Festival hallucinations collectives Lyon

Trois jours aux HALLUCINATIONS COLLECTIVES – Festival

Du 4 au 6 avril, le Blog du cinéma fait escale à Lyon à l’occasion des Hallucinations collectives – le festival de l’autre cinéma. Découvrez, chaque jour, les films rares, bis et hallucinés de la sélection.

Mardi 4 avril – Cérémonie d’ouverture

Photo du film SHIN ULTRAMAN - Hallucinations collectives
Crédit : Hallucinations collectives

SHIN ULTRAMAN (Shinji Higuchi – 2022)
Le festival lyonnais s’est ouvert ce mardi avec SHIN ULTRAMAN – une avant-première exceptionnelle, dans la mesure où le métrage connaîtra seulement une sortie vidéo sur le sol français. Inscrit dans une démarche d’hommage à tout un pan de la pop culture japonaise, SHIN ULTRAMAN fait suite à Shin Godzilla, sorti en 2016. Entre kaiju et mecha, l’univers d’Ultraman – super-héros japonais né dans les années 60 – s’ancre ici dans notre époque moderne, tout en assumant l’esthétique kitsch grandiloquente propre à son genre. Si l’on peut lui reprocher quelques longueurs dues à son intrigue sur fond de géopolitique, le film témoigne cependant d’une mise en scène audacieuse, que les super-héros américains semblent, eux, avoir égaré en cours de route. Du grand spectacle rafraîchissant, qui n’a rien à envier aux Avengers de Marvel.


Mercredi 5 avril

Photo du film VAMPYRES - Hallucinations collectives
Crédit : Hallucinations Collectives

VAMPYRES (Rosé Ramón Larraz – 1974)
Chaque année, Les Hallucinations Collectives proposent une rétrospective d’un auteur. Et, pour cette seizième édition, c’est le réalisateur espagnol Rosé Ramón Larraz qui est à l’honneur. Parmi les trois films qui composent cette rétrospective, VAMPYRES réfère au mythe de Carmilla, la vampire lesbienne. Dans un quasi hui clos à l’ambiance gothique lente et pesante, deux femmes attirent les automobilistes vers leur grande et vaste demeure, tandis que deux vacanciers, en camping non loin de là, s’interrogent sur leurs agissements. Très esthétisé, le film préserve une ambiance macabre, où des scènes d’une violence accrue viennent renforcer son aspect étrange et malsain. VAMPYRES se savoure dès lors comme une pépite du cinéma de sexploitation avec un charme tout européen – assez éloigné des productions américaines du même accabit.

Photo du film LA DERNIERE MAISON SUR LA GAUCHE - Hallucinations collectives
Crédit : Hallucinations Collectives

LA DERNIÈRE MAISON SUR LA GAUCHE (Wes Craven – 1972)
Premier film d’horreur de son illustre auteur après ses premières expériences en tant que monteur, LA DERNIÈRE MAISON SUR LA GAUCHE a conservé tout son parfum de soufre. En effet, alors que certains se pressaient dans la salle pour voir ce précieux sésame rarement projeté en festival, d’autres la fuyaient, peu enclins à visionner ce rape and revenge conçu spécialement pour éprouver son spectateur. Pourtant, le film de Craven est monté d’une manière suffisamment subtile pour ponctuer son récit de respirations salvatrices, et même d’humour noir et grinçant. Sélectionné par le réalisateur Buddy Giovinazzo dans le cadre de sa carte blanche, LA DERNIÈRE MAISON SUR LA GAUCHE reste cependant une œuvre de jeunesse, emplie de défauts, qui n’altèrent toutefois en rien sa force évocatrice.

Photo du film UFO SWEDEN - Hallucinations collectives
Crédit : Hallucinations Collectives

UFO SWEDEN (Crazy Pictures – 2022)
Premier film de la compétition de longs-métrages, UFO SWEDEN est le dernier-né du collectif Crazy Pictures, remarqué en 2016 pour The Unthinkable. Dans un hommage évident aux productions Amblin des années 80 à 90, ce nouveau film s’ancre dans la vague rétro nostalgique actuelle et fait notamment écho à la série culte X-Files qu’il cite avec une tendresse non dissimulée. Dans cette chasse à l’OVNI où une jeune adolescente tente désespérément de retrouver son père, on observe également de jolies réussites visuelles et un soin tout particulier apporté aux décors et aux accessoires. Si UFO SWEDEN laisse tout de même une impression de déjà-vu, il joue néanmoins avec brio sur cette tension entre réalité et envie de croire, qui faisait justement tout le sel de X-Files en son temps, voire même de Rencontre du troisième type.


Jeudi 6 avril

Photo du film BLACK CANDLES - Hallucinations collectives
Crédit : Hallucinations collectives

BLACK CANDLES (Rosé Ramón Larraz – 1982)
Second film de la rétrospective consacrée à Rosé Ramón Larraz, BLACK CANDLES nous dépeint les manigances et rites sataniques d’une communauté mystique installée dans la campagne anglaise. Loin des instants de grâce de Vampyres, BLACK CANDLES paraît bien moins inspiré et plus enclin à déverser des corps nus à l’image qu’à réellement dérouler son intrigue. On ne peut cependant nier l’audace du film, qui ose jusqu’à la zoophilie et l’inceste. Malgré ces quelques fulgurances assez dérangeantes, il n’en demeure pas moins qu’une banale itération des thèmes récurrents de la sexploitation européenne. Et l’on en vient parfois à s’ennuyer devant ces corps à corps répétitifs, jusqu’à ce qu’un empalement à l’épée nous suprenne dans un demi-sommeil. Définitivement pas le meilleur Larraz, mais une grande expérience de festival.

Photo du film VENUS - Hallucinations collectives
Crédit : Hallucinations collectives

VENUS (Jaume Balagueró – 2022)
En compétition pour le Grand prix des Hallucinations Collectives, VENUS est le second film de l’anthologie d’horreur Fear Collection, produite par Alex de la Iglesia (Crimes à Oxford, Balada triste), en collaboration avec Amazon Prime Espagne. Le métrage suit ainsi Veneciafrenia, réalisé par Alex de la Iglesia lui-même en 2021. Pour VENUS, Jaume Balagueró, réalisateur de La Secte sans nom et de REC, passe à son tour derrière la caméra pour revenir à ses fondamentaux. En effet, VENUS dépeint le destin tragique d’une danseuse de boîte de nuit, poursuivie par des trafiquants de drogues organisés en mafia. Elle trouve alors refuge dans l’immeuble de sa soeur – une tour d’un quartier pauvre de Madrid – où des disparitions étranges ont eu lieu. Un synopsis qui fait évidemment écho aux précédentes réalisations de Balagueró. Excellent divertissement horrifique, VENUS parvient à réussir tout ce que Lords of Salem a raté. Une affaire de talent, sans doute…

Lilyy Nelson

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