Scarface

#ORIGINALvsREMAKE N°4 : SCARFACE vs SCARFACE

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Nouveau numéro de notre nouvelle rubrique : ORIGINAL VS REMAKE.
Comme son nom le laisse entendre explicitement, nous y chroniquerons avec la même empathie, un long métrage et son remake. Nous nous attacherons à lister leurs spécificités, leurs similitudes, leurs qualités et défauts, à les re-contextualiser si nécessaire dans leurs époques, à déterminer les sensibilités et obsessions de leurs auteurs… Bref: nous chercherons à déterminer ce qui rend chaque oeuvre unique et réussie, à sa façon. Parce que le cinéma, c’est certes de grands films, mais aussi de grands remakes.

Attention, pour ce quatrième numéro, on s’attaque à du lourd, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’la marchandise est de qualité : SCARFACE, première version signée Howard Hawks, son remake étant réalisé par Brian De Palma. Deux grands films, pour deux grands réalisateurs. Rien que ça !

SCARFACE  : Alcool et drogue au centre des attentions

Rares sont les remakes qui font oublier les originaux… C’est pourtant le cas de SCARFACE. Si dans la culture populaire, Al Pacino EST Scarface depuis 1983, un acteur l’a incarné bien avant lui. Paul Muni reste en effet le premier, en 1932, à avoir été maquillé de la plus célèbre des balafres du cinéma.

Quoi qu’il en soit, le thème principal abordé par ces deux SCARFACE reste le même : le monde de la mafia, ses petites pratiques tout à la fois habiles et scandaleuses. Le scénario, quant à lui, tient dans le parcours fictif d’un personnage inventé qui a réussi à devenir – pour un temps limité ! – le plus grand de tous les mafieux.
Mais Tony Camonte puis Tony Montana ont beau avoir tous deux une bien jolie cicatrice en pleine figure, un destin tragique de gros voyous, des mères qui ne peuvent plus les blairer, des soeurs qui rêvent de liberté, et surtout un caractère bien trempé mi-cinglé mi-prétentieux, il n’en demeure pas moins qu’il ont chacun leur business : tandis que Camonte trempe dans l’alcool, Montana touche de très près à la drogue. Avec de tels sujets, il est donc bien évident que les Scarface sont deux oeuvres engagées qui, au moment de leurs sorties respectives, mettaient en garde contre les pratiques mafieuses de leur temps.

Mais cela n’avait pas suffit pour qu’ils soient bien accueillis. Le premier a eu à subir le couperet de la censure, alors que le second a dû faire face aux avis peu élogieux de la Critique. Même Martin Scorsese avait prédit que le remake n’allait pas être bien reçu par Hollywood, tandis que l’acteur Dustin Hoffman avait avoué s’être carrément endormi durant la projection !
Mais peu importe… car le temps leur a permis de devenir encore plus savoureux qu’ils ne l’étaient à leur sortie. Chouchoutés par un grand nombre de cinéphiles (et pas que !), ces films sont dorénavant des références du Septième Art, même si la version de 1933 reste quelque peu éclipsée par son remake. Il est par ailleurs bien difficile d’énumérer leurs faiblesses, tant la qualité de ces deux films reste indubitable. Mais avant de mettre en évidence les principales caractéristiques de chacun d’eux, il convient – bien plus que pour toute autre oeuvre – de rappeler le contexte historique au moment de leur sortie afin de mieux comprendre les choix des réalisateurs…

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SCARFACE (1932)

Scarface

[toggler title= »Le contexte 1932″ ]

Pour stopper le fléau de l’alcoolisme, l’Amérique de Woodrow Wilson décide de prohiber toute boisson alcoolisée. A partir du 29 janvier 1919, il est donc interdit de fabriquer, vendre, importer, exporter de l’alcool dans trente-deux Etats.
Cette mesure entraine la destruction du matériel à distiller, la reconversion des bars dans les sodas ou les bières non alcoolisées. Et – le plus problématique -, la mainmise de la production d’alcool par les mafias, notamment italo-américaines. L’alcool circule alors clandestinement, et certains gangsters montent tout un business qui les rend riches et puissants. Le plus célèbre d’entre eux, un certain Al Capone, que les journaux surnommaient… scarface (« le balafré »en français).

Face à l’inefficacité de la loi, certaines voix s’élèvent pour dénoncer la Prohibition. Howard Hawks s’empare du sujet pour son douzième long-métrage produit par le célèbre aviateur égocentrique, Howard Hughes. Ayant dû faire face à la censure, le film a connu plusieurs fins : avant celle que l’on connait [spoiler mode= »inline »](Scarface retranché dans son appartement avant d’être descendu par la police) [/spoiler], la fin initiale devait être une guerre des gangs qui mettait un un peu trop en évidence l’incapacité de la police, tandis qu’une autre racontait le jugement de Tony Camonte qui aurait été pendu par la suite.

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[toggler title= »Les points forts de l’original » ]

SCARFACE, c’est le vrai bon film de gangsters d’antan, qui a l’avantage pour des gens du XXIe siècle comme nous, de nous emporter dans les années folles de l’Amérique, où les voyous étaient fringués d’un beau costard, toujours munis de leur flingue et de leur élégant chapeau.
Entre les courses du flic et du bandit puis les règlements de compte, ça pétarade sec et ça magouille dur, avant que tout ne se termine en une apothéose détonnante.

Howard Hawks fait appel à tout son perfectionnisme pour donner à son récit doté d’une belle fluidité, une certaine intensité-crescendo dont la nécessité est d’accentuer tout le fatalisme de cette histoire qui doit inéluctablement mal se terminer. Très peu de musique dans ce film, afin de créer une réelle tension dans les moments les plus importants de l’intrigue.
Le perfectionnisme du réalisateur se retrouve également dans les jeux d’ombre et de lumière, les détails astucieux tels que le sifflement tranquille de notre « héros » avant qu’il ne tue quelqu’un, les croix qui apparaissent dans le décor après chaque mort, ou la manière habile de faire passer son message…

Car Scarface n’est pas vraiment un pur divertissement, mais avant tout une véritable dénonciation des problèmes qu’ont engendré la Prohibition. Dès les premières secondes, on ne peut que constater le caractère engagé de l’oeuvre : en posant la question « Que comptez-vous faire pour régler ce problème ? », Hawks s’adresse de façon virulente, courageuse et osée aux autorités américaines. Les mots sont forts et chaque scène du film a de quoi interpeller le spectateur que le réalisateur tente de se mettre dans la poche afin que la pression sur le gouvernement soit plus forte.
Scarface devient ainsi le témoignage des déviances qu’ont apporté cette interdiction de l’alcool : l’explosion de la pègre. Il dépeint alors de façon réaliste mais sévère, juste mais piquante, le fonctionnement de ces gangs. Hiérarchisés, leurs réseaux sont constitués de membres qui, tôt ou tard, finissent par se faire descendre. Face à ces voyous qui se croient tout permis jusqu’à se prendre pour les maitres du monde, les policiers passent leur temps à les côtoyer pour mieux les traquer, malgré le problème de la corruption et les moyens très limités mis à leur disposition.

Puis comme cela ne suffit pas, Hawks en profite pour tacler au passage les journaux qui, par souci de sensationnalisme et de la vente de leur papier, profitent de la situation et des règlements de compte pour en rajouter, ce qui a pour conséquence de donner une visibilité publique voire une popularité à ces gangsters qui ne le méritent pas.
Alors on se sent offusqué devant la façon dont les bandes se comportent scandaleusement avec les flics, font se qu’ils veulent dans des endroits où la violence n’a pas lieu d’être. Mais on ne peut cependant qu’applaudir lors du final où la morale du film prend tout son sens. Celle-ci ressemble par ailleurs étrangement à une expression bien connue : « à force de jouer avec le feu, on finit par se bruler les ailes ».

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[toggler title= »Les faiblesses de l’original » ]

Bien qu’on ne puisse reprocher, même quatre-vingt quatre ans plus tard, à Howard Hawks d’avoir eu le courage de critiquer ce qui lui semblait être un fléau pour la société de son temps, on peut cependant constater qu’en faisant de son film une totale dénonciation de bout en blanc, il laisse très peu de place au divertissement que l’on aurait souhaité dans ce genre de film. C’est une oeuvre, finalement, très voire trop politisée qui pousse le spectateur – même celui de 2016 ! – à prendre partie, puis à se sentir presque obligé de partager le même point de vue que le réalisateur. Celui qui s’attend donc à passer un bon moment devant un film de gangsters pour s’évader se retrouve face à une oeuvre engagée, et en ressort la tête encore plus envahie de questions politiques et sociétales qu’avant la séance.

L’aspect divertissant passant au second plan, l’histoire ne devient qu’un enchainement précipité et accéléré de faits (inspirés de la réalité !) blâmables et condamnables. Les personnages ne sont que des pions dans cet engrenage de dénonciations, et il est alors bien difficile de s’attacher, de s’intéresser vraiment à leur devenir car on sait que de toute manière, cela n’en vaut pas la peine car ils vont mal finir…

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[toggler title= »Tony Camonte par Paul Muni » ]

Tour à tour délinquant puis homme de confiance et enfin chef de gang, Tony Camonte incarné par Paul Muni a tout du mec magouilleur et manipulateur. Une caractéristique que l’on retrouve à de nombreux égards dans le remake.
Mais ce qui le différencie, c’est ce comportement de gosse naïf et mal éduqué, qui ose faire son malin en pensant que le monde entier est à lui… jusqu’à ce qu’il se retrouve bien sévèrement confronté à la réalité de la plus surprenante et triste des manières. Dans l’incapacité de faire marche-arrière, psychologiquement atteint, le gros gamin qu’il est devient complètement foldingue et hystérique.

En dehors de ses petites affaires pas très propres, ce garçon est jaloux, possessif, jusqu’à en devenir cinglé. Dans ses prétentions de caïd-protecteur, il veut avoir l’emprise totale sur les personnes de son entourage, en premier lieu sa soeur avec qui il entretient une relation à la limite de l’incestueux. Sa mère ne le reconnaissant plus, elle arrive à en conclure que son fils apporte toujours le malheur avec lui, tout en accumulant les mauvaises fréquentations qui vont forcément, un jour ou l’autre, le perdre.

Et puis, notre Tony Camonte est un véritable dragueur. Habile au boulot, il l’est forcément avec celle qu’il aime. Un peu lourdingue sur les bords, il arrive tout de même à se la mettre dans la poche.
Quant à sa cicatrice, si elle a surtout un aspect purement décoratif, elle a ce pouvoir de le rendre unique face aux autres gangsters de son entourage qui se ressemblent tous.

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[toggler title= »Pour quel public ? » ]

Amateurs des films noirs mettant en scène les gangsters à l’ancienne aux bonnes vieilles méthodes, autant voir ce grand classique si ce n’est pas déjà fait, car tous les codes du genre sont présents : des élégants chapeaux aux règlements de comptes faits avec classe entre gangs interposés, en passant par les jolis petits pistolets. A condition, évidemment, que vous ne voudriez pas vous noyer sous un récit bien trop politisé.

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SCARFACE (1983)

Scarface

[toggler title= »Le contexte de 1983″ ]

Avec l’arrivée de Ronald Reagan, l’Amérique qui avait douté d’elle au cours des années 1970 revient sur le devant de la scène, et la confrontation idéologique avec le bloc communiste peut reprendre de plus belles : le rêve américain VS le modèle soviétique.

En 1980, se produit à Cuba ce que l’on appelle « l’Exode de Mariel », 125 000 personnes suspectées d’être contre-révolutionnaires et par conséquent hostiles au régime étant expulsées. Le gouvernement offre également la possibilité à tous ceux qui le souhaitent de quitter Cuba, ce qui entraine le départ de nombreux américains. Beaucoup d’entre eux qui arrivent à Miami se voient offrir le statut de réfugié politique.
La polémique autour de cet épisode a enflé lorsqu’on s’est rendu compte que les autorités cubaines en avaient profité pour libérer de leurs prisons les criminels et les malades mentaux, ceux-ci s’étant dorénavant retrouvés sur le sol américain.

Brian De Palma s’empare donc de cet événement, en faisant de son Tony Montana un malfrat cubain, expulsé de l’île, migrant vers Miami. Ayant le « rêve américain » bien en tête, il souhaite devenir riche, réussir sa vie, et se tourne vers le milieu de la drogue pour réaliser ses voeux. Là encore, il faut y avoir une occasion pour le réalisateur de dépeindre le monde de la mafia.

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[toggler title= »Les points forts du remake » ]

Dans l’ambiance un brin kitch du Miami des Eighties, chaleur et couleurs accompagnent une musique post-disco sortie tout droit du synthé de Giorgio Moroder. Rien à voir avec le cadre froid voire peu accommodant qu’avait imposé Howard Hawks, l’atmosphère est ici fun et accueillante, avant que tout cet aspect fantaisiste ne fasse aussi bien tourner la tête du personnage central que celle du spectateur.

Toujours pointilleux, Brian de Palma développe une mise en scène calibrée aux moindres faits et gestes, qui participe en conséquence à l’esthétisme général du film. Chaque scène se dégoupille de telle manière à offrir du spectacle de cinéma bien foutu, même dans les moments les plus violents ou sanglants. Pour faire de ceux-ci des instants mémorables, la musique encore, y fait pour beaucoup. Tout en participant au développement de la dramaturgie de l’histoire jusqu’à lui donner une dimension théâtrale et donc tragique, elle sublime chaque étape importante du parcours de Tony Montana, et dirige le spectateur vers telle émotion ou telle sensation.

S’il prend le temps pour développer ses personnages, Brian de Palma utilise également les longueurs pour rendre plus intenses et marquantes les séquences énergiques qui les suivent. Le récit est passionnant parce qu’il est alimenté de dialogues truculents aux mots souvent exagérés, habiles ou provocateurs, offrant dans la majeure partie des cas de beaux duels de la parlotte entre les personnages. Les répliques fusent et les gestes excessifs amusent, et forment des situations insolites pour faire de ce Scarface un film génial où l’on prend son pied. Un parallèle intéressant éclôt entre le fond et la forme du film, car la volonté du réalisateur à faire de Scarface une oeuvre unique et spectaculaire, va de pair avec les prétentions du personnage principal au parcours peu commun, fruit d’une ascension fulgurante jusqu’au sommet : le trop-plein de grandiose à l’image accentue le ridicule des velléités énormes et pompeuses du personnage.

Sur fond de crise cubano-étasunienne, De Palma critique les déviances du système communiste et surtout le capitalisme. Mais au lieu de dénoncer de façon explicite à la méthode Hawks, De Palma le fait de façon bien plus déguisée, afin de ne pas rendre le récit trop politisé et engagé. Ce qui ne l’empêche tout de même pas, en fin de film, de tacler le rêve américain, celui qui ferait croire que le monde est à nous, tout en faisant une référence amusante à la version de 1933.

Cette version est donc intéressante parce qu’en gardant les mêmes personnages et  les grandes lignes de leur histoire, elle approfondit, enrobe et peaufine le tout. Chaque étape est embellie par l’explication du pourquoi et du comment, et par une psychologie  plus poussée, faisant prendre au destin de chacun une tournure plus sensationnelle. Et c’est finalement là que tient sans doute la plus grosse différence avec l’oeuvre de Hawks : dans la version de 1983, tout est fait pour s’attacher aux personnages et finir admirateur devant le parcours du scarface d’Al Pacino, contrairement à l’original de 1932 qui ne souhaite surtout pas que l’on s’apitoie sur le sort de ces affreux gangsters. Cet ensemble de qualités fait de SCARFACE version 1983 un film aussi sublime que violent, tout autant savoureux qu’admirable.

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[toggler title= »Les faiblesses du remake » ]

La façon dont est racontée cette histoire peut déranger certains, qui n’aimeront donc pas ce classique, malgré avoir tout de même reconnu les exploits de Brian De Palma pour la mise en scène. Devenu attachant de par son parcours ou sa personnalité excentrique, on oublierait presque que Tony Montana reste un homme très peu recommandable, violent, mafieux, et loin d’avoir les atouts pour être porté en modèle. Pourtant, avec le lot de séquences jouissives et amusantes, mais aussi avec l’interprétation habitée d’Al Pacino, difficile de développer un avis négatif sur ce baron de la drogue. Certes, beaucoup se réjouissent de voir la chute de cet homme, mais une fois le film terminé, on retient surtout son habilité à se placer au dessus de tout et de tous, son ascension maligne et fulgurante.Alors Brian de Palma a beau indirectement et implicitement critiquer, dénoncer, ironiser sur ce système et le destin de son « héros », il n’en reste pas moins que le résultat est là : nous sommes fascinés par un personnage indigeste. Qui plus est, reste sacrément vulgaire.

Faire de la crise des réfugiés cubains le point de départ de cette histoire, pourquoi pas. Mais la scène d’introduction où s’enchainent des images de l’Exode de Mariel où de nombreux réfugiés furent expulsés car suspectés d’être anticommunistes, est quelque peu lourde. A part être une occasion pour De Palma de critiquer la politique de Fidel Castro, elle n’est pas d’une grande nécessité dans la suite du récit.

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[toggler title= « Tony Montana par Al Pacino » ]

S’il arrive à faire rire de par son côté provocateur et je-m’en-foutiste, Tony Montana est un sanguin que l’on a tout intérêt à ne pas chercher de trop près, au risque de passer un sale quart d’heure… qui pourrait bien être le dernier. Excessif, violent et brutasse, Tony n’a peur de rien, ce qui lui procure un énorme avantage : les autres finissent par craindre ce petit teigneux qui en profite pour les avoir.

On ne peut pas dire qu’il soit très intelligent. S’il arrive à supplanter tous les autres, c’est avant tout parce qu’il est malin, qu’il ne recule devant rien, et ne se laisse par marcher sur les pieds. Il comprend très vite le système, connait ses failles, et sait en conséquence ce qu’il doit faire pour arriver au sommet. Mais unne fois parvenu à la tête d’un vaste empire, le pognon coule à flots et le luxe dégouline dans son immense villa aux allures de forteresse. Même s’il garde certaines valeurs (ne pas tuer d’innocents), Montana tombe dans l’excès, va beaucoup trop loin, devient le pire des mégalomanes, dans l’impossibilité de se remettre en question : ridicule, il court à sa perte. Jusqu’à la fin, il se croit invincible, presque de nature divine, à qui l’on doit tout, parce que le monde est à lui. A priori…

Vulgaire à tel point qu’il n’arrive pas à aligner deux phrases à la suite sans prononcer « cono » ou « f*ck », il est surtout cinglé. Hors-de-contrôle lorsqu’un mec tourne autour de sa soeur, en plus d’être macho avec les femmes, aussi lourd niveau drague que le Tony de 1932.

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[toggler title= »Pour quel public ? » ]

Film-fresque qui reprend tout ou partie la vie – ici fictive – d’un homme à la destinée unique, de son ascension au sommet jusqu’à sa descente aux enfers. Pour apprécier, il faut s’intéresser à la progression psychologique et sociale de Tony Montana ainsi qu’au milieu de la drogue, tout en savourant toute la kitcherie des années 80.

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Conclusion

C’est tout de même incroyable : les SCARFACE font partie de cette si petite liste des films originaux/remakes où il est très difficile de faire un choix entre les deux tant ils sont de grands films qui collectionnent chacun de très bonnes raisons de s’en intéresser de très près, les faiblesses ne concernant que des petites broutilles.
Ne le faites donc pas, ce choix. Et prenez le temps de regarder la version de 1932 parce qu’elle est bon film de gangsters en noir et blanc tel qu’on en fait plus, puis de s’attarder sur son remake qui offre une ambiance toute autre sur une durée beaucoup plus longue (1h30 pour la version de 1932, 2h50 pour celle de 1983). Certes, vous y trouverez parfois certaines similitudes dans la façon dont les histoires se dégoupillent et évoluent, mais les mises en scène sont si différentes et si habiles des deux côtés que vous n’y verrez aucun inconvénient ou gêne particuliers. Mais si vraiment le temps vous manque, il faut hélas se confronter à un dilemme douloureux : l’histoire d’alcool ou le délire de la coke…? Que d’hésitations !

Yohann Sed

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