Donoma, Internet en est plein. Il s’agit assurément du phénomène du moment. Ce film, réalisé par Djinn Carrenard, a été produit pour 150 €. Un règle a semble-t-il guidé la production : système D. La débrouille c’est un pote qui vous prête une caméra, des acteurs bénévoles, des tutoriels Internet en guise de formation, etc.
Au risque de tomber dangereusement dans le monde de la masturbation intellectuelle, je m’interroge sur le phénomène du phénomène. Pourquoi sommes-nous aussi surpris par cette curiosité ? Sommes-nous si désabusés que nous ne pensions plus possible une réinvention de la production cinématographique ? Les grosses industries du cinéma, celles qui produisent en masse, ont peut-être quelque chose d’asphyxiant. Non pas qu’elles ne produisent pas de films de qualité, bien au contraire, mais plutôt qu’elles imposent une méthode, une manière de procéder.
Félicitations à Djinn Carrenard qui ne se laisse pas démoraliser par les modèles de production actuels et qui réalise un film qui met en joie la majeure partie des critiques.
Synopsis : Une enseignante s’engage dans une relation ambiguë avec le cancre de sa classe de lycée professionnel ; une jeune femme déçue en amour décide de court-circuiter tous ses critères conscients et inconscients de choix, en sortant littéralement avec le premier venu ; la dernière histoire met en scène une jeune fille agnostique qui va être amenée à se poser des questions sur la religion chrétienne. Elle va au cours de son questionnement rencontrer un jeune homme un peu marginal et très croyant. Toutes ces histoires se croisent sans s’influencer, et trouvent une symbolique dans le lever de soleil qui donne son nom au film : Donoma (Le jour est là).