En attendant des nouvelles de la part du Festival de Cannes pour sa 73e édition, profitons de ce confinement pour (re)découvrir certaines Palmes d’Or qui ont marqué l’histoire de la croisette. On vous dit quoi, qui et comment regarder ces merveilles du cinéma. Première partie, action.
La Palme d’or est la plus importante récompense décernée par le jury officiel du Festival de Cannes. Elle est accordée au meilleur film de la compétition officielle. Voici la première sélection de 7 Palmes d’Or qu’on vous a concoctée, une pour chaque jour de la semaine. Hollywood, des maisons luxueuses, des deuils, des histoires d’amour en bord de mer et des tee-shirts jaunes sont au rendez-vous pour cette première partie.
LA CHAMBRE DU FILS de Nanni Moretti – Palme d’Or 2001
Quoi ? Dans une petite ville du Nord de l’Italie, Giovanni mène une vie paisible, entouré de sa femme, Paola, et de ses deux enfants déjà adolescents. Giovanni est psychanalyste. Dans son cabinet qui jouxte son appartement, ses patients lui confient leurs névroses, tandis que sa vie privée est réglée par un tissu d’habitudes. Un dimanche matin, Giovanni est appelé en urgence par un patient. Il ne peut aller courir avec son fils, comme il le lui avait proposé. Andrea part plonger avec ses amis mais ne reviendra pas…
Pourquoi ? Il avait touché la croisette en plein coeur. Pour la première fois, Nanni Moretti ne signe pas d’autobiographie et dévoile un drame dur et touchant sur le deuil, axant son histoire sur la reconstruction mentale après un tel événement. Traité avec pudeur et réalisme, le film évite les clichés larmoyants pour en faire une ode au renouveau et à la vie. Les acteurs vivent le film, le détaillent et permettent au spectateur de prendre part à ces rares moments de famille. Bouleversant.
PULP FICTION de Quentin Tarantino – Palme d’Or 1994
Quoi ? L’odyssée sanglante et burlesque de petits malfrats dans la jungle d’Hollywood : deux tueurs, un dangereux gangster marié à une camée, un boxeur roublard, des prêteurs sur gages sadiques, un caïd élégant et dévoué, un dealer bon mari et de deux tourtereaux à la gâchette facile.
Pourquoi ? Parce qu’avant de faire sensation sur le tapis rouge en compagnie de Leonardo DiCaprio et Brad Pitt avec Once Upon A Time…in Hollywood (2019), Quentin Tarantino présentait à Cannes ce chef d’oeuvre inépuisable. Les personnages et les histoires se croisent, s’éloignent avant de fusionner majestueusement. Un mélange savant et ingénieux de violence, des dialogues soignés et des scènes cultes. Que dire de plus sur ce classique des années 90. Uma Thurman et John Travolta vous attendent sur la piste de danse.
ELEPHANT de Gus Van Sant – Palme d’Or 2003
Quoi ? Des élèves partagent leur temps entre cours, football, photographie et potins. Le lycée représente une expérience différente, enrichissante pour les uns, traumatisante pour les autres. Cette journée semble ordinaire, et pourtant le drame couve…
Pourquoi ? Palme d’or et Prix de la mise en scène pour ce film américain. S’appuyant la fusillade du lycée Columbine de 1999, Gus Van Sant met en scène une tragédie puissante inspirée de la mythologie grecque. Ingénieux et fougueux, chaque scène reste gravée dans la mémoire. Le jeune homme blond vous fera frissonner. Un film qui ne vous laissera pas indifférent.
PARASITE de Bong Joon Ho – Palme d’Or 2019
Quoi ? Toute la famille de Ki-taek est au chômage, et s’intéresse fortement au train de vie de la richissime famille Park. Un jour, leur fils réussit à se faire recommander pour donner des cours particuliers d’anglais chez les Park. C’est le début d’un engrenage incontrôlable, dont personne ne sortira véritablement indemne…
Pourquoi ? L’un des coups de coeur de la rédaction de la dernière décennie cinéma, Parasite est un chef d’oeuvre de A à Z. Satire de la lutte des classes orchestrée par Bong Joon Ho, le film joue avec tous les sens du spectateur durant plus de deux heures, réussissant à tenir sa tension du début à la fin. Une petite merveille burlesque et dramatique qui a raflé tous les grands prix du cinéma, des Oscars à la Palme d’Or.
UN HOMME ET UNE FEMME de Claude Lelouch – Palme d’Or 1966
Quoi ? Une script-girl inconsolable depuis la mort de son mari cascadeur, rencontre à Deauville un coureur automobile dont la femme s’est suicidée par désespoir. Ils s’aiment, se repoussent, se retrouvent et s’aiment encore
Pourquoi ? C’est surement le film qui fit connaitre le réalisateur français, Claude Lelouch. Autre film à avoir obtenu les plus grandes distinctions, Un Homme et Une Femme propose une romance contrariée et mise en scène comme rarement dans l’histoire du cinéma. Un amour détaillé et fort, incarné par deux icônes que sont Anouk Aimée et Jean-Louis Trintignant. Tout simplement chabadabada, chabadabada.
DHEEPAN de Jacques Audiard – Palme d’Or 2015
Quoi ? Fuyant la guerre civile au Sri Lanka, un ancien soldat, une jeune femme et une petite fille se font passer pour une famille. Réfugiés en France dans une cité sensible, se connaissant à peine, ils tentent de se construire un foyer.
Pourquoi ? Dheepan, qui arrive trois ans après De Rouille et d’Os, est une fresque de souffrance et de combat amenée par l’impressionnante vision de Jacques Audiard. Délaissant tout artifice, le réalisateur laisse énormément de place au casting merveilleux du film et permet ainsi de naviguer entre romance, thriller et mélodrame jusqu’à son épilogue. Palme d’Or inattendue.
OTHELLO de Orson Welles – Palme d’Or 1952
Quoi ? À Venise, des noces ont lieu en secret entre le Maure Othello, général vénitien, et la belle Desdémone, fille du sénateur. Au fond de l’église, deux hommes se tiennent en retrait. Après leur union, Othello s’en va combattre la flotte turque, puis retrouve sa femme sur l’île de Chypre où il est nommé gouverneur. Le fourbe Iago est alors résolu à détruire le bonheur des jeunes mariés et va pour cela s’employer à manipuler leur entourage…
Pourquoi ? Le réalisateur iconique qu’est Orson Welles adapte l’histoire du « Maure de Venise », teintant son oeuvre de cinéma mais aussi de théâtre. Une adaptation sombre de William Shakespeare, remplie de paysages surprenants et de décors fabuleux. Un classique du cinéma des années 50.
Rendez-vous la semaine prochaine pour la deuxième partie de cette sélection des Palmes d’Or du Festival de Cannes ! Au programme : Disney, Martin Scorsese, la beauté de la vieillesse et bien d’autres.
Robin Goffin