Pour sa quinzième édition, le Festival Lumière de Lyon célèbre le cinéaste allemand Wim Wenders jusqu’au 22 octobre 2023. L’occasion de (re)voir certaines ses œuvres sur grand écran, ainsi que de nombreux films cultes, eux aussi inclus dans la vaste programmation de ce festival de patrimoine. Nos recommandations.
3 films de Wim Wenders à (re)découvrir au Festival Lumière
LES AILES DU DÉSIR (1987)
Dans le Berlin-Ouest de 1945, l’ange Dumiel observe Marion, une trapéziste désespérant de voir son cirque fermer. L’ange a vu la vie apparaître sur Terre, la flore, la faune, puis l’être humain et avec lui, les rires et les pleurs. Pourtant, ce n’est qu’à la vue de Marion que se manifeste en lui un profond désir d’embrasser la condition humaine. Merveilleuse fable mélancolique, LES AILES DU DÉSIR est filmé, dans sa première partie, dans un noir et blanc cotonneux pour signifier l’insensibilité du monde des anges. Lorsque Damiel accède à la mortalité, le rythme s’accélère et le film bascule dans un univers de couleurs pour retranscrire la perception humaine. Une œuvre poétique sur la quête de sens, d’autant plus évocatrice qu’elle se déroule dans le Berlin d’après-guerre.
PARIS, TEXAS (1984)
Disparu depuis quatre ans, Travis réapparaît dans le désert du Texas, déterminé à retrouver son frère cadet. Lorsqu’il le rejoint à Los Angeles, il est incapable de parler, de manger ou de dormir. Recouvrant peu à peu la parole, il indique avoir voulu rejoindre Paris, au Texas, où ses parents se sont connus. Palme d’Or à Cannes en 1984, PARIS, TEXAS narre la fuite en avant d’un homme en perte de repères depuis l’instant où la relation avec sa compagne, Jane, a commencé à s’étioler. D’où cette obsession pour la ville de Paris, point de départ de son existence. Reste cet enfant, Hunter, abandonné dans le sillage de son drame personnel. Certainement le plus grand chef-d’œuvre de Wenders, PARIS, TEXAS a permis à son réalisateur d’imprimer sur pellicule sa propre carte postale du Texas, état d’un pays lointain qui le fascinait à l’époque.
BUENA VISTA SOCIAL CLUB (2000)
Wenders a toujours mené une double carrière, entre films de fiction et documentaires. Dans la fiction, il fut par deux fois accompagné à la musique par Ry Cooder, compositeur des bandes originales de Paris, Texas et des Ailes du désir. BUENA VISTA SOCIAL CLUB prend pour point de départ le voyage de Cooder à La Havane en 1998, où il s’apprête à enregistrer un nouvel album avec le groupe culte qui donne son nom au film. Motif récurrent du cinéma de Wenders, la ville devient un décor vivant, où s’animent les portraits des musiciens du Buena Vista Social Club. Documentaire festif, rythmé par la musique cubaine et empreint d’un réel amour pour son sujet, BUENA VISTA SOCIAL CLUB apporte une touche de lumière dans cette période pessimiste de la filmographie du réalisateur, où il enchaînera ensuite deux drames – The Million Dollar Hotel en 2000 et Land of Plenty en 2004.
4 films cultes à ne pas manquer au Festival Lumière
LE VOYEUR (Michael Powell – 1960)
Film fondateur pour les sous-genres du psycho killer movie et du slasher, LE VOYEUR est une œuvre révolutionnaire, en avance sur son temps. Plongé malgré lui dans le quotidien d’un psychopathe, le spectateur suit l’itinéraire de Mark Lewis, un tueur scopophile qui filme ses propres meurtres.
LE SILENCE DES AGNEAUX
(Jonathan Demme – 1991)
Immense chef-d’œuvre du thriller moderne, LE SILENCE DES AGNEAUX n’a rien perdu de sa force, ni de son aura. Le lien étroit et dérangeant qui se tisse entre l’aspirante enquêtrice Clarisse Starling et le célèbre tueur en série Hannibal Lecter continue de captiver. Et ce, malgré le poids des années.
MOONRISE KINGDOM
(Wes Anderson – 2012)
La fuite de deux enfants amoureux, sans amis, que rien ne retient. Au travers de leur folle escapade, ils vont apprendre à grandir ensemble, loin des adultes. Avec MOONRISE KINGDOM, Wes Anderson livre une fable poétique sur l’enfance, dans un décor bucolique presque onirique. Certainement le film le plus tendre et le plus personnel de son réalisateur.
MAD MAX : FURY ROAD (George Miller – 2015)
30 ans après le troisième film de la saga culte, MAD MAX : FURY ROAD nous replonge dans ce monde postapocalyptique où les êtres humains se battent désormais pour une ressource vitale : l’eau. Cette fois, Max s’efface au profit de Furiosa, une conductrice qui s’est donnée pour mission de libérer les femmes esclaves d’un gourou dictateur. Le début d’une course poursuite haletante dans un désert aride.
Découvrez tout le programme et la billetterie du Festival Lumière sur son site officiel.
Lilyy Nelson et Trystan Zigmann