumulez les rôles pour le film en étant co-scénariste et actrice. Ca ne vous a pas perturbé au moment de tourner ?

-L.F. : Ca aurait pu, c’est vrai. Mais Clovis et moi nous sommes très respectueux du travail de l’autre. Dès que l’écriture fut terminée, ce n’était plus mon film. Il l’a orienté comme il le voulait. Donc je lui ai fait totalement confiance au moment de jouer. J’étais une comédienne qui écoute son réalisateur, tout simplement.

Vous lui avez laissé cette liberté également lors de la post production ?

-L.F. : Je n’ai pas eu le droit de venir au montage. Un peu frustrant, j’avoue (rire) ! Mais finalement c’était bien. Ca m’a permis de découvrir le film dans une salle comme tout le monde. J’étais vraiment fière. J’ai trouvé qu’il avait sublimé ce scénario en y mettant sa patte.

En voyant le résultat final, avez-vous eu des surprises par rapport à ce que vous imaginiez ?

-L.F. : Non parce que, même si je pensais à des choses dans ma tête, tout s’est effacé en voyant le produit fini.

La scène d’orgasme au piano amuse énormément et peut faire penser à des séquences mythiques du cinéma, comme la poterie dans Ghost ou la partie d’échec dans L’Affaire Thomas Crown.

-L.F. : Je n’avais pas pensé à ça. Pourtant Ghost c’était mon histoire d’amour quand j’étais adolescente. Là, les deux personnages ne se voient pas. Donc il n’y a que la musique pour les transporter. C’était bien de mélanger ça avec un orgasme et de provoquer le rire en mettant mal à l’aise. Car il y a ce côté, tout le monde me voit mater un orgasme ! On en ri forcément.

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Il y a un côté surréaliste qui plane tout au long du film, notamment avec l’utilisation du décor studio.

-L.F. : Oui on est vraiment dans quelque chose de l’ordre du conte, mais sans chercher de morale. Ce côté irréel était un angle que voulait Clovis.

Est-ce un exercice difficulté en tant qu’actrice de devoir s’adresser à un mur et de ne pas voir son interlocuteur ?

-L.F. : Le mur c’est une expérience. C’est plutôt enrichissant même. Ce qui était bien avec ce décors, c’est qu’on vit réellement la situation écrite. Du coup on écoute beaucoup plus, et on a une liberté d’imaginaire.

La vision du couple est assez particulière. Vous pensez qu’on peut être heureux sans se voir ?

-L.F. : On ne va pas tout dévoiler mais on montre que c’est une possibilité. Un moyen de mieux se connaître. Les deux personnages n’auraient peut-être pas pris le temps de discuter s’ils s’étaient vus. Après est-ce que c’est entièrement possible ? Est-ce qu’on peut se passer de nos autres sens, comme le toucher ou la vue ? C’est la fin du film qui vous le dira.

 

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6 mai 2015 - Un peu, beaucoup, aveuglément.jpg1

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[column size=one_half position=last ]CRITIQUE
Interview de CLOVIS CORNILLAC
Interview de LILOU FOGLI

 
Titre original : Un peu, beaucoup, aveuglement
Réalisation : Clovis Cornillac
Scénario : Lilou Fogli, Clovis Cornillac, Tristan Schulmann et Mathieu Oullion
Acteurs principaux : Clovis Cornillac, Mélanie Bernier, Lilou Fogli, Philippe Duquesne
Pays d’origine : France
Sortie : 6 mai 2015
Durée : 1h42mn
Distributeur : Paramount
Synopsis : Lui est inventeur de casse-têtes. Investi corps et âme dans son travail, il ne peut se concentrer que dans le silence.
Elle est une pianiste accomplie et ne peut vivre sans musique.
Elle doit préparer un concours qui pourrait changer sa vie.
Ils vont devoir cohabiter sans se voir…

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