JANE GOT A GUN

Bande-annonce de JANE GOT A GUN

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JANE GOT A GUN sort de ce qu’on appelle un development hell.
Un terme de l’industrie culturelle désignant un projet annoncé « en développement », alors que sa production stagne.

[toggler title= »Ainsi, JANE GOT A GUN, en 2012, c’était une sacrée promesse : » ]

Un western construit sur la base d’un scénario issu de la fameuse black list et donc à priori plus riche qu’il ne le laisse penser (une vendetta, un apprentissage, un triangle amoureux), et porté par des artistes charismatiques et respectés:
– Le couple titre devait être incarné par Natalie Portman et Michael FassbenderNatalie Portman, fraîchement oscarisée pour Black Swan, et mondialement respectée pour son talent, ses choix artistiques, son engagement politique et pour son indéniable beauté. Il en est exactement de même pour Michael Fassbender, hormis pour l’oscar. Déjà, ce couple promettait des étincelles.
– À la réalisation: Lynne Ramsay, qui s’est illustrée de multiples façons avec le puissant We need to talk about Kevin; un météore audio-visuel au sujet fort (instinct maternel, violence du quotidien, ambiguïté de personnalités), incarné par un casting en tous points parfaits.
– le directeur photo Darius Khondji, iconique pour son travail sur le Se7en de David Fincher, et ses collaborations avec Michael Haneke (Amour, Funny Games U.S.), James Gray (The Immigrant), ou encore Woody Allen (Minuit à Paris, L’Homme Irrationnel)

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[toggler title= »Malheureusement, conflits artistiques / impératifs de production / emplois du temps incompatibles ont radicalement modifié cette proposition » ]

Premier revers: Michel Fassbender, supposé interpréter l’ex-fiancé de Jane/Natalie Portman et mentor de celle-ci dans sa vendetta, abandonne le projet pour filer vers X-Men: Days of Future Past.
Casté originellement pour jouer l’antagoniste, Joel Edgerton remplace Fassbender, laissant le rôle de Colin McCann vacant. Jude Law est choisi pour assurer ce rôle (l’antagoniste), mais la réalisatrice Lynne Ramsay quitte alors le projet, sans donner de raisons particulières.
Au vu de la réaction très négative des producteurs, on imagine aisément des divergences artistiques, probablement liées à ce nouveau casting. Paradoxalement, Jude Law avait signé exclusivement pour bosser avec Ramsay… Il quitte donc également le projet. Bradley Cooper est alors annoncé en remplacement, avant de se désister également pour le (selon moi raté) paquebot à Oscars de David O’Russell : American Bluff. C’est finalement Ewan McGregor qui complétera le casting comme tête d’affiche.

L’entertainer indé Gavin O’Connor (Warrior) reprend donc la réalisation, tandis que la photo sera assurée par Mandy Walker (Australia, Lantana), dont le travail, quoi qu’efficace, n’a pas encore été internationalement reconnu.
Sans compter les nombreuses réécritures du script original liées aux arrivées et départs des artistes liés au projet original…

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C’est ainsi qu’on accueille ce trailer de JANE GOT A GUN.

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https://www.youtube.com/watch?v=KMHv4DxIyl0

Un trailer d’abord très efficace reposant sur un montage réussi, une piste sonore métronomique (très à la mode), une présentation claire des personnages et des enjeux, une esthétique marquée (le filtre jaune pisse –> la chaleur de l’ouest américain… Un peu facile mais très évocateur).
Puis, virage vers une vision plus hollywoodienne du divertissement. Punchlines, explosions, mise en avant de la bankabilité des acteurs, gimmicks sonores, montage plus erratique, bande son BOOM TATATA BOOM, plans racoleurs ; on y déplore, comme souvent dans les bande-annonces, la volonté de « vendre » un produit précis que le public ne retrouvera probablement pas une fois dans la salle.

JANE GOT A GUN devrait reprendre les codes du western moderne : personnages charismatiques aux motivations personnelles (et non morales), environnement cruel où règne la loi du plus fort, vendetta, apprentissage, solitaires affrontant un gang, etc.
Pour le meilleur comme pour le pire: le film sera t-il un divertissement efficace mais sans prétention autre que formelle, doublé d’un hommage appuyé aux maîtres du genre (Leone, Peckinpah, Ford, etc.) ?
Ou sentira t-on que chaque parti (acteurs, monteur, réalisateur, directeur photo, scénariste, compositeur même) a bossé seul dans son coin, pour un résultat plus ou moins vilainement produit ou aucun talent ne vient lier ses différentes qualités..? Genre : The Salvation.

JANE GOT A GUN ne devrait en tous cas pas être cette œuvre d’auteur promise… Une œuvre à la réalisation léchée proposant bien plus que des gimmicks visuels ; une œuvre portée par des acteurs investis dans un rôle au point d’en transcender la caractérisation ;  une œuvre soutenue par une esthétique audio-visuelle puissante ; le tout, au service d’un fond plus riche que son scénario ne pourrait le laisser penser.

Dernièrement, à part L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford ou No Country for Old Men et TROIS Enterrements  pour les « période smodernes », peu de westerns nous ont convaincus sur ces points. JANE GOT A GUN aura fort à faire pour affirmer sa personnalité, ne serait-ce que face au Hateful Eight de Tarantino.

Sortie programmée pour le 27 janvier 2016.

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Titre original : Jane Got a Gun
Réalisation : Gavin O’Connor
Scénario : Brian Duffield, Anthony Tambakis
Acteurs principaux : Natalie Portman, Joel Edgerton, Ewan McGregor
Pays d’origine : U.S.A.
Sortie: 25 novembre 2015
Durée : 1h37min
Distributeur : Mars Distribution
Synopsis : Jane Hammond est une femme au caractère bien trempé mariée à Bill, l’un des pires bandits de la ville. Lorsque celui-ci se retourne contre son propre clan, les terribles frères Bishop, et qu’il rentre agonisant avec huit balles dans le dos, Jane sait qu’il est maintenant temps pour elle de troquer la robe contre le pantalon et de ressortir son propre pistolet. Le meilleur espoir de Jane n’est autre que son ancien amour Dan Frost, dont la haine envers Bill n’a d’égal que son amour pour Jane.

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