Pictures2 - James Bond : les génériques de 1995 à 2002

James Bond : les génériques de 1995 à 2002

Avec GoldenEye, que chante Tina Turner, Bond fait une entrée fracassante et explosive dans les année 1990. Une vraie modernité se dégage (enfin) de ce générique de 1995 (et de son accompagnement musical). Jusque là toujours en 2D, le générique s’intéresse pour la première fois sur l’arrière plan et la profondeur de champ. Le travail de réalisation est bien plus présent, entre travelling horizontale, jeu sonore et un arrière plan toujours en mouvement. Désormais, les personnages sont confrontés à des éléments de décors que l’on retrouvera dans le film. Une statue de Lénine sur laquelle des corps de femmes s’accrochent, une faucille sur laquelle Bond marche. Sans oublier le visage en double d‘une femme, symbole de l’agent double, l’un des rebondissement du film. Des effets très surprenants même, comme un pistolet sortant directement de la bouche de cette dernière. Et évidement les nombreux symboles de l’ère soviétique, combinés à l’arme fétiche de Bond, le Walter PPK. Les femmes sont bien plus présentes et actives, comme le seront les personnages féminins désormais. L’utilisation du numérique s’avère ainsi particulièrement bien utilisée et pertinente. Une véritable claque !

Demain ne meurt jamais (1997) est peut-être l’un des meilleurs générique (et film) de la saga, si ce n’est le meilleur. D’une part le titre Tomorrow Never Dies chanté par Sheryl Crow est une merveille, capable de garder l’ambiance musicale bondienne et de donner un ton véritablement dramatique et tragique – encore une fois sublime voix de Sheryl Crow -, propre à ce que vivra Bond durant le film. D’un point de vue visuel, ce générique reprend les bases de GoldenEye mais repoussent ses limites. Au-delà des mouvements obtenus par effets numériques, il y a une vraie richesse dans chaque plan. Il y a ce premier cadre, où les nombreux corps de femmes allongées sur fond blanc, qui donne un sentiment étrange, l’impression de voir une multitude d’insectes. Il y a le jeu de lumière façon rayon X ou encore la sortie du corps d’une femme, couverte d’une peinture sur laquelle se dessine des éléments électroniques. Un plan qui évoque évidemment le corps nu peint en or de Goldfinger (réutilisé magnifiquement avec du goudron dans Quantum of Solace). Un générique grandiose qui joue également encore sur les différences d’échelle, notamment un corps de femme dans une cartouche. Sans oublier l’utilisation à des moments rares et propices, de vraies visages, ressemblant pour certains à celui de la chanteuse elle même. Un générique somme tout parfait.

Une nouvelle fois avec Le Monde ne suffit pas (1999), les corps liquides sont extrêmement présents et encore plus dérangeants. On retrouvera un effet similaire bien plus tard dans le générique de Millenium (2011), de David Fincher, bien plus malsain, d’un corps tout en noir et en partie liquide, comme du pétrole, qu’on peut supposer inspiré des génériques de Bond. Si en soi ce générique n’a rien de bien révolutionnaire par rapport à ses deux prédécesseurs, jouant grandement sur l’impression, la sensation, plutôt que sur la clarté (il ne donne aucune indication sur le film), il jouit cependant d’une excellente bande sonore ; The World is Not Enough, chanté par Garbage. A la fois fidèle à Bond et au groupe lui-même, porteur d’émotions tragiques, dans la continuité de l’épisode précédent. On notera enfin que le titre se réfère cette fois à une phrase prononcée par James durant le film, lors de son opposition avec Elektra King (très bonne Sophie Marceau).

Nous sommes en 2002, le nouveau millénaire. Mais l’impression est que contrairement au titre Meurs un autre jour, 007 est déjà mort. Le morceau électro de Madonna, Die Another Day, est épouvantable et on se demande bien ce qu’il fait ici. De plus, ce générique sert ici d’avantage d’ellipse au film. Bond a été capturé par l’armée nord coréenne dans la séquence d’introduction. Le générique sert donc à montrer son calvaire et les tortures subies par l’agent secret avec des images réelles alternées à des effets numériques. Tout en gardant une fidélité aux génériques déjà évoqués, celui-ci ne parvient jamais à nous passionner. A l’image du film dans son entier, le générique déçoit en partie. Cela malgré quelques beaux effets, tels que le lien entre la musique, parfaitement calée, et des queues de scorpions, ou bien l’utilisation des corps en feu, opposés à ceux qui sont glacés. Un dernier tour de piste pour Pierce Brosnan finalement assez triste.

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SOMMAIRE :

Introduction
Sous Sean Connery (+ George Lasenby)
Sous Roger Moore
Sous Timothy Dalton
Sous Pierce Brosnan
Sous Daniel Craig

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