Le Champs Élysées Film Festival 2015, qui se tiendra du 10 au 16 juin dans la capitale, nous dévoile, comme toujours, un programme riche et varié !
Le festival propose ainsi deux thématiques-miroir, IMAGINAIRES AMÉRICAINS – DÉSERT, et ATMOSPHÈRES URBAINES : DETROIT, rassemblant chacune 5 films aux genres, tons et optiques différents – donnant dans l’ensemble, un aperçu des États-Unis par le prisme du cinéma.
Nous nous intéresserons ici à cette ville très spéciale qu’est DETROIT;
Une ville-personnage au visage marquée par le temps, l’industrialisation, le progrès, l’instinct de survie de l’Homme. Dépeuplée, laissée sans vie par un exode en cours depuis près de 60 ans, Detroit est un passionnant macrocosme social; une ville-fantôme, décor idéal pour toute représentation de la déliquescence ou de la solitude, mais ou le dépeuplement incite au rapprochement, que ce soit grâce à l’universalité de l’art, ou dans la recherche d’un langage émotionnel commun. Choses qui parviennent à filtrer à travers les 5 œuvres proposées par le festival.
La programmation par ordre de diffusion durant le CEFF :
– DETROPIA – Heidi Ewing & Rachel Grady – 2012
– MOTOWN : la véritable histoire – Paul Justman – 2002
– ROBOCOP – Paul Verhoeven – 1987
– GRAN TORINO – Clint Eastwood – 2008
– 8 MILE – Curtis Hanson – 2003
5 facettes ultra-différentes de Detroit. Humaine, esthétique, musicale, allégorique, cynique, hybride… 5 films composant un portrait passionnant jusque dans ses recoins, d’une ville vide mais à la perspective vertigineuse.
DETROPIA – Heidi Ewing & Rachel Grady – 2012
projection le mercredi 10 juin 2015 à 20h30, à Publicis Cinémas
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CRITIQUE
• Réalisation : Heidi Ewing, Rachel Grady
• documentaire
• Pays d’origine : U.S.A.
• Année de production : 2012 – le film est disponible via youtube
• Durée : 1h30min
• Synopsis : La misère de Detroit est emblématique de la faillite des usines de manufacture américaines.
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[toggler title= »DETROPIA : le film en intégralité » ]
https://www.youtube.com/watch?v=HRDCDaodlmQ
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[cbtab title= »L’avis de Georgeslechameau »]
note de GEORGESLECHAMEAU :
★★★★★★☆☆☆☆
(…) En bref, comme dans tout docu, l’intérêt pédagogique de DETROPIA est indéniable; Detroit y est présenté par son caractère humain, au plus proche des laissés pour compte. Pourtant, les réalisatrices ne font preuve d’aucune empathie pour leurs sujets, rendant un peu vaine leur portée tragique. Par contre, artistiquement parlant, DETROPIA parvient à troubler, presque à émouvoir. Le parti est donc réussi, mais très partiellement.
N’hésitez pas à vous faire votre propre opinion du film, disponible juste au-dessus/ à coté ! Toutefois, avec une plastique si aboutie, DETROPIA mérite également d’être vu en salles !
LIRE L’INTÉGRALITÉ DE SA CRITIQUE
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MOTOWN : la véritable histoire – Paul Justman – 2003
Projection le samedi 13 juin 2015 à 13h00, au Gaumont Marignan
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• Réalisation : Paul Justman
• Acteurs principaux : Johnny Griffith, Chaka Khan, Andre Braugher
• Pays d’origine : U.S.A.
• Sortie : 19 novembre 2003
• Durée : 1h48min
• Distributeur : Mars Distribution
• Synopsis : Contrairement à leur nom, leur musique est célèbre dans le monde entier. Connu sous le nom des Funk Brothers, leur tempo inimitable – la soul – se retrouve sur d’innombrables morceaux produits par Motown Records pour des chanteurs aussi légendaires que Diana Ross and The Supremes, The Temptations, Marvin Gaye, The Four Tops, Stevie Wonder, Smokey Robinson and The Miracles, et beaucoup d’autres. Synonyme de toute une époque, leur musique fut au coeur du mouvement civique, des protestations contre la guerre du Vietnam et des bouleversements sociaux des années 60 et 70. Ces musiciens jouèrent sur plus de disque numéro un du top 50 que les Beatles, les Beach Boys, les Rolling Stones et Elvis Presley réunis.
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[toggler title= »BANDE-ANNONCE » ]
https://www.youtube.com/watch?v=6LuCirMwEz8
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[cbtab title= »L’avis de Georgeslechameau »]
note de GEORGESLECHAMEAU :
★★★★★★★★☆☆
ETROPIA et MOTOWN ,projetés tous deux dans le cadre du Champs Élysées Film Festival, sont particulièrement complémentaires. Les deux documentaires dessinent un portrait à la fois humain, contextuel, et culturel de cette ville à l’histoire si particulière qu’est Detroit (une banqueroute économique l’a ravagée et progressivement vidée de ses habitants); une introduction idéale à cette ville-personnage, facilitant sa découverte via un angle plus cinématographique et/ou divertissant, avec Robocop, Gran Torino et 8 Mile. Inscrire MOTOWN – LA VÉRITABLE HISTOIRE au cœur de la thématique ATMOSPHERES URBAINES permet ainsi d’en augmenter considérablement la portée (…)
L’histoire des Funk Brothers de rejoint ainsi celle des prolétaires de DETROPIA. La créativité musicale 60’s trouve écho dans la furie verbale d’Eminem et des autres rappeurs de8 MILE; Cette figure paternelle protectrice et bienveillante rappelle le Clint Eastwood débarrassé de ses démons de GRAN TORINO… Quant à ROBOCOP, MOTOWN en est le miroir absolu, débarrassé de tout cynisme, et de pessimisme (mais aussi, de tout divertissement)
À ma grande surprise, MOTOWN : la véritable histoire est finalement le film dont le lien avec les autres est le plus apparent dans cette passionnante thématique ATMOSPHERES URBAINES.
LIRE L’INTÉGRALITÉ DE SA CRITIQUE
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ROBOCOP – Paul Verhoeven – 1987
projection le dimanche 14 juin 2015 à 21h15, à UGC Georges V
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[column size=one_half position=last ]CRITIQUE
• Réalisation : Paul Verhoeven
• Scénario : Michael Miner, Edward Neumeier, d’après Frank Miller
• Acteurs principaux : Peter Weller, Nancy Allen, Dan O’Herlihy
• Pays d’origine : U.S.A.
• Sortie : 20 janvier 1988
• Durée : 1h42min
• Distributeur : –
• Synopsis : A l’aube de l’an 2000, Detroit est la proie du crime et de la corruption. Pour pallier ce terrible état, les services de police inventent une nouvelle arme infaillible, Robocop, mi-homme, mi-robot, policier électronique de chair et d’acier qui a pour mission de sauvegarder la tranquillité de la ville. Mais ce cyborg a aussi une âme…
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[toggler title= »BANDE-ANNONCE » ]
https://www.youtube.com/watch?v=zbCbwP6ibR4
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[/cbtab][cbtab title= »La critique de Paul »]
note de PAUL GASPAR :
★★★★★★★☆☆☆
(…) Là ou Verhoeven est malin, c’est dans l’utilisation qu’il fait de la ville de Détroit. Tout en béton et gratte-ciel en verre, la mégapole déploie ses gigantesques tentacules à tous les niveaux, au pied desquels fourmille une racaille sûre de son bon droit. Detroit apparaît comme un gigantesque terrain de jeu ou s’affronte une pègre arrogante et un cyborg au coeur endurci par la mort. Au contraire de Mad Max, le monde n’a pas basculé dans une ère post-apocalyptique, le Detroit de Verhoeven est une ville où l’apocalypse a entièrement sa place. Le rapport de force est inversé. Les gentils n’ont pas leur place dans ce monde.
Le réalisateur néerlandais ne se prive pas pour ajouter à la provocation, registre dans lequel il excelle (Starship Troopers et Basic Instinct sont la pour nous rappeler). Cette fois ce n’est pas le totalitarisme militaire ou les moeurs rigides et puritains de la société américaine qu’il dénonce, mais l’hypocrisie d’un monde aux deux visages. Flash de news annonçant que la station internationale pour la paix a accidentellement tiré au laser sur de pauvres citoyens ou pubs vantant les mérites d’un jeu de société où l’objectif est la prolifération nucléaire, Verhoeven expose les travers d’une société qui prône la paix et la sécurité mais stimule et excite par le subconscient la violence de ses habitants. Une vraie réussite sur ce plan là, qu’il aurait pu néanmoins mieux réussir en l’intégrant plus efficacement dans le récit, plutôt que d’effectuer des apartes (…)
Lire l’intégralité de sa critique
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GRAN TORINO – Clint Eastwood – 2009
projection le lundi 15 juin 2015 à 18:00, à UGC Georges V
[cbtabs][cbtab title= »infos / trailer »][column size=one_half position=first ][/column]
[column size=one_half position=last ]CRITIQUE
• Réalisation : Clint Eastwood
• Scénario : Nick Schenk, Dave Johannson
• Acteurs principaux : Clint Eastwood, Bee Vang, Ahney Her
• Pays d’origine : U.S.A.
• Sortie : 25 février 2009
• Durée : 1h51min
• Distributeur : Warner Bros. France
• Synopsis : Walt Kowalski est un ancien de la guerre de Corée, un homme inflexible, amer et pétri de préjugés surannés.
Ses anciens voisins ont déménagé ou sont morts depuis longtemps. Son quartier est aujourd’hui peuplé d’immigrants asiatiques qu’il méprise. Walt tue le temps comme il peut, en attendant le grand départ, jusqu’au jour où un ado Hmong du quartier tente de lui voler sa précieuse Ford Gran Torino…
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[toggler title= »BANDE-ANNONCE » ]
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[cbtab title= »La critique de MARIE »]
note de MARIE :
★★★★★★★★☆☆
(…) Zone de guerre et «no man’s land», Détroit est en proie aux rivalités et aux attaques incessantes des gangs rivaux. Chaque territoire est détenu par un groupe. Chaque rue est soumise à l’influence et au pouvoir d’un clan. Simple spectateur d’une ville partagée entre ces groupes d’origines ethniques différentes, Walter devient un acteur en prenant les armes et en s’opposant au contre système. Il prend petit à petit possession des terrains et territoires dominés par les Hmong en rétablissant le modèle américain. Jardins nettoyés, maisons retapées, peinture refaite, par ces infimes détails, Détroit, ou tout du moins le quartier de Walter, revit ses heures de gloire. L’honneur et la tradition sont rétablis jusqu’à ce que la guerre s’immisce dans les derniers recoins de la nuit. Dernière agression sur le terrain de Walter, les Hmong ne supportent pas de perdre leur influence. Toute contestation est vouée à l’échec. Toute alternative est inenvisageable. Jusqu’à ce que la dernière option soit inévitable(…)
Lire l’intégralité de sa critique
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8 MILE – Curtis Hanson – 2002
projection le lundi 15 juin 2015 à 20:30 au MK2 Grand Palais
[cbtabs][cbtab title= »infos / trailer »][column size=one_half position=first ][/column]
[column size=one_half position=last ]CRITIQUE
• Réalisation : Curtis Hanson
• Scénario : Scott Silver, Jesse Wigutow
• Acteurs principaux : Eminem, Kim Basinger, Mekhi Phifer
• Pays d’origine : U.S.A.
• Sortie : 26 février 2003
• Durée : 1h51min
• Distributeur : United International Pictures (UIP)
• Synopsis : A Detroit, en 1995, Jimmy Smith Jr. a des rêves plein la tête, mais il lui manque encore les mots pour les exprimer. Sa vie d’adolescent se déroule entre banlieue blanche et quartiers noirs, le long de cette ligne de démarcation que l’on nomme 8 Mile Road. En dépit de tous ses efforts, Jimmy n’a jamais franchi cette barrière symbolique et continue d’accumuler les déboires familiaux, professionnels et sentimentaux. Un jour, il participe à un clash – une joute oratoire de rappeurs – où il doit faire face à Papa Doc, le chef de la bande des » Leaders du Monde Libre « ..
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[toggler title= »EXTRAIT : Eminem vs papa doc » ]
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[/cbtab][cbtab title= »La critique de MARIE »]
note de MARIE :
★★★★★★★★★☆
(…) 8 MILE c’est aussi Détroit… ou plutôt une image de Détroit post apocalyptique. Rues désertées le jour. Clubs situés dans des sous-sols infâmes et étouffants. Maisons en ruine. Entre le feu et les ténèbres, l’Enfer a trouvé son incarnation terrestre. La nuit, quelques ombres y errent sans but et sans volonté. Seuls ilots dans ce paysage hanté : un mobil home et une voiture. Bâties à des fins provisoires, ces habitations solides et pourtant éphémères abritent les familles les plus démunies, les plus « dysfonctionnelles » à l’image de celle du héros. Le véhicule, mourant et agonisant, est dans ce cas le dernier refuge de cohésion, d’harmonie et d’acceptation dans ce monde chaotique. Noirs et blancs, tous pauvres, forment un foyer dans ce Détroit hors du temps et de l’espace.
(…) autant dire que 8 MILE est une surprise qui fascine et qui étonne. Plus qu’un film « musical », plus qu’un film de « combat », 8 MILE repousse les frontières pour devenir une pépite rare sur un monde sombre et éblouissant. Le talent, le courage, l’honneur sont mis au premier plan à travers un protagoniste principal ordinaire qui devient atypique dans l’environnement qui l’entoure. Singulier et unique, ce drame est à voir, à revoir et plus encore.
Lire l’intégralité de sa critique
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EN CONCLUSION,
Un des points commun aux films programmés dans le cadre des thématiques c’est que dans tous les cas, Detroit et le désert sont plus que des décors, des cadres dans lesquels se déroulent l’ action… Ils sont des éléments primordiaux et essentiels. Ils interagissent avec les personnages, les obligeant à se remettre en cause, les façonnant comme le feraient d’ autres protagonistes. Mais plus encore, ils influencent les réalisateurs dans leur mise en scène et dans leur récit, les poussant à leur accorder une place de personnages à part entière.